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Le dernier au revoir à Raymond Roncoroni

9 Novembre 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème

Nous reproduisons cet article du quotidien l’Union de Reims qui relate l’émouvante cérémonie consacrée à notre camarade Raymond Roncoroni, décédé en août dernier, par ses compagnons de Résistance.

Enseignant dans le technique, Raymond Roncoroni fut adhérent dans le 15ème arrondissement pendant des dizaines d’années, dernièrement dans la cellule locale Moussu (quartier de la rue du Commerce). Il s’était peu à peu retiré dans sa province du Soissonnais ces dernières années, préférant laisser son appartement à ses petits-enfants, victimes de la crise du logement. Il nous laisse le souvenir d’un militant dont la modestie, que nous retrouvons bien dans l’article, n’avait d’égale que la rigueur dans l’analyse.

Raymond Roncoroni s’opposait, avec sa section, au processus de mutation-disparition du PCF. Après sa famille, nous adressons toutes nos condoléances à ses camarades de résistance.

 

PCF Paris 15

 


Samedi 2 octobre 2008, le résistant Raymond Roncoroni, décédé le 16 août dernier à Bordeaux, revient sur ses terres du Soissonnais.

Le Soissonnais Raymond Roncoroni, décédé à la mi-août, va rejoindre la terre de son combat. Samedi, ses cendres seront dispersées dans la carrière de Missy-aux-Bois, haut lieu de la Résistance. Un « homme de conviction », « courageux », « secret », « solitaire », « fidèle en amitié »… C'est en ces termes que ses camarades de lutte et de combat se souviennent du résistant Raymond Roncoroni.

Samedi, vers 15 heures, ils seront tous réunis devant la mairie de Missy-aux-Bois pour rendre un dernier hommage à leur ami, décédé le 16 août dernier à Bordeaux « des suites d'une longue maladie », à l'âge de 83 ans. À l'issue de la cérémonie, conformément à ses volontés - et en plein accord avec la municipalité de Missy-aux-Bois - ses cendres seront dispersées dans la carrière. C'est là qu'en août 1944, à peine âgé de 20 ans, ce natif de Buzancy a rejoint le maquis et ses camarades francs-tireurs partisans (FTP), sous les ordres de Marceau Laborde - dit Capitaine Alain - et participe à la Libération de Soissons. Une implication active dans la résistance soissonnaise que Roncoroni signe « après son évasion des mains des Allemands en avril 1944, lors de son transfert à Paris », précise Robert Foreau-Fénier, vice-président national des anciens combattants et amis de la Résistance (ANACR), il avait été dénoncé par un voisin en avril 1944, comme réfractaire au service du travail obligatoire (STO) et arrêté par la police de Vichy ». Depuis 1942, le jeune Roncoroni se faisait remarquer en participant occasionnellement à la résistance locale, aux côtés de Roger Biard. Il adhère à cette époque au Parti communiste français clandestin et participe aux actions menées en Soissonnais sous la direction de Raymonde Fiolet.

Raymond Roncoroni fut également l'un des résistants Soissonnais tombés dans l'embuscade du bois des Châssis, à Ressons-le-Long. Il a survécu mais a perdu de nombreux camarades, « dont un de ses amis Jean Zunino, mort dans ses bras », rapporte Robert Foreau-Fénier. Geneviève Bouchel, résistante et « porte valise » (messagère entre le PC et le maquis) se souvient « avoir croisé ce jeune homme, sans faire vraiment connaissance. Il était plutôt discret ».

La Soissonnaise fait véritablement sa connaissance il y a seulement 5 ou 6 ans lors d'une commémoration du drame du bois des Châssis : « Il était là un peu en retrait. Toujours aussi discret, note-t-elle, il aura fallu plus de 50 ans pour vraiment faire connaissance et se remémorer les souvenirs du maquis ». Elle garde en tête « l'image de cet homme discret. Des médailles, il en a eu tout au long de sa carrière - de 1944 jusqu'au Cambodge, au sein du corps expéditionnaire Français en Extrême-Orient, sous les ordres du Général Leclerc - mais jamais il ne les arborait. Une sorte de modestie. Il n'évoquait le souvenir de cette période qu'avec des gens qui l'avaient vécue…. Ça, c'était Roncoroni ».

 

Alexandre Allard

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