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3 février 2010 - Les cheminots annoncent la couleur : celle de la lutte, de la détermination à défendre le service public

4 Février 2010 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #SNCF

3 février 2010 - Les cheminots annoncent la couleur : celle de la lutte, de la détermination à défendre le service public


Il y a quelque chose qui cloche dans la propagande du pouvoir et des media à son service. D’un côté, ils s’efforcent par tous les moyens de minimiser le taux de grévistes à la SNCF ce 3 février 2010 mais, de l’autre, ils ne peuvent s’empêcher de faire parler des usagers sélectionnés pour exprimer leur exaspération face au manque de trains.

La vérité, c’est que les cheminots ont montré leur détermination croissante à s’opposer et faire échec au plan de casse de pans entiers de leur service public avec près de 40% de grévistes (35,65% à 11h00, davantage l’après-midi) à l’appel de 4 organisations syndicales. La direction ne se risque d’ailleurs pas à contester la progression de 5 à 10% en moyenne dans chaque secteur par rapport à la mobilisation du 20 octobre 2009.

Le rejet des plans du PDG Guillaume Pépy est massif. Il y a de quoi !

La marche accélérée à la privatisation qu’il programme doit se traduire par 3713 suppressions de postes pour la seule année 2010. C’est autant de reculs du service public.

La même logique a déjà fait reculer les activités de fret de 18% en 2009. D’ici 2011, 255.000 wagons de marchandises seraient remisés avec l’abandon des dessertes jugées les moins rentables. De quelle rentabilité s’agit-il quand on sait que cela représente plus de 500.000 camions supplémentaires, en pleine contradiction avec les objectifs nationaux de limitation des rejets de CO2 ?

L’abandon de nombreuses lignes interurbaines est également programmé. La direction a commencé à préparer l’opinion à la fermeture de plusieurs lignes de TGV de ville de province à ville de province, alors que les tarifs TGV viennent encore d’être augmentés de 1,9% au 1er janvier. Pourtant la branche voyageurs de la SNCF enregistre un excédent d’exploitation de 1,5 milliard d’euros par an.

La direction ne parvient pas à masquer ces objectifs : créer les conditions d’une rentabilité financière maximale, dégager de nouvelles marges de profit pour préparer la privatisation, rentrer dans la concurrence européenne en rachetant des réseaux à l’étranger, développer des filiales privées (y compris de camions et d’autocars) aux dépens de l’établissement public ferroviaire.

La question des transports et de la SNCF devrait être un sujet central des élections régionales. Le développement de la lutte peut permettre que le débat de fond ne soit pas escamoté comme les principaux partis, par exemple signataires des directives européennes, le voudraient.

Les régions peuvent et doivent s’opposer au processus de mise en concurrence et de privatisation, refuser de rentrer dans la logique de partition de la SNCF, refuser d’appliquer les directives de marchandisation, être un point d’appui de la lutte pour la défense du monopole et la reconquête du monopole public national de la SNCF.

Concrètement, elles peuvent et doivent, entre autres, rejeter la régionalisation des lignes, pas seulement le financement des lignes nouvelles par des PPP (ces « partenariats-public-privé » qui enchaînent la collectivité et le service public aux intérêts financiers privés), mener la bataille contre la fermeture délibérée des centres de maintenance SNCF, refuser ou détourner les procédures d’appel d’offre. Force est de constater qu’avec des différences, les régions de gauche ne l’ont guère fait, l’ont fait insuffisamment.

Le développement du mouvement dans la période n’en est que plus important.

Les mêmes choix politiques nationaux de démantèlement du service public frappe La Poste, la RATP, EDF, GDF, d’une autre façon l’hôpital et l’école etc.

On comprend pourquoi le gouvernement veut absolument dénigrer la force du mouvement à la SNCF. Les cheminots pourraient, comme en novembre-décembre 95, comme au moment des luttes contre la casse des retraites en 2003, être le pivot de larges convergences nationales de lutte des salariés sur ces questions aussi importantes et fédératrices que sont la défense du service public et celle des retraites, à nouveau menacées par une deuxième loi Fillon.

Communistes, dans notre soutien au mouvement, nos priorités sont, dans notre expression et nos initiatives, de démonter la finalité réelle des projets du pouvoir, de contribuer à créer ces convergences de luttes. Elles sont d’intérêt général, elles seront décisives.

PS : à Paris-Montparnasse, plus 500 grévistes ont pris l’initiative de se rassembler devant la direction.

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