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Edvige : couper court au plus tôt à la campagne d’intimidation du pouvoir

10 Septembre 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Questions de SOCIETE

Edvige : couper court au plus tôt à la campagne d’intimidation du pouvoir 

 

Notre position exprimée en juillet :

Fichier EDVIGE : un instrument pour une police politique. Une police politique : un instrument pour une répression politique.

Non au fichier Edvige - pétition nationale contre le flicage des militants


Nous publions, en complément cette

Fichier Edvige: réflexion de notre camarade Emile Torner, ancien déporté-résistant.


Il est rare que je reprenne cette citation pourtant si juste mais si souvent galvaudée.

Martin Niemöller, pasteur protestant et ancien militant nationaliste allemand, fut déporté en raison de ses prises de position contre la répression nazie dans les camps de concentration de Sachsenhausen puis de Dachau.

Il écrivit ces lignes : « Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je me suis tu, je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je me suis tu, je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus chercher les sociaux-démocrates, je me suis tu, je n’étais pas social-démocrate. Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, je me suis tu, je n’étais pas juif. Puis ils sont venus me chercher et il ne restait plus personne pour protester ».

Loin de moi l’idée d’assimiler et même de comparer le pouvoir en France avec les nazis.

La dérive répressive du capitalisme en France comme aux Etats-Unis ne peut cependant que m’alarmer. Le capitalisme fonctionne sur le mode de la peur qu’il tente d’instiller chez les travailleurs individuellement : peur du soi-disant « terrorisme », peur du chômage, peur d’être moins efficace dans la concurrence de tous contre tous au profit de quelques uns, peur de l’autre, peur de contester l’ordre établi…

Avec le fichier Edvige adopté par décret au début de l’été, l’actuel gouvernement passe à une nouvelle étape dans le renforcement de l’appareil répressif d’Etat.

Comme on le dénonce désormais largement, les militants politiques, syndicaux, associatifs… pourront être fichés dans les mêmes conditions que des criminels potentiels (notion également inacceptable). Des éléments totalement indépendants de leur vie publique pourront être collectés et conservés indéfiniment par les services, d’ailleurs réorganisés, de la police de renseignements.

Tout démocrate ne peut que s’insurger devant ce nouvel outil de répression politique, qui, légal, va au-delà des systèmes de fichages que l’on sait exister déjà... C’est une première raison qui rend nécessaire la mobilisation, les pétitions, l’action de masse contre « Edvige ».

Ce n’est pas la seule. Le calcul du pouvoir ne doit pas nous échapper. En tentant de faire passer une disposition aussi grossièrement attentatoire aux libertés, il sait qu’il ne peut que déclencher une vague de protestation. Il en joue. Dans le climat actuel, marqué par la répression patronale, les restrictions au droit de grève…, le débat public sur « Edvige », sa médiatisation, constituent en eux-mêmes une redoutable campagne d’intimidation.

Militants progressistes, nous devons en être conscients. L’opération du pouvoir ne nous laisse pas d’autre choix que de mener jusqu’au bout la bataille pour l’abrogation de ce décret, de dénoncer l’ensemble de la logique dans laquelle se placent ceux qui nous gouvernent pour le compte de ceux qui nous exploitent.

Avoir peur chacun de son côté ou résister ensemble pour tuer dans l’œuf tout rejeton de la « bête immonde ». S’il y a un principe de précaution en démocratie, c’est celui qu’avait compris le Pasteur Niemöller.

 

Emile Torner, ancien déporté-résistant à Buchenwald et Langenstein, KLB 81655, militant communiste

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