le scandale des démolitions de HLM
24 Novembre 2007 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Droit au LOGEMENT
28500 HLM détruits depuis 2004, 43300 destructions déjà planifiées, un objectif total de 250000 :
La campagne électorale des municipales va permettre de dénoncer le scandale des démolitions de HLM.
1,19 million de ménages sont demandeurs de logements sociaux. Ce chiffre augmente tous les ans devant la crise sociale du logement. La pénurie de HLM en est à la fois l’une des conséquences et l’une des causes. Dans ce contexte, la politique de démolition de HLM au nom de la « politique de la ville » est révoltante et inacceptable.
Le rapport de « l’Observatoire national des zones urbaines sensibles » que le gouvernement a rendu public le 14 novembre souligne le scandale qui ne fait que commencer.
Le premier bilan des opérations engagées depuis 2004, suivant la loi de 2003 « Rénovation urbaine » qui complétait la loi de 2001 « Solidarité renouvellement urbain – SRU » s’établit à 28472 démolitions effectuées, 43000 autres programmées dans le cadre des 157 projets signés au 31/12/2006. Au total l’objectif est porté à 250000 démolitions d’ici 2013.
Le rapport doit admettre que le volet « reconstruction » des opérations ne suit pas l’engagement gouvernemental. Seulement 19854 logements, 0,7 pour 1, ont été reconstruits. Il dévoile aussi que les logements reconstruits sont beaucoup plus petits en moyenne: 64% de studios et de 2 pièces alors que 48% des logements détruits sont des 5 pièces.
L’autre aspect du scandale tient au financement de ses opérations. La politique de « rénovation urbaine » puise en effet directement dans les fonds du logement social. Cela peut paraître compréhensible en ce qui concerne les réhabilitations. Mais comment tolérer que l’argent destiné à la construction de HLM soit détourné vers la démolition de HLM ?
Voilà les chiffres. L’Agence nationale de rénovation urbaine, l’ANRU, qui met en œuvre le programme de démolition, est financée à hauteur de 460 millions d’euros par an par l’Etat dont 385 prélevés en 2008 sur le budget du logement. Elle ponctionne également pour 550 millions le budget des organisations gérant le 1% logement patronal (en fait 0,45%) destiné normalement au logement des salariés. En outre, la « rénovation urbaine » absorbe une part importante de la collecte du Livret A, première source de financement de la construction de logements sociaux. En 2006, 790 millions d’euros y ont été affectés par la Caisse des dépôts (qui gère les encours de l’épargne populaire réglementée).
Nous n’ignorons pas la raison invoquée, d’ailleurs par les gouvernements successifs, pour cette politique de démolition : la crise des quartiers, la nécessité de casser les « ghettos » dans les « zones sensibles ». L’expérience ville par ville confirme que ce discours relève presque toujours de l’hypocrisie. Les locataires en lutte contre la casse de leurs cités, leurs associations, en premier lieu la CNL, dévoilent les vrais objectifs.
Les acteurs locaux utilisent bien souvent le prétexte de « rénovation urbaine » et les subventions pour se débarrasser d’une population paupérisée, indésirable. Où sont relogés les habitants des cités détruites ? Le plus souvent dans d’autres cités sensibles qui le deviennent encore plus ou bien dans les appartements restant abandonnés par les locataires plus « solvables ». Au plan national, la pénurie de logements sociaux, aggravée par les démolitions, accentue la pauvreté moyenne des locataires. On est loin de la « mixité sociale » dans les cités!
La « rénovation urbaine » sert aussi à des élus peu scrupuleux, des bailleurs avides de profits, des promoteurs à récupérer des zones constructibles valorisables sur le marché immobilier. Il n’y a qu’à regarder le nombre d’opérations en banlieue localisées à proximité des stations de métro. La spéculation immobilière comme réponse à la ségrégation sociale ?
Quoiqu’en disent et écrivent depuis deux décennies certains urbanistes, pas toujours désintéressés, l’existence de ghettos n’est pas due en premier aux bâtiments mais bien à l’appauvrissement des populations et à la politique de relégation des plus démunis.
Les démolitions de HLM ne sont envisageables qu’à titre exceptionnel, comme ultime recours, notamment quand l’état de la structure des immeubles ne permet pas de réhabilitation. En tout cas, aucun plan de démolition n’est acceptable sans l’accord des habitants, la reconstruction au moins équivalente et le droit au relogement sur place des locataires concernés.
La question du logement, celle de la « rénovation urbaine » pour certaines communes, seront au cœur de la campagne des élections municipales. Les communistes seront d’autant plus reconnus qu’ils défendront de façon conséquente et sans céder leurs positions de principe de défense du logement social.
Halte au scandale des démolitions de HLM !
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