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L’arnaque aux péages d’autoroute a un nom : la privatisation

27 Juillet 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Service public en général

L’arnaque aux péages d’autoroute a un nom : la privatisation

Ceux qui peuvent encore partir en vacances auront senti passer la note de transports.

Les tarifs de la SNCF s’envolent, suivant diverses formules, pour préparer une privatisation. Le prix de l’essence s’envole bien au-delà de l’augmentation des cours, pour nourrir les profits records des groupes privatisés comme Total (qui a englobé Elf), et augmenter le produit d’un des impôts les plus injustes : la taxe intérieure sur les produits pétroliers, la TIPP (avec la TVA 66% du prix du litre d’essence).

Pour compléter le tableau, les péages d’autoroutes ne cessent d’augmenter. Sont remis en cause, outre le pouvoir d’achat des ménages, le droit à la mobilité et l’aménagement du territoire.

Concernant les péages, les hausses ont pu atteindre jusqu’à 80% en 10 ans, sur certains tronçons, les plus fréquentés. Un aller-retour Paris-Marseille revient à 102,4 euros rien que pour l’autoroute.
Où va l’argent ? Directement alimenter les profits des sociétés privées qui ont en main depuis 2005 la gestion de la quasi-totalité des 8000 km d’autoroutes françaises.

Elles affichent des taux nets de rentabilité financière tout à fait exceptionnels : de 18 à 34% du chiffres d’affaires en 2006, soit 1,2 milliards d’euros, pris dans la poche des automobilistes.

Voilà qui n’est pas étonnant, l’entretien et le fonctionnement des sociétés représentent des sommes très faibles et l’amortissement de la construction est soit très avancé, soit déjà achevé. Le gouvernement a donné (vendu très avantageusement) en 2005 une véritable poule aux œufs d’or aux quelques « majors » du BTP.
Qui plus est, les sociétés d’autoroutes ont été autorisées par l’Etat à pratiquer d’importantes augmentations de péages. D’une part, alors que leurs coûts sont largement indépendants de l’évolution des prix, elles sont autorisées à suivre l’inflation (exactement à répercuter 70 à 85% de l’inflation automatiquement). Tous les ans, elles se voient en outre accorder un « coup de pouce » supplémentaire.
D’autre part, elles ont la possibilité de différencier cette hausse moyenne suivant les tronçons du réseau. Autrement dit, elles augmentent davantage les péages dans les secteurs les plus fréquentés. On appelle ce système le « foisonnement ».

La privatisation des autoroutes constitue un véritable scandale politique, aussi bien en termes de remise en cause du droit à la mobilité, de détournement de ressources publiques que d’aménagement du territoire.
L’opération qui s’est achevée en 2005 avait malheureusement été préparée par la « gauche » plurielle en 2001. Il est nécessaire de le rappeler pour l’avenir. Le ministre de l’économie Fabius et le ministre des transports Gayssot avaient alors décidé de privatiser 49% des Autoroutes du Sud de la France. Seuls quelques parlementaires et militants communistes avaient alors combattu la mesure. Le gouvernement de l’époque avait également mis fin au système de « l’adossement » qui permettait d’utiliser l’argent des péages sur les autoroutes déjà amorties pour financer la construction de nouvelles autoroutes, moins rentables financièrement, dans une logique de désenclavement des territoires. Cette péréquation prenant fin, où pouvait bien aller le bénéfice des péages sinon à de futurs actionnaires privés.

Le gouvernement actuel veut généraliser ce système de racket de la collectivité avec les soi-disant « partenariats public privé, PPP » qui consistent à laisser le privé gérer pendant une très longue durée à son profit des équipements publics qu’il aura participé à financer à l’origine.

Il n’est que plus temps de dénoncer le scandale de la privatisation des autoroutes.

A court terme, exigeons - la fin du « foisonnement » des tarifs et l’application d’un tarifs strictement kilométrique. - la baisse des péages sur tous les réseaux pour qu’ils correspondent aux frais réels, d’entretien, de remboursements des investissements de construction, quand il en reste.
A plus long terme, exigeons - la renationalisation de l’ensemble du réseau autoroutier, - le respect du principe de gratuité des voies publiques.

Cessons de payer nos autoroutes, trois, quatre, dix fois le prix ! Une « gestion » qui nourrit la rente privée aux dépens des citoyens n’est pas une bonne gestion !

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J
<br /> <br /> je trouve honteux que les sociétés gérant fassent payer quand les autoroutes sont saturées ou en tout cas qu'elles n'avertissent pas le taux de saturation ou les temps de parcours ou les vitesses<br /> moyennes   <br /> <br /> <br /> <br />
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P
Avec les ASF, ce n'est pas seulement du racket, c'est de la prise en otages, selon la formule à la mode répandue chez les journaleux lèche-cul du système pour qualifier les grévistes. Mais dans le cas des Autoroutes, personne, aucun d'entre eux ne met jamais sa plume au service des automobilistes prisonniers des bouchons, et qui passent quand même à la caisse, après avoir roulé à 2 à l'heure pendant 45 minutes.Je m'explique: rentré un joour sur l'autoroute à hauteur de LUNEL, nous avons été IMMEDIATEMENT pris dans un bouchon, et nous avons dû sortir à MONTPELLIER, pour prendre vers BEZIERS.Résultat : 1H30 pour faire 50 bornes, paiement au péage, alors qu'il était si logique de nous déconseiller de rentrer à l'entrée du péage de LUNEL !!Voilà comment les ASF traitent les usagers : en les volant malgré qu'ils n'assurent pas leur mission.Des beaux salauds
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