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Une rentrée de luttes pour mettre en échec la politique qui ruine le pays

24 Août 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Actualités - Alternative politique

Pour le plus grand nombre, l’été aura été placé sous le signe des restrictions.

Les vacances auront été plus courtes pour ceux qui ont pu partir (35 à 40% des Français ne partent pas). Beaucoup de ménages ont dû renoncer à des loisirs, pourtant plus que mérités et essentiels pour reprendre le travail, l’école dans de bonnes conditions.

« L’air du temps » est à la privation.

Un tiers de la population se prive de soins, à cause des non-remboursements. Encore davantage se priveront de chauffage cet hiver, avec l’augmentation scandaleuse du gaz, du fuel et de l’électricité. Les enfants seront privés de 2 heures d’école par semaine et de 11200 enseignants dès cette rentrée. La pénurie de logements, notamment sociaux, et la hausse persistante des loyers forcent à prendre des logements plus petits, plus loin. Avec l’inflation, plus de 4% officiellement, alors que les salaires et les retraites stagnent, la multiplication des dépenses contraintes, prive la majorité des salariés d’une bonne part de son pouvoir d’achat. Sans parler des privés d’emploi, à nouveau plus nombreux.

Que se passe-t-il ? Sortons-nous d’une guerre pour nous retrouver dans une telle situation ?

Non. D’ailleurs les privations ne valent pas pour tout le monde. La famille Mulliez (Auchan) vient de virer en tête de la course des grandes fortunes avec un patrimoine culminant à 21 milliards d’euros. Malgré la crise financière, les profits des entreprises du CAC 40 continuent de décoller. Pour le 1er semestre 2008, ils ont progressé encore de 18%. A lui seul, le groupe Total, a dégagé 8,3 milliards d’euros de bénéfices en six mois, soit 29% de plus qu’en 2007. La récession, - 0,3% de « croissance », ne pèse pas, au contraire, sur les grands trusts qui accentuent l’exploitation des salariés, notamment via la sous-traitance et les délocalisations.

Les choix politiques du Président et du gouvernement, à l’unisson avec l’UE qu’ils président, vident à leurs profits les caisses du pays qui devraient répondre aux besoins de développement économique et social. Dans les profits des grands groupes, on retrouve les 23 milliards d’exonérations de cotisations patronales qui démantèlent la Sécu, les retraites, les 15 milliards annuels de cadeaux fiscaux, décidés à l’été 2007 qui privent l’Etat d’autant de moyens.

Le pouvoir entend continuer sa politique antisociale, l’application de son projet cohérent au service du Medef: la liquidation de tous les acquis sociaux et démocratiques obtenus depuis 1945, notamment après 1968. La modification des institutions doit lui permettre d’aller encore plus vite. Dès cette rentrée sont prévues de graves attaques contre le SMIC, contre tous les services publics et notamment la Poste, contre le logement social avec le projet de loi Boutin. Toujours moins de droits sociaux, toujours plus de concurrence entre les travailleurs. Tant que cela passe…

La « gauche » semble préoccupée avant tout par sa restructuration en vue de 2012. Sur la plupart des sujets brûlants, le PS n’a pas vraiment d’alternative à proposer à des contre-réformes qu’il a souvent initiées et qu’il défend au niveau européen (ex : casse de la Poste). Il attend son tour en canalisant électoralement la contestation.

Ce qui donnera l’impulsion à l’alternative politique est ailleurs : dans les luttes.

L’addition de tous les mouvements de 2007/2008 depuis la bataille contre la loi LRU de casse de l’Université jusqu’aux mobilisations de juin pour les salaires et les retraites montre une mobilisation proche de celle de 1995 : des millions de personnes sont descendues dans la rue, pour l’instant en ordre dispersé.

Rien que dans notre 15ème, nous avons assisté à une véritable ébullition sociale dont il faut percevoir la force d’ensemble.

Les salariés de France Télévision sont décidés à reprendre leur action contre l’étranglement financier de l’audiovisuel public. Les postiers (facteurs, services financiers) s’engagent dans la bataille contre la privatisation, au moment où le gouvernement veut aussi associer la « Banque postale » à la Société générale. Les agents des impôts de la rue du Général Beuret ont fait grève massivement. Les luttes ont atteint un niveau élevé à la RATP Croix-Nivert, à EDF et GDF. Toutes les causes persistent pour une reprise de l’action des enseignants et des lycéens (Buffon, Camille Sée, Beaugrenelle, Louis Armand…). Dans les hôpitaux, Necker et HEGP, l’opposition monte au plan de 2000 suppressions d’emploi à l’AP-HP. Dans les quartiers, le logement est la question qui soulève le plus la colère devant la politique qui soutient la spéculation et les attaques contre le logement social.

Toutes ces luttes nationales et locales ont un point commun : celle de porter l’intérêt général contre le projet cohérent du pouvoir.

Communistes, notre priorité dans la période, pour dégager la perspective politique est de le montrer et de contribuer à la convergence de ces luttes.

La Fête de l’Humanité, les 12, 13 et 14 septembre au Bourget constitue un premier rendez-vous pour la rentrée. Nous y tenons un stand. Habitants, salariés du 15ème, nous vous y invitons pour discuter de l’alternative politique et pour faire la fête, sans se priver.  

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J
l'ennemi de classe ne semble pas vraiment perturbé:http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/08/25/rentree-sociale-le-gouvernement-pourrait-beneficier-d-une-relative-atonie-syndicale_1087435_823448.html
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J
"Ce qui donnera l’impulsion à l’alternative politique est ailleurs : dans les luttes. L’addition de tous les mouvements de 2007/2008 depuis la bataille contre la loi LRU de casse de l’Université jusqu’aux mobilisations de juin pour les salaires et les retraites montre une mobilisation proche de celle de 1995 : des millions de personnes sont descendues dans la rue, pour l’instant en ordre dispersé. "ça c'était déjà faux en 1995, mais là en 2008 c'est assez surréaliste; d'1 part qui croira que les grèves de 2007-2008 ont atteint le même niveau que 1995, mais ce n'est pas l'essentiel, quel bilan en tirent les participants à ces luttes? ça a fait reculer Sarkozy-Fillon? empêché leurs "réformes"? freiné la dégradation du pouvoir d'achat?il y a surtout des questions à se poser sur la façon dont les luttes ont été menées; quant à la perszpective politique elle ne découlera ni de la quantité ni de la qualité des luttes, l'"intellectuel collectif" a intérêt à se remettre en marche sans attendre de miracles spontanéistes
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