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Audiovisuel : Face à l’agression de Sarkozy, défendre et reconquérir l’espace du service public attaqué depuis 30 ans !

21 Février 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #France-télévisions - audivisuel

Audiovisuel : Face à l’agression de Sarkozy, défendre et reconquérir l’espace du service public attaqué depuis 30 ans !

undefinedL’ampleur de la mobilisation des salariés de l’audiovisuel public, de France-Télévision (photo ci-contre du siège dans le 15ème) et de Radio France, montre que personne n’est dupe des intentions de Sarkozy : de 60 à 90% des grévistes le 13 février, 4000 manifestants.

La brusque annonce de la suppression de la publicité sur les chaînes et stations publiques annonce un nouveau coup, de grande ampleur, contre le service public.

Dans l’immédiat, elle a permis d’importants gains en bourse pour TF1 et M6, dont Sarkozy copine étroitement avec les PDG. Les mêmes profiteraient en premiers du report de la publicité du secteur public, 800 millions d’euros par an.

Pour les chaînes publiques, le déficit de recettes atteindrait en fait 1,2 milliard d’euros compte tenu du besoin de financement des heures de programmation libérées par la publicité. Les difficultés financières ne manqueront pas de servir de prétexte à la réduction du champ du service public. Là encore, personne ne s’y trompe. Sarkozy se défend de vouloir privatiser une chaîne entière mais les contacts pour livrer les décrochages de France 3 aux groupes de presse régionaux se confirment. Quant aux financements de substitution à la publicité, ils restent et resteront imprécis et précaires.

Devant l’ampleur du mouvement, le pouvoir crée une commission présidée par l’ultralibéral Copé. La méthode est la même que dans les autres secteurs : on impose d’abord la contre-réforme structurelle puis on ouvre une « négociation » sur ses aménagements.

Les conditions existent dans le secteur comme dans le pays pour ne pas laisser faire, même pour engager la reconquête du service public. Communistes, nous entendons y contribuer.

La question de la publicité est trompeuse.

Elle est indéniablement de plus en plus envahissante et insupportable sur les antennes. Mais elle n’est pas cause mais symptôme du cancer qui atteint l’ensemble de l’audiovisuel : la loi du profit. Ce n’est pas la pub qui entraîne la recherche de l’audimat au prix du « moins-disant » culturel. C’est la volonté de faire de l’argent qui explique les programmes démagogiques et l’extension de la pub. Sarkozy essaie le tour de force d’utiliser le ras-le-bol de la pub pour alimenter ses premiers pourvoyeurs, les groupes privés.

Oui, il y a trop de pub à la télé. La bonne solution, c’est de la limiter sur toutes les chaînes, d’abord sur TF1 et M6, en vertu des cahiers des charges de concessions les liant aux pouvoirs publics. Ces dernières années au contraire, les gouvernements successifs n’ont eu de cesse d’autoriser davantage de minutes de pub par heures et de nouvelles coupures des programmes. Concernant le service public, la suppression intégrale de la publicité ne s’impose pas. Comme les syndicats, nous demandons le plafonnement à 25% des ressources d‘origine publicitaires de chaque chaîne.

Renforcer structurellement le service public dans un cadre concurrentiel.

L’audiovisuel est un secteur où a été imposée durablement la mixité entre entreprises privées et publiques. Il est illusoire à court terme de renverser cette situation, même si l’exigence de renationalisation de TF1 est plus légitime que jamais. L’intrusion croissante des opérateurs de télécommunication accentue la pression du privée.

Dans cette situation, dans l’intérêt général, dans ce cadre concurrentiel, nous nous battons pour que le service public, dans son déploiement et ses principes soient consolidés.

Les gouvernements successifs depuis 1984, sinon 1974, se sont appliqués à faire le contraire : affaiblir le secteur public pour faire le lit du privé, aux dépens des téléspectateurs, du pays.

Quelques rappels. En 1984 et 85, Mitterrand a choisi de confier à son ami Rousselet Canal +, puis à Berlusconi la 5. En 86, Chirac privatise TF1.

Dans le service public même, la place est faite à l’externalisation au profit du privé. TDF a été privatisée. La SFP, Société française de production, à l’origine de toutes les grandes émissions de la télé française dont beaucoup cultivent le souvenir, a été démantelée. Les producteurs privés, notamment les animateurs/producteurs se nourrissent au caviar sur le dos du public et sur les ruines de la SFP.

De plus en plus de salariés de l’audiovisuels sont précarisés, souvent avec le statut d’intermittents que Catherine Tasca, ministre PS qui donne aujourd’hui des leçons, a scandaleusement élargi et fragilisé aux dépens des artistes, des salariés de l’audiovisuel, à l’avantage des employeurs.

Le pilotage des chaînes publiques s’est effectué à vau l’eau par les PDG successifs dans la logique du privé.

Enfin, maintenant, les financements sont menacés par Sarkozy pour démanteler plus vite l’ensemble.

Ça suffit, il est temps d’inverser le mouvement :

- Aucune restriction du périmètre du service public n’est acceptable. Deux chaînes généralistes nationales doivent être maintenues. Le secteur public doit être étendu, notamment dans les nouvelles technologies. Pas touche à l’intégrité de France 3.

- Le domaine de production, de création, publique, dans le secteur public, doit être maintenu intégralement, notamment la production régionale de France 3, et développé dans le but de supplanter la production privée au sein des chaînes publiques, parasitaire et coûteuse.

-  Le statut de tous les personnels doit répondre à des critères de stabilité en commençant par respeter le droit du travail.

- Les financements permanents correspondant à ses objectifs doivent être accordés au service public. Les ressources publicitaires doivent être maintenues à un niveau plafonné, tant que de nouvelles ressources pérennes ne sont pas assurées. Les nouvelles idées de taxes avancées par le pouvoir pénaliseraient, de façon injuste, autant les ménages qu’une augmentation de la redevance.

- Les programmes doivent obéir aux objectifs historiques de service public: informer de façon pluraliste, cultiver, distraire intelligemment.

Dans ces conditions, la dérive du secteur privé vers la télé poubelle pourra être contenue. 
 

La mobilisation exceptionnelle des salariés du secteur public, l’attachement de la population à des programmes de qualité, les convergences de lutte avec les autres secteurs du service public peuvent permettre d’avancer dans ces directions, de mettre en échec les plans de Sarkozy et de ses amis.

Pour les patrons de TF1, le but de la télévision, selon la formule de Patrice Le Lay, de « donner du temps de cerveau du téléspectateur disponible pour que Coca Cola vende son produit ».

Non ! Montrons que nous ne sommes pas des bêtes !

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