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Par la lutte, mettons en échec la privatisation et la marchandisation de la formation professionnelle au seul profit du patronat.

7 Septembre 2019 Publié dans #Education nationale

Par la lutte, mettons en échec la privatisation et la marchandisation de la formation professionnelle au seul profit du patronat.

Par la lutte, mettons en échec la privatisation et la marchandisation de la formation professionnelle au seul profit du patronat.

Les contre-réformes de la voie professionnelle et de l’apprentissage visent à favoriser l’intrusion du patronat et de la logique marchande dans l’école publique. In fine, leur but est d’entériner la privatisation et la marchandisation de la formation professionnelle. Blanquer poursuit l’application de la « stratégie de Lisbonne », définie en 2000 par l’Union Européenne, pour marchandiser l’éducation dans chaque pays. Au nom de la quête de « compétitivité », l’UE sert de prétexte et d’instrument aux gouvernements nationaux pour ouvrir tous les domaines potentiellement sources de profit au secteur privé marchand. L’éducation fait partie de ces domaines. Auparavant, conçue comme un lieu permettant aux jeunes d’apprendre dans un objectif d’émancipation, l’école, et en particulier le système de formation professionnelle, est de plus en plus destinée à faire de tous les jeunes des travailleurs exploitables et dociles !

Casse de l’enseignement professionnel public !

Avec la réforme de la voie professionnelle, l’idée est de regrouper dans une « famille de métiers » les métiers qui présentent des compétences communes et de structurer l’offre de formations sur la base de ces  familles de métiers. Par exemple, en seconde la famille « Métiers de la relation client » regroupera tous les métiers en lien avec la vente et le commerce. Présentées comme une « amélioration de l’orientation des élèves », les familles de métiers réduisent en fait d’un an la spécialisation professionnelle en « créant une seconde de détermination».

Après avoir réduit la formation en bac professionnel de 4 à 3 ans (2009), celle-ci est encore raccourcie d’un an, la faisant passer à 2 ans. Par ailleurs, de 80 actuellement, il ne resterait que 15 familles de métiers. Cette mise en œuvre par familles de métiers sert en réalité à réduire le nombre de diplômes et à supprimer des postes d’enseignants comme d’administratifs (au moins 6000 postes supprimés !). Par conséquent, cela va encore augmenter le remplissage des classes, ce qui est contraire à de bonnes conditions d’études des élèves et de travail pour les professeurs.

En parallèle, c’est la refonte des programmes de la voie professionnelle avec une réduction des volumes horaires dédiés aux enseignements professionnels et généraux entraînant la suppression de nombreux sujets d’étude. Exemple édifiant : l’histoire sociale de la classe ouvrière ne sera plus enseignée en CAP ! En bac professionnel, les enseignements de prévention-santé-environnement et d’économie-gestion disparaissent tout simplement ! L’idée de transmettre à tous les jeunes, non plus des savoirs et des connaissances, mais de les former vite avec des compétences réduites pour devenir un travailleur exploitable et docile, prend ici tout son sens !

Casse des diplômes nationaux remplacés par des blocs de compétences !

Aujourd’hui, le CAP, le BEP, le bac pro, le brevet professionnel, le BTS sont des diplômes nationaux reconnus par les conventions collectives (salaires de référence, grilles de classification). Le cadrage national des diplômes garantit l’égalité face aux diplômes.

La volonté du gouvernement est de casser le plus possible le caractère national des diplômes en les découpant en blocs de compétences et de supprimer les diplômes intermédiaires que sont le BEP et le CAP.

Cette casse des diplômes est à lier à la casse des conventions collectives par les Ordonnances Macron et la loi El Khomri : former une main d’œuvre adaptable et corvéable pour une employabilité immédiate, à bas prix avec un minimum de garanties collectives. Le découpage des référentiels de diplômes en blocs de compétences constitue une remise en cause du système de certification construit dans une logique d’acquisition complète de connaissances et de compétences. Ainsi, le patronat pourra déroger à loisir aux conventions collectives avec des salariés partiellement qualifiés.

Défendons le maintien des diplômes professionnels nationaux reconnus par les conventions collectives !

Attaque du statut des fonctionnaires d’état de l’Education Nationale garantissant la qualité de l’enseignement et la neutralité vis-à-vis du patronat.

La contre-réforme de la voie professionnelle s’inscrit dans le plan du gouvernement de réduction du nombre d’emplois dans l’Education Nationale (fonctionnaires comme contractuels, enseignants comme administratifs) et conduit également à la remise en cause du statut de fonctionnaire des professeurs de lycées professionnels (temps de travail, garanties liées au statut, etc.). Défendons et exigeons un recrutement massif sous statut dans l’enseignement comme dans l’administration pour améliorer les conditions d’études des élèves et des conditions de travail des personnels.

La formation professionnelle livrée au patronat !

Depuis les premières lois de décentralisation (1983), la compétence de la formation professionnelle et de l’apprentissage a été transférée aux régions pour répondre aux exigences de profits du patronat. Avec la contre-réforme sur la formation professionnelle, cette compétence ne sera plus pilotée par les régions mais directement par le patronat. Il est prévu, dès la rentrée 2019, l’ouverture de centres de formation par apprentissage (CFA) par les entreprises, sans accord préalable de la région. Couplée avec la contre-réforme de Blanquer, c’est le développement forcé des unités de formation par apprentissage des entreprises au sein même des lycées professionnels.

Les campus des métiers et des qualifications créés par la loi de « Refondation de l’école » en 2013, en lien avec les régions et les branches professionnelles, se développent un peu partout. Ils forment le cheval de Troie de la casse de la formation professionnelle publique en entraînant la mise en concurrence des lycées avec les centres de formation privés.

Le patronat n’a jamais accepté de se voir retirer, au lendemain de la guerre, la responsabilité de la formation professionnelle. Avec leur série de contres-réformes, les patrons tentent aujourd’hui de forcer le retour en arrière en privatisant la formation professionnelle. Ils veulent sa marchandisation avec des formations « à la carte », une main d’œuvre partiellement qualifiée répondant aux exigences de profits toujours plus élevés du patronat.  Ils veulent aussi, et surtout, étendre le marché capitaliste à tous les domaines qui lui échappent : protection sociale, services publics et en l’occurrence, le service public d’éducation.

Face à ces attaques, le Parti communiste français est dans la lutte. Le PCF appelle à la construction d’une large mobilisation des enseignants et des agents administratifs, des élèves et des parents d’élèves. Ensemble, nous défendons un service public d’éducation professionnel répondant aux besoins des jeunes du pays et protégeant les conditions de travail et le statut des fonctionnaires servant ce service public !

Par la lutte, mettons en échec le gouvernement Macron. Exigeons de l’argent pour l’enseignement public professionnel ! Pour que l’Education ne soit pas de l’apprentissage des compétences utiles au patronat mais un outil émancipateur pour la jeunesse.

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