HAUSSE INCESSANTE ET SOURNOISE DES TARIFS SNCF: ASSEZ! HALTE A LA PRIVATISATION!
Tarifs SNCF : augmentations dans toutes les directions ! Un avant-goût de privatisation.
A l’occasion des départs en vacances, beaucoup d’entre nous vont expérimenter les nouveaux tarifs de la SNCF. A ces prix là, pas intérêt à être déçus du voyage ! Ceux qui pensaient échapper à la hausse des carburants en prenant des trains électriques en seront pour leurs frais. Les privatiseurs du rail comptent bien récupérer leur part du gâteau.
Les nouvelles grilles tarifaires ont un but : tirer globalement le maximum d’argent des voyageurs. En mire : la rentabilité financière et la privatisation.
D’abord, il y a l’augmentation « habituelle », au 1er juillet : 2,5% pour les trains Corail et les TER. Elle préfigure celle des tarifs TGV prévue pour le 1er janvier, avec une certitude, elle sera bien supérieure aux 2% d’augmentation de l’année dernière. 2,5% : c’est déjà bien plus déjà que l’augmentation des salaires.
Mais ces chiffres sont trompeurs et une augmentation peut en cacher beaucoup d’autres, bien plus élevées. La nouvelle politique commerciale de la SNCF est inspirée des pratiques peu scrupuleuses des compagnies aériennes. Officiellement, la modulation des tarifs selon des offres promotionnelles, la date de réservation devraient permettre de remplir davantage les trains et faire faire des économies aux usagers prévoyants. En réalité, sauf cas exceptionnel, ces pratiques ne font décoller que les tarifs.
SOURNOISEMENT ET INSIDIEUSEMENT !
Exemples :
- Les « périodes de pointe » sont étendues ou bien les horaires des TGV sont de plus en plus souvent décalés vers ces heures. Les prix spéciaux qui sont appliqués, sans rapport avec la distance kilométrique, variables d’une minute à l’autre, au gré de l’offre et la demande, sont fréquemment de 30 à 50% plus chers.
- Dans la même logique, la refonte du calendrier « bleu/blanc » pour les corails, qui définit les plages horaires où s’appliquent les tarifs réduits, se traduit par une extension des périodes « blanches » (6h30-8h et 17-18h30) plus chères de 33% pour les voyageurs sans carte et de 50% pour ceux disposant d’une carte commerciale, c’est-à-dire les publics fragiles économiquement: jeunes, enfants accompagnés, personnes âgées !
La majorité des voyageurs n’ont pas véritablement la possibilité de partir hors des « périodes de pointe » qu’ils voyagent pour leur travail ou qu’ils partent en week-end : un week-end qui commence le samedi après midi pour finir le dimanche matin…
- Depuis octobre 2007, changer de billet jusqu’au jour du départ est aussi devenu payant. La direction de la SNCF a trouvé deux formules. Soit le voyageur paie un billet « pro », deux euros plus cher, et peut encore bénéficier des anciennes conditions d’échange et de remboursement. Soit il prend un billet « loisirs » et il est taxé de 10 euros pour un échange, 3 s’il a acheté une carte commerciale.
- La direction de la SNCF joue aussi sur un contingentement des places à tarifs promotionnels, sur lesquelles elle base sa publicité. Elles sont si peu nombreuses que très peu de voyageurs en bénéficient réellement. De plus, s’il faut passer deux heures sur internet pour décocher une réduction, on ne voit pas le gain de la « grande vitesse ».
- Enfin tout est fait pour que les usagers ne maîtrisent pas les grilles tarifaires. Les brochures ont été supprimées. Le site internet est délibérément incompréhensible. Les distributeurs ne donnent pas toutes les possibilités.
LES USAGERS PAIENT LA NOTE DE LA CASSE DES PRINCIPES DU SERVICE PUBLIC devant une logique purement marchande
Tous les principes du service public sont bafoués : l’égalité, l’absence de logique lucrative, l’investissement tourné vers la qualité du service, sa fiabilité, la sécurité…
Les agents de la SNCF, formés à ses principes, restent le rempart principal à la privatisation. Le gouvernement et la direction de l’entreprise l’ont compris en cassant leur statut, en restreignant leur droit de grève au nom du « service minimum ». En ce qui concerne les guichets, la direction fait pression sur les agents, en modulant les primes par exemple pour les inciter les agents à faire du chiffre, à pousser à la dépense, à dissimuler les offres les plus avantageuses… Vainement en général.
OU VA L’ARGENT DES VOYAGEURS ?
A l’investissement pour un meilleur service? Non ! Aux cheminots ? Encore moins ! Ils ont déjà perdu 2% de pouvoir d’achat cette année.
Aux profits financiers actuels et futurs !
En 2007, la SNCF a déjà dégagé près d’1 milliard d’euros de bénéfices. Guillaume Pépy, son PDG, a annoncé les objectifs pour 2012 : 50% de croissance du chiffre d’affaires ! Il se flatte que la SNCF dispose de « 3 à 4 milliards pour aller à la conquête de l’Europe et d’entreprises mondiales » dans le cadre de la mise en concurrence généralisée du secteur ferroviaire, avec l’application des directives européennes.
Le but est de transformer la SNCF, entreprise nationalisée par le Front populaire, structurante pour toute l’économie du pays, en une multinationale rapportant le plus haut taux de profit possible et le maximum de dividendes à quelques groupes capitalistes et se disputant avec d’autres groupes comme Véolia ou la Bundesbahn les marchés les plus juteux.
Dans cette perspective, toutes les activités jugées moins lucratives à court terme, sont de plus en plus délaissées. Les lignes secondaires et régionales sont sinistrées au niveau de l’entretien. Les gares secondaires ferment. Des milliers d’emplois qualifiés sont supprimés. Les conditions de travail se dégradent dangereusement. Les retards se généralisent ? On va vers des accidents graves comme en Grande-Bretagne.
De plus en plus souvent, on fait payer les investissements par les contribuables régionaux, les mêmes que les usagers. La séparation artificielle entre 1996 et 1998 de l’exploitation, laissée à la SNCF, et du réseau confié à la nouvelle entité RFF, Réseau ferré de France, visait déjà à isoler les activités les plus rentables et à renvoyer les investissements lourds vers la collectivité. La même intention préside au démantèlement de l’activité Fret L’augmentation des péages ferroviaires demandés par RFF à la SNCF, 30% du prix des billets, est directement répercutée aussi sur les tarifs. La création de RFF a cherché en outre à rendre possible la mise en concurrence, sur les mêmes voies d’exploitants différents.
Il est grand temps d’entrer tous en résistance, d’inverser cette logique, de reconquérir le service public.
Vous en avez assez de payer plus pour avoir moins de service. Vous en avez assez d’être pressurés. Vous en avez assez qu’un climat de défiance s’instaure entre chacun.
Les cheminots luttent pour défendre leur service public. Comme les postiers, les agents de la RATP, les personnels hospitaliers, les enseignants, les personnels de France télévisions. Tous, ils défendent des causes d’intérêt général. Salariés du privé, du public, chômeurs ou retraités, nous sommes tous concernés.
Réagissons ! Ne laissons plus faire ! Faisons monter la pression contre les tarifs injustes de la SNCF ! Défendons nos gares, nos guichets et nos lignes ! Défendons l’unicité du transport ferroviaire, l’intégrité de la SNCF contre les filialisations et les régionalisations ! Soutenons les cheminots !
Mettons en échec l’application en France en 2010 de la directive avec laquelle le gouvernement veut casser le monopole public national conquis en 1936 !
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