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55 ans après, honorons la mémoire d’Anne-Claude Godeau et Jean-Pierre Bernard, militants des Chèques et des Télécoms dans le 15ème, et de tous les martyrs de Charonne!

8 Février 2017 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Histoire - Notre mémoire

Extrait des Nouvelles du 15ème, journal du PCF Paris 15, février 1962

Extrait des Nouvelles du 15ème, journal du PCF Paris 15, février 1962

Il y a 55 ans, le 8 février 1962, périssaient au métro Charonne Anne-Claude Godeau, Jean-Pierre Bernard et sept de leurs camarades cégétistes et, pour six d’entre eux, communistes. Ils ont succombé aux coups de la police de l’Etat gaulliste, dirigée à Paris par le préfet Papon, ancien collabo. Ils avaient manifesté pour la paix immédiate en Algérie et contre les exactions des groupes fascistes de l’OAS.

Honorons la mémoire de ces militants ! Anne-Claude Godeau était employée aux Chèques postaux dans le 15ème. Elle avait 24 ans. Jean-Pierre Bernard, 30 ans, était dessinateur aux télécoms à Montparnasse, secrétaire de la section du PCF-Pasteur.

Leur sacrifice allait susciter un immense mouvement. Le million de manifestants le 13 février en hommage aux victimes de Charonne, rassemblés à l’appel principalement de la CGT et du PCF, allait couper court aux dérives fascistes du pouvoir et accélérer les pourparlers de paix en Algérie.

Début 1962, le pouvoir gaulliste a fait une croix depuis longtemps sur « l’Algérie française ». Mais il prolonge la guerre colonialiste, menée successivement depuis 1954 par les gouvernements de « gauche » (socialistes) et de droite, pour préserver au maximum les intérêts de l’impérialisme français après l’indépendance (pétrole, essais nucléaires au Sahara etc.). En métropole, il fait tout pour que la défaite de l’impérialisme français ne renforce pas les positions de la classe ouvrière et de ses organisations révolutionnaires, qui y ont contribué aux côtés du peuple algérien. Le pouvoir gaulliste, notamment sa police, se montre ainsi très complaisant avec les fascistes et terroristes de l’OAS qui multiplient les attentats des deux côtés de la Méditerranée.

Le massacre de Charonne est un massacre d’Etat, tout comme le massacre raciste de manifestants algériens à Paris, jetés dans la Seine le 17 octobre 1961.

La tentation est toujours présente chez les capitalistes, à la moindre de difficulté, de recourir à la répression, à l’extrême-droite et au fascisme. Ce constat vaut malheureusement pour aujourd’hui.

Anne-Claude Godeau et Jean-Pierre Bernard étaient conséquents dans leur engagement social et politique aux PTT indissociable de leur engagement internationaliste.

Le 9 février 1962, les parents d’Anne-Claude Godeau recevaient sa dernière lettre à Nantes : « Ce soir, je vais à une manifestation à la Bastille, encore interdite par le Préfet de police. Vraiment on fait tout pour protéger l’OAS ».

 

Communiqué du 13 février 1962 du Parti communiste français

(NB : il n’est question que de 8 morts à cette date parce que le 9ème, Maurice Pochard, alors dans le coma, devait décéder quelques jours plus tard)

Les huit martyrs antifascistes du 8 février 1962 entrent dans l’histoire. Aujourd’hui à Paris et dans la France entière, notre peuple arrête le travail pour rendre un hommage solennel et grandiose à ses fils et ses filles héroïques tombés pour sa liberté : Jean-Pierre Bernard, Fanny Dewerpe, Daniel Féry, Anne Godeau, Edouard Lemarchand, Suzanne Martorell, Hyppolyte Pina, Raymond Wintgens. Cet adolescent de 16 ans, ces trois femmes, ces quatre hommes, ces travailleurs s’étaient retrouvés jeudi dernier dans les rues voisines de la place de la Bastille, mêlés à des dizaines de milliers d’autres antifascistes, communistes, socialistes, chrétiens, républicains de toutes tendances et de toutes confessions. Ils sont tombés glorieusement dans la lutte contre les criminels de l’OAS sous les coups d’un pouvoir qui, toujours complaisant envers les fascistes, ne cesse de frapper les défenseurs de la liberté. Le Parti communiste français incline ses drapeaux devant les huit martyrs. Sept d’entre eux, Jean-Pierre Bernard, Fanny Dewerpe, Daniel Féry, Anne Godeau, Edouard Lemarchand, Suzanne Martorell, Hyppolyte Pina, étaient des communistes, nos camarades et nos frères de lutte et d’idéal. Le militant ouvrier Raymond Wintgens, comme nos camarades, a donné sa vie pour l’honneur et l’avenir libre de notre patrie. Le Parti communiste français adresse aux familles des héros antifascistes ses condoléances émues et l’assurance de son entière solidarité. Les travailleurs, tous les démocrates de France entoureront de leur sollicitude les parents des martyrs et tout particulièrement les enfants à qui l’agression de jeudi  enlevé un père ou une maman. Le souvenir de ceux qui furent massacrés un soir de 1962 parce qu’ils criaient leu haine du fascisme et leur volonté de lui barrer la route restera à jamais dans les mémoires des Français et des Françaises. Leur sacrifice ne sera pas vain. Au lendemain du crime, pour manifester leur indignation et leur colère, les travailleurs et les démocrates se sont retrouvés plus unis que jamais. Ils y trouveront de nouvelles raisons d’agir pour rassembler les forces de notre peuple afin d’écraser l’OAS, de combattre le pouvoir personnel et d’ouvrir la voie à l’avènement d’une véritable République. Gloire éternelle aux héros du 8 février 1962 ! Vive la liberté ! Le fascisme ne passera pas !  

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