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Annonce de la privatisation partielle de La Poste, préparer la riposte à la hauteur

8 Juillet 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #La Poste

Annonce de la privatisation partielle de La Poste, préparer la riposte à la hauteur

Dans le processus de privatisation de La Poste, le gouvernement a décidé de passer brutalement à une nouvelle étape. En quelques jours, dans la presse d’abord, au Conseil d’administration du 10 juillet, le PDG Bailly et le ministre Novelli auront mis à l’ordre du jour tout à la fois le changement de statut et l’ouverture du capital de l’entreprise publique. La Poste deviendrait une société anonyme au lieu d’être un établissement public. 10 à 20% de son futur capital seraient cédés au privé, dans un premier temps. Le projet de loi, nécessaire à la privatisation, pourrait être déposé dès la rentrée.

La brutalité de l’annonce est visiblement destinée à décourager les esprits avant les vacances comme les récents propos de Sarkozy contre le principe même de la grève. Mais sauf cette précipitation, le choix politique ne saurait surprendre. Depuis des années, depuis la casse des PTT par Quilès en 89, les gouvernements successifs préparent progressivement la marchandisation des activités postales, potentiellement si juteuses pour les capitalistes.

La mobilisation doit et peut être beaucoup plus forte aujourd’hui que contre la loi antipostale de 2004 qui a transformé les services financiers en Banque postale de droit privé et livré à la concurrence la distribution du courrier au dessus de 50 grammes, à l’aide d’une directive européenne.

Dans tous les services publics, on peut mesurer les dégâts de la privatisation. L’expérience de la dégradation du service public postal s’est déjà durement vérifiée dans cette perspective.

Des milliers de bureaux de poste ont été fermés ou réduits à des « points poste », notamment dans les petites localités, pendant que des milliers de guichets étaient supprimés dans les villes.

Des milliers d’emplois dans la branche courrier ont été supprimés au prix pour les agents d’une dégradation sans précédent des conditions de travail et de rémunération. Les usagers subissent l’inégalité devant la distribution du courrier, la hausse des tarifs.

Le détournement des fonds des CCP vers la finance a commencé à produire ses effets néfastes pour les titulaires de comptes (frais financiers), les épargnants, la société (réforme du Livret A aux dépens du logement social). On annonce d’ailleurs aussi ces jours-ci le « partenariat » de la Banque postale avec une filiale de la Société générale dont on connaît les performances.

Voilà déjà le lourd prix de la casse du service public pour la recherche d’une rentabilité financière à terme pour les futurs actionnaires. Le coût de l’adossement en 2006 des retraites des fonctionnaires de La Poste au régime général, 2 milliards d’euros, est à ajouter. Cette atteinte au statut de 60% des postiers a bien été un préalable à une nouvelle attaque contre tous. Aujourd’hui, comme à France Télécom hier, le pouvoir creuse la dette de l’entreprise pour racheter des opérateurs à l’étranger au profit des marchés financiers en faisant payer l’addition par les usagers et les salariés.

La Poste représente l’un des services publics dont la population se sent le plus proche, auquel elle est le plus attachée. Les mobilisations d’usagers pour le maintien de la présence postale, endroit par endroit, sont très fortes. Les mobilisations, site par site, des agents des centres de distribution ou des centres de tri sont très fortes également contre l’application des plans de déstructuration de la branche courrier qu’ils s’appellent « cap qualité courrier » ou maintenant « facteur d’avenir ». Les grèves nationales sont aussi de plus en plus suivies dans les centres financiers.

Aujourd’hui, face à l’évidence de la globalité de l’attaque, la défense du service public de La Poste doit devenir une grande campagne nationale pour tous les progressistes.

Communistes, nous entendons y contribuer, en prenant nos responsabilités :

- celle de participer à construire les convergences de lutte, notamment avec les batailles pour les autres services publics, à mobiliser les usagers.

- celle de dégager la perspective politique du prétexte européen. NON, comme l’ont dit les Irlandais, après les Néerlandais et les Français, les traités et directives de casse sociale et économique n’ont pas de légitimité pour être appliqués en France !

- celle de dégager la perspective politique de la seule attente d’une hypothétique alternance en 2012, avec un retour aux affaires de la « gauche » qui a une lourde part de responsabilité dans le démantèlement de La Poste.

L’alternative politique, c’est dès la rentrée qu’elle se joue, dans les luttes !

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