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"Charte des droits fondamentaux" proclamée à nouveau le 12 décembre: une escroquerie "ultra-libérale"

18 Décembre 2007 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #"Europe": NON à l'UE du capital

"Charte des droits fondamentaux" proclamée à nouveau le 12 décembre: une escroquerie "ultra-libérale"

Notre position sur le traité européen (en lien)

La « Charte européenne des droits fondamentaux » : pas même un alibi social mais bien une escroquerie "ultra-libérale" !

Elle sent le réchauffé. Voilà maintenant 7 ans, depuis le sommet européen de Nice, que les eurocrates ne trouvent que leur « Charte des droits fondamentaux » pour parer de bons sentiments  leur UE de l’argent. Ils viennent, une nouvelle fois, de la proclamer solennellement au Parlement européen le 12 décembre à l’occasion d’une séance mouvementée. Des dizaines de députés, dont une bonne partie des députés des partis communistes européens, ont refusé de se plier au jeu. Ils ont demandé avec bruit la tenue de référendums sur le nouveau traité européen.

Il y a deux ans, les grands pontifes de l’UE du patronat avaient essayé d’adjoindre la Charte au projet de constitution de Giscard. Peine perdue. Les peuples français puis néerlandais ont rejeté l’ensemble.

Les eurocrates tentent une nouvelle tactique aujourd’hui. Ils savent que le traité de Lisbonne ne rencontrera d’adhésion populaire dans aucun pays. Ils escomptent le faire passer en force, contre les peuples, sans référendum, avec la complicité des gouvernements et parlementaires nationaux. Utile pour écraser les acquis sociaux et démocratiques de chaque peuple, le Traité de Lisbonne manquera complètement de légitimité. Ils en sont bien conscients. L’ensemble de l’UE du capital est dénuée de légitimité. Aussi les eurocrates ressortent-ils la « Charte des droits fondamentaux » pour essayer de lui donner bonne figure. Cette fois-ci, ils prennent soin de la dissocier du nouveau Traité qui lui conférera pourtant, s’il est ratifié, la même validité juridique que feue la « constitution ».

Mais il y a de surcroît tromperie sur la marchandise. La « Charte » n’est pas qu’un texte humaniste vague, rappelant quelques généralités. Les progressistes français et notamment les communistes, qui ont décortiqué le texte de la « constitution » en 2005 le savent bien. La « Charte » n’a rien à voir avec, par exemple, les textes et l’esprit de l’Organisation internationale du travail, dépendant de l’ONU.

Les « droits fondamentaux » qu’elle prétend contenir représentent, dans le meilleur des cas, le plus petit dénominateur commun des droits existants dans les pays de l’UE qu’il s’agisse des droits politiques ou sociaux. La « Charte » est en fait un outil, qui se veut de surcroît moral, d’harmonisation par le bas des législations nationales dans le cadre du processus d’intégration dans l’UE du capital. Notre pays l’a déjà expérimenté notamment avec l’extension du travail de nuit des femmes dans l’industrie en 2001, prétextée par les principes d’égalité entre les sexes de la « Charte ».

Le Président polonais et le gouvernement britannique ont obtenu cette année des dérogations parce que sur certaines dispositions, leurs législations sont encore en dessous de la « charte » : ce sont les exceptions qui confirment la règle.

La « Charte » est complètement imprégnée de l’idéologie de « l’ultra-libéralisme » (le mot toujours entre guillemets tellement il est éloigné de la « liberté » qu’il évoque). Elle porte par exemple la remise en cause de la laïcité telle que la conçoit la République française (l’article 10 s’occupe des conversions ( !) et défend le « droit de manifester sa religion en public ». L’article 14 défend les écoles confessionnelles). Dans un autre registre non moins grave, la « Charte » remplace le droit au travail contenu dans la plupart des constitutions nationales dont la nôtre par « la liberté de chercher un emploi », autant dire d’être chômeur selon le bon vouloir des possédants. On pourrait multiplier les exemples comme nous l’avions fait en 2005.

Aussi, on ne nous fera pas plus prendre des vessies pour des lanternes en 2008 qu’en 2005. La « Charte » des droits fondamentaux, conçue sur mesure pour légitimer l’intégration dans l’UE du capital, la suppression des droits démocratiques et sociaux nationaux, souvent durement acquis, est tout autant à rejeter que l’ensemble des textes du Traité de Lisbonne. Ce n’est pas la base « perfectible » d’un progrès international mais c’est un instrument d’une régression supranationale.

 

NON toujours NON à l’UE du capital. Faisons respecter le vote du peuple français du 29 mai 2005 !

 

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