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19 Mars : toutes les raisons d’amplifier la mobilisation !

6 Mars 2009 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Actualités - Alternative politique

Du 29 janvier au 19 Mars :

toutes les raisons d’amplifier la mobilisation !

 

 

Le 29 janvier, 2.500.000 salariés sont descendus dans les rues et ont fait grève. La participation du secteur privé a été la plus forte depuis des années, notamment dans les banques et l’automobile. La popularité du mouvement montre qu’il dispose d’importantes réserves.

Contrairement à ce qu’en a dit Sarkozy, les manifestants n’ont pas exprimé un cri de colère indéterminé face à la crise. Ils ont précisément pointé la politique du gouvernement parce qu’elle continue de la creuser, parce qu’elle continue à diriger l’argent vers la finance, vers le capital aux dépens des salaires, des retraites, des services publics, de la réponse aux besoins.

Les luttes des différentes catégories de salariés doivent converger d’autant plus naturellement qu’elles sont toutes d’intérêt général, qu’elles portent l’intérêt du pays.

 

Depuis le 29 janvier, tout invite à intensifier encore le rapport de force et à faire de la date du 19 mars, choisie par les confédérations syndicales pour la prochaine journée d’action interprofessionnelle, un moment décisif pour commencer à mettre en échec le gouvernement.

 

La crise économique s’approfondit. Le nombre de chômeurs s’accroît rapidement, + 90.000 pour le seul mois de février. La majorité des ménages commence à rencontrer de nouvelles difficultés de solvabilité qui risquent d’alimenter le cercle vicieux de la récession.

 

Sarkozy et le gouvernement tentent de continuer comme si de rien n’était.

Ils donnent même l’impression de se précipiter pour faire passer le maximum de leurs contre-réformes avant que la crise et le développement des luttes les en empêchent.

Le 5 février à la télévision, puis le 18 février avec les syndicats, ils ont envoyé une fin de non-recevoir aux revendications du 29 janvier.

Pour le SMIC et l’ensemble des salaires : rien du « président du pouvoir d’achat » ! Les quelques miettes de dégrèvement d’impôt des familles seront payées sur les dépenses sociales dont elles ont besoin.

 

Contre les plans de licenciements : rien ! Au contraire, le plan de 220.000 suppressions d’emplois dans la fonction publique d’ici 2012, dont 20.000 dans les hôpitaux et 13.500 à l’éducation nationale dès cette année, est maintenu.

Au contraire aussi, les coûteuses exonérations de cotisations sur les heures supplémentaires continuent à encourager à ne pas embaucher.

Au contraire encore, de nouveaux cadeaux sont accordés aux licencieurs et aux délocaliseurs, sans aucune contrepartie comme les 6 milliards d’euros aux groupes automobiles alors que dans le même temps, le PDG de Renault, Ghosn, accorde 850 millions de dividendes à ses actionnaires. Car les profits du CAC40 sont restés au plus haut en 2008 à 85 milliards d’euros. Mais le patronat sait utiliser la crise pour accélérer ses « restructurations ».

 

Sarkozy se dépêche de donner d’autres milliards d’euros, déjà 30, aux banques pour renflouer leurs placements douteux. Le 5 février, il a menti en prétendant que ces sommes étaient seulement prêtées. 3 milliards sont déjà partis en fumée dans Dexia, 5 milliards sont consacrés à la fusion des Banques populaires et des Caisses d’épargne. Pour le reste, les autres banques rembourseront-elles ? Rien n’est moins sûr ! BNP-Paribas et la Société générale « empruntent » à l’Etat au moment même où elles engrangent 5 milliards de bénéfices réalisés 2008 (dont 2 de dividendes aux actionnaires). Bizarre !

Il est inacceptable que tout cet argent public ne serve pas à nationaliser les banques fautives. Pourtant, Sarkozy continue à avancer vers la privatisation de La Poste et de la Banque postale, la seule qui a échappé, grâce à son statut public, aux pertes financières.

 

La loi Bachelot fait le jeu du privé et de la marchandisation de la santé contre l’hôpital public.

La loi Boutin fait le jeu des groupes immobiliers et des spéculateurs contre le logement social.

Les tarifs du gaz et de l’électricité sont maintenus à des niveaux excessifs pour préparer la privatisation et laisser EDF et GDF-Suez jouer au monopoly capitaliste mondial.

 

Cerise sur le cadeau, la seule annonce concrète du 5 février, est la suppression de la taxe professionnelle. Si on laisse faire, ce sera encore de 8 à 20 milliards d’euros par an pour le patronat dans la logique mortifère du « dumping social » et des délocalisations. Les collectivités locales, exsangues, devront se retourner vers les contribuables.

 

Assez ! Le gouvernement n’a peur que d’une chose : de la convergence de nos luttes !

 

Depuis le 29 janvier, les luttes ont continué à se développer. Le mouvement des universitaires et des étudiants pour défendre l’avenir de la recherche et de la formation supérieure commence à ouvrir une brèche. Le mouvement des agents hospitaliers ne cesse de s’étendre depuis un mois. Dans le privé, même si les media n’en parlent pas, de multiples luttes grandissent : Caterpillar, Plastic Omnium, Goodyear…

 

De bonne guerre, le pouvoir joue la division et la montre.

Sarkozy espère faire traîner des « négociations sur rien » jusqu’aux débuts de la campagne des élections européennes. Elles ne lui font pas peur. Leur résultat ne le fera pas changer sa politique.

De même, il n’a pas peur du PS qui vient d’approuver son plan de renflouement des banques, défend le Traité de Lisbonne et se concentre sur 2012.

 

Ce dont Sarkozy a peur, c’est de la convergence des luttes sur des revendications précises, immédiates et rassembleuses.

Les travailleurs guadeloupéens viennent de montrer comment on peut gagner. D’ailleurs Sarkozy, si friand de déplacements, s’est bien gardé d’aller là bas.

 

Les conditions de la réussite du 19 mars et de ses suites existent. Militants communistes dans les entreprises et les quartiers, nous mettons à son service toute notre action et nos propositions de rupture.

 

C’est dans les luttes, ici et maintenant, que réside l’alternative politique dont le peuple, l’économie et l’avenir du pays ont besoin tout de suite.

 

Avec la crise, le capitalisme dévoile plus nettement encore ses limites.

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