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CN du PCF du 23 mai 2008 - E. DANG TRAN sur les questions de l'UE

25 Mai 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Actualités du PCF

Conseil National du PCF du 23 mai 2008 sur les questions européennes

Intervention d’Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris

La nature du projet européen ne fait pas de doute et n’a pas changé. L’UE suit depuis le départ un projet capitaliste et impérialiste. Non internationaliste ! La chute du Mur de Berlin ne l’a pas modifié. Au contraire, elle a donné à l’UE de nouvelles possibilités et prétentions, avec la dégradation des rapports de classe au plan international, pour satisfaire les intérêts de la mondialisation capitaliste. L’UE est plus que jamais l’instrument de la remise en cause systématique des acquis sociaux et démocratiques nationaux. Elle n’a jamais autant contribué à étendre l’impérialisme atlantiste, avec l’OTAN.

Aussi je m’étonne et ne partage absolument les formules du rapport qui parle de « redonner son sens positif » à l’UE, de « remettre le social » au centre.

Une autre constante de l’UE ne doit pas nous échapper : l’anticommunisme, manifesté notamment par la caution apportée à la criminalisation d’organisations communistes comme la JC tchèque ou le PC hongrois.

Les partisans de l’UE du capital ne se trompent pas. Ils savent qu’un seul courant politique s’est toujours opposé à leur projet : le courant communiste.

Nous avons la responsabilité, en France, de faire vivre cet engagement que l’on reconnaît toujours au PCF, comme on l’a vu pendant la campagne du NON. Notre responsabilité est encore soulignée par le consensus européen droite-PS (auquel j’ajoute au niveau européen la CES). Je m’étonne qu’il n’ait même pas été fait mention dans le rapport de leur vote conjoint, si récent, à Versailles pour le nouveau traité de l’UE.

Effectivement, l’UE a perdu de la légitimité vis-à-vis des peuples. La propagande « européenne » a moins de prise. C’est une très bonne chose. Les communistes n’y sont pas pour rien. Poussons l’avantage ! Continuons de délégitimer les directives et traités à l’aide desquels le patronat et le gouvernement français détruisent les acquis sociaux et économiques ! Et surtout pas l’inverse en laissant planer l’illusion d’une « réorientation de l’UE » et en promouvant « l’intégration européenne » comme le fait le PGE!

La présidence française de l’UE s’ouvre dans une période de lutte intense. Dégager la perspective politique en France, concrétiser le rapport de force qui s’était exprimé pour le Non et qui existe toujours, peut être un point d’appui pour les autres peuples dans leurs luttes, comme en 2005.

Ainsi, mettre en échec la casse du droit du travail, du contrat de travail, celle de l’assurance chômage correspond à la bataille contre la « flexsécurité » voulue par l’UE. Mettre en échec la contre-réforme des retraites dans notre pays - je pense naturellement à la grande mobilisation d’hier – ne peut que stimuler les luttes contre la même logique dans les autres pays (et réciproquement). Même chose pour la bataille contre les privatisations et contre l’application des directives de marchandisation.

La question du PGE doit impérativement être reposée au congrès. Le PGE n’est pas la bonne structure pour coordonner l’action contre l’UE du capital et promouvoir des coopérations internationales, mutuellement avantageuses. Ses statuts, qui l’engagent à promouvoir « l’intégration européenne », les importantes subventions qu’il reçoit pour cela (ainsi que désormais sa « fondation politique ») l’enchaînent à la Commission européenne.

Le PGE est-il un instrument pour effacer l’identité et les positions des partis communistes, dans le cadre d’une recomposition politique, parallèle dans chaque pays ?  Après « die Linke » en Allemagne, l’expérience désastreuse de la « section italienne du PGE » suivie de la « gauche arc-en-ciel » en Italie, voudrait-on transformer peu à peu le PCF, notamment à l’occasion des élections européennes en « section française de la gauche européenne » ? On doit poser ces questions. Les communistes au congrès doivent avoir la possibilité d’exprimer et d’imposer leur opposition à cette option.

Un autre cadre que le PGE existe pour une coopération politique internationale. Un cadre qui correspond à notre engagement communiste ! Plusieurs appels internationaux de partis communistes et progressistes, certains d’ailleurs membres, avec notre parti, du groupe GUE au Parlement européen, ont été lancés. Le dernier texte porte sur l’opposition commune au nouveau traité européen. Pourquoi la direction n’y associe pas le PCF?

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