Tract : Faisons échec à la privatisation de GDF
Pour le service public nationalisé de l’énergie, Faisons échec à la privatisation de GDF! Le gouvernement tente d’accélérer le processus de privatisation de l’énergie avant les remous électoraux de 2007. Après l’ouverture du capital d’EDF et de GDF, il tente maintenant de livrer GDF à la multinationale Suez via une fusion-absorption. A cette fin, il cherche les moyens de faire passer au Parlement avant les vacances le projet de loi nécessaire à la privatisation totale de GDF. Ce projet serait très lourd de conséquences pour les usagers, les salariés, La logique du profit est incompatible avec le service public et l’intérêt général. La logique du privé, c’est la recherche de la rentabilité financière maximale à court terme. Usagers, nous subissons déjà lourdement les conséquences des premières étapes du processus de privatisation de l’énergie poursuivi par les gouvernements successifs depuis 10 ans. L’envolée des tarifs est inscrite dans la privatisation. La raison d’être du service public nationalisé, c’est de répondre aux besoins de l’économie et des usagers. La raison d’être du privé, c’est de faire du profit sur le dos des « clients ». Pour mieux faire passer la pilule de la privatisation, le gouvernement promet un gel des tarifs: qui peut le croire quand les patrons de GDF et de Suez revendiquent 12% de nouvelles augmentations?
Depuis la privatisation partielle de GDF, pour appâter les actionnaires présents et futur, les tarifs du gaz s’envolent sans commune mesure avec les coûts d’approvisionnement: +34% depuis mai 2004, +65% depuis 1999, uniquement pour alimenter les bénéfices (+29% à 3 milliards d’euros avant impôts en 2005) et de nourrir les dividendes des actionnaires (+60% en 2005). Avec la mise en bourse de GDF, un ménage moyen chauffé au gaz verse déjà 100 euros de trop sur sa facture annuelle.
La privatisation contre la qualité des services et la sûreté des installations. La qualité des services se dégrade. Des dizaines d’agences EDF-GDF de proximité ont été fermées ou doivent l’être dans tout le pays. Combien de kilomètres devront faire les usagers pour régler leur facture, notamment les 2 millions de personnes privées de chéquier. Les services payants se multiplient. La logique du profit à court terme se fait au détriment de l’investissement. La logique du privé compromet le raccordement des petites villes. Les incidents, les accidents (Drames de Dijon, Arras, Mulhouse…) s’accumulent. Le ralentissement du renouvellement des milliers de kilomètres de conduites dangereuses (fonte grise et tôle bitumée) qu’il était prévu d’achever avant 2005, constitue une véritable bombe à retardement.
Graves menaces sur l’emploi, le statut et les conditions de travail. La fusion avec Suez entraînerait 6000 suppressions de postes. GDF comme EDF font déjà de plus en plus appel à des sous-traitants au moindre coût comme l’a révélé au grand jour le scandale des ouvriers polonais employés pour 400 euros par mois à l’entretien de la centrale de Porcheville. Les 58000 emplois des structures communes à EDF-GDF sont menacés par leur éclatement.
La Nation doit garder et renforcer le contrôle de la politique énergétique. Le pouvoir cherche à opposer les deux entreprises EDF et GDF pour mieux démanteler le service public. Suez étant un producteur d’électricité (surtout à l’étranger), elles seraient placées directement en concurrence. C’est une aberration irresponsable pour l’avenir du pays. Au contraire, l’intérêt national appelle la renationalisation intégrale de GDF et d’EDF et leur fusion pour affronter la mondialisation capitaliste, préserver l’indépendance énergétique de notre pays, contrer le poids des multinationales, impulser des coopérations internationales. La renationalisation des activités françaises de Suez (comme de Total largement issu de la liquidation d’Elf) devraient renforcer ce grand service public de l’énergie.
Seul le service public nationalisé, échappant à la logique du profit, est à même de financer des investissements industriels d’équipements lourds nécessaires à long terme pour répondre aux besoins énergétiques du pays. Seul le service public est capable de répondre aux exigences de sécurité des approvisionnements, de renouvellement des ressources, de sûreté des installations, de respect de l’environnement, d’aménagement du territoire. Seule la logique du service public garantit l’égalité de traitement des usagers par la péréquation tarifaire. Sur la base de ces principes, EDF et GDF, nationalisées en 1946, ont permis sans discontinuer la réduction des inégalités sociales et territoriales, l’indépendance énergétique du pays, l’essor de l’industrie et de toute l’économie nationale au moindre coût. Il n’y a aucune fatalité à ce que cela prenne fin !
48% d’augmentation de l’électricité en 2005! dans le secteur des usagers professionnel livré à la concurrence depuis le 1er juillet 2004 (suite à la directive que Fabius a fait adopter en 2000). Les déréglementations, la mise en concurrence de l’énergie visent à mettre en cause les services publics et à privatiser mais nullement à réduire les prix et à améliorer le service. C’est précisément le contraire.
Sur la lancée du NON à la « constitution » européenne, mettons en échec, refusons l’application en France des directives de marchandisation, notamment l’ouverture totale du marché de l’électricité et du gaz prévue au 1er juillet 2007. A Paris: sont programmées la fermeture de 6 des 9 agences restantes (dont l’agence de Grenelle en 2007), également la fermeture de 2 agences d’exploitation gaz sur 5 est prévue. La coupure générale dont été victimes fin avril les usagers des 9ème et 10ème arrondissements illustre la dégradation organisée du service.
Qui peut croire leurs promesses? En 2004, pour faire passer la privatisation partielle de GDF et d’EDF, M. Sarkozy s’était engagé à maintenir la part de l’Etat au dessus de 70%.
En 1997, le PS s’était engagé à ne pas privatiser France Télécom. C’est pourtant le premier acte qu’a fait le gouvernement Jospin. Aujourd’hui, le programme du PS pour 2007 ne demande pas la renationalisation de GDF, évoque seulement la création d’un vague pôle public entre EDF et GDF. DSK vend peut-être déjà la mèche en déclarant le 13 juin « qu’il y a sans doute des priorités plus importantes » que la renationalisation d’EDF.
Sur quoi compter alors? Sur l’action dès maintenant des salariés et des usagers!
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