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Décès de notre camarade Paul Covacho

17 Août 2018 Publié dans #PCF 15ème

En 1964 - dans l'équipe de foot du Rio Salado en Algérie

En 1964 - dans l'équipe de foot du Rio Salado en Algérie

PCF Paris 15, 17 août 2018

Nous appris avec une grande tristesse la disparition de notre camarade Paul Covacho, le 7 août 2018, à l’âge de 79 ans.

Le souvenir de Paulo est inséparable de celui de son frère, Camille, qu’il aura suivi, d’à peine un an, dans la mort. Il est inséparable aussi de leur terre natale, l’Algérie, où ils restèrent jusqu’en 1993, avant un déracinement que Paulo avait particulièrement mal vécu.

Leur père, tonnelier, décédé en 1960, était un des rares militants communistes de la petite ville de Rio Salado en Oranie, peuplée majoritairement de descendants d’Espagnols dont leur famille. Les batailles politiques sont dures, violentes face aux réactionnaires, colonialistes, fascisants, certains tentés un temps par le franquisme. Cet engagement paternel a profondément marqué les deux frères. Leur père et leur mère les poussent à faire des études pour garantir leur avenir dans ce milieu politique et professionnel hostile.

A la fin de la Guerre d’Algérie, dans l’incertitude et la peur, il est dur de condamner l’OAS dont la propagande contamine voisins et amis. A sa manière, comme Camille, Paulo résiste. Dans les derniers mois, les deniers jours, début juillet 1962 avant et après l’indépendance officielle, qui ont été tragiques dans cette région pour toutes les communautés, il refuse de rejeter l’autre, de changer ses habitudes.

Paulo, Camille et leur mère décident de rester en Algérie.

C’est surtout à l’école primaire de Rio Salado que Paulo, instituteur, tient bon dans cette période de troubles puis de transition brutale. Il gère, courageusement, les rentrées qui suivent l’indépendance, dans les difficultés matérielles et dans un contexte de mutation totale. Les classes sont rapidement presqu’exclusivement composées d’élèves arabes, de ceux qui étaient pratiquement exclus de l’école et relégués aux confins du village. Paulo relève le défi. Des générations d’élèves lui en seront reconnaissantes.

Timide et discret, il en parlait peu. C’est Camille qui insistait justement sur cet épisode important de sa vie et de son engagement. Les années qui suivent, Paulo va au café avec les parents d’élève, puis avec les élèves qui ont grandi, et ils regardent ensemble les matchs du Barça… Avec Camille, ils explorent le pays. Ils s’investissent dans les échanges culturels à Oran, notamment avec les pays socialistes. Ils se rendent en URSS.

Quand commence la décennie noire de l’Algérie, avec la crise du régime, la poussée politique des islamistes, la multiplication des attentats terroristes, rapidement, leurs amis algériens disent à Paulo et Camille: « nous ne sommes plus en état d’assurer votre sécurité ». Ils arrivent à Paris 15ème, rue Saint-Charles. C’est là qu’ils rencontrent la cellule locale du PCF et la section du 15ème. Ils y retrouvent l’état d’esprit communiste. Ils découvrent la situation en France qu’ils avaient suivie de loin. Ils participent aux actions de solidarité avec le peuple algérien puis, plus ou moins, à toutes les activités locales du Parti. Ils nouent des contacts fraternels avec les camarades, qui vont au-delà de la seule vie du Parti.  

Paulo reste discret, en arrière, mais d’un apport solide et sérieux, d’un soutien continu à la section du PCF Paris 15, dans ses actions comme dans son combat pour que le PCF reste ou redevienne communiste, selon le sens, partagé, qu’il donnait à ce nom.

L’enterrement de Paulo, auprès de son frère et de leur mère, aura lieu le vendredi 30 août au cimetière de Grenelle, 174 rue Saint-Charles. Nous communiquerons l’heure.   

Il n’y aura pas d’obsèques religieuses !

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N
Merci à tous pour cet article que je découvre et qui rend vraiment bien hommage à notre cher Paulo. Face cachée de l astre Covacho, homme modeste n aimant pas la lumière mais dont les’ yeux malicieux brillaient quand on parlait Cinéma ou Football, ses deux passions ou quand il évoquait ses anciens élèves . Un humour ravageur, beaucoup d autodérision aussi. Roc solide mais également fragilisé par l exil, soutien indéfectible de sa famille et de ses proches en toutes circonstances.<br /> La fraternité était probablement sa valeur cardinale et tous ceux qui ont eu le privilège de le compter parmi leurs amis le savent.
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