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Inauguration du tramway : beaucoup de battage, pas de débat

18 Décembre 2006 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #RATP

Inauguration du tramway : beaucoup de battage, pas de débat

 

L’inauguration du T3 a donné lieu le samedi 16 décembre à une vaste opération promotionnelle. Le Maire de Paris a voulu en faire une opération de prestige invitant des personnalités du monde entier. D’importants moyens ont été déployés pour dissimuler tout ce qui pourrait faire tache dans la mise en scène. Dès le 15, un service d’ordre de la RATP tente d’intimider des militants communistes : leur diffusion de tracts nuirait à la distribution de chocolats à la gloire du T3. Le 16, la CGT RATP avait appelé à la grève sur des mots d’ordre précis et responsables (voir le communiqué). La direction de la RATP a remplacé préventivement les machinistes du tram par des « jaunes » de l’encadrement. Ses gros bras ont interdit l’accès du dépôt aux responsables syndicaux, violation inédite du droit du travail à la RATP. En fin de matinée, c’est au tour des CRS d’être sollicités pour tenir les manifestants (photo)

à l’écart de la Porte de Versailles où avaient lieu la cérémonie mais aussi plusieurs tables rondes organisées par France 3. Des manifestants qui voulaient exprimer leur opposition au tramway colonial israélien (construit par la même société) dont le tracé spolie les Palestiniens de leurs terres ont eux été embarqués avec violence dans des bus – un blessé grave. Le dialogue, l’avis des personnels, des syndicats sur l’avenir des transports en Ile-de-France n’avait donc pas sa place pour les décideurs politiques samedi. Il était inopportun pour eux de laisser dire que le T3, très bel équipement technologique, projet initié par la droite avant d’être repris par la municipalité actuelle, n’était peut-être pas le plus approprié sur ces boulevards où, sans surveillance policière comme samedi aux 38 passages à niveau sans barrière, il ne pourra guère rouler plus vite que les bus pour des raisons de sécurité. Il était sans doute malvenu de dire que de tels investissements devraient être prioritairement consacrés à une augmentation de l’offre Paris-banlieue, plutôt qu’à des opérations de « requalification urbaine », comme aime Mme Hidalgo à décrire le T3 dans des secteurs très convoités par la spéculation immobilière. Quant à demander des moyens et des effectifs nécessaires pour assurer le fonctionnement du tram et l’allongement des amplitudes horaires des autobus sans dégradation du service en journée ni des conditions de travail, ce devait être déplacé. Le gouvernement, la direction de la RATP mais aussi le STIF et la Région redoutent visiblement que l’on puisse expliquer et contredire les axes de leur politique qui vont dans le sens de la rentabilité financière, de la marchandisation et de la privatisation rampante. L’expression déterminée des grévistes, notamment du dépôt de la Croix Nivert, n’en a été que plus importante pour la suite de la lutte pour la sauvegarde et le développement des services publics.

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P
<br /> Tramway : un ticket à 263.000 euros <br /> <br /> <br /> Si beaucoup ignoraient qu'il y avait un "débat public" sur le projet de tramway, on sait néanmoins que celui coûte la bagatelle de 263.000 euros... <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Il arrive, mais à quel prix ? (droits réservés) <br /> <br /> Le projet de construction du tramway avance à grands pas. La lecture des marchés publics conclus par la municipalité publiés dans le Bulletin Officiel Municipal de la Ville de Paris (BOMVP) nous apprend en effet le lancement prochain d'une nouvelle branche du tramway, dénommée "tramway T3". Une opération à grands frais pour les contribuables parisiens : pas moins de 263.120 euros (soit plus de 1.700.000 francs) ont été attribués à la société lyonnaise Médiacité selon le BOMVP du 29 novembre 2005 (cliquer ici). Il s'agit soi-disant d'une prestation de "conseil et d'assistance au débat public". Un "débat public" que la mairie de Paris s'est bien gardée de prendre en compte dans la conduite de son projet de tramway sur les boulevards des Maréchaux. Ainsi, en juillet 2003, l'adjoint aux transports, Denis Baupin, était passé outre l'avis des citoyens exprimé à l'occasion d'une consultation publique pourtant organisée par la mairie : 91% des avis exprimés avaient eu le mauvais goût de se déclarer opposés au projet de la municipalité ! Si c'est pour faire aussi peu de cas de l'avis des Parisiens, est-ce bien la peine de claquer 263.000 euros pour animer le débat ?
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