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Aménagements de Boucicaut

6 Février 2007 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #15ème

Une exposition se tient à la Mairie du 15ème sur l’aménagement des terrains de Boucicaut jusqu’au 10 février. Après six ans de blocage, un nouveau semblant de concertation pour nous faire patienter encore six ans ? Arrêtons la gabegie !

L’hôpital Boucicaut a fermé définitivement fin 2000. Après 18 mois d’attente, une première « concertation » sur le plan intitulé « Objectif Boucicaut » a été orchestrée à l’automne 2002 par la Mairie de Paris et son aménageur la SEMEA15 présidée par Mme Hidalgo. Quatre ans et demi après, l’exposition présentée en Mairie d’arrondissement reprend quasiment exactement les projets de 2002. Entre temps : rien ne s’est passé ou presque. Seule l’école, donnant rue de la Convention, soit 5% des surfaces à construire, a ouvert en 2003 (ce dont on ne peut que se féliciter). Pour le reste, à peine quelques coups de pioches de démolisseurs. Les équipements dont l’aménagement était prévu « prochainement » en 2002 font toujours partie de la « première phase » programmée. Le gros des travaux, la « deuxième phase » reste toujours aussi imprécise sur les 85% de terrains sur lesquels s’éternise le provisoire de l’installation des laboratoires de l’Université de Jussieu. Ils étaient censés commencer à partir en 2005… 

Nous assistons à un véritable gâchis urbain et financier pour Paris comme pour le 15ème alors que tant de besoins d’équipement et de logement ne sont pas satisfaits. La déshérence de ce quartier du 15ème ne peut plus durer. Notre première exigence est que la Ville de Paris débloque la situation.

La SEMEA15, est officiellement mandatée par le Conseil de Paris depuis juillet 2003 pour la première phase du projet : quatre ans pour démolir 2 pavillons d’angle ! Quelle efficacité ! L’activité de la SEMEA15 pose aussi problème ailleurs dans le 15ème notamment au sujet de l’opération d’hypercentre commercial à Beaugrenelle où, en revanche, sa débauche de moyens au service de promoteurs privés suscite une forte réprobation populaire. Il ne nous semble donc pas opportun que le Conseil de Paris mandate la SEMEA15 pour la deuxième phase des travaux à Boucicaut.

Le quartier Boucicaut n’a pas à être la victime du jeu de chaises musicales et des problèmes de la ZAC Paris Rive Gauche (XIIIème) où doit se réinstaller la faculté Paris7 délogée de Jussieu en voie de désamiantage. La Ville doit trouver une solution pour que ses laboratoires évacuent Boucicaut. Leur dispersion sur plusieurs sites est également préjudiciable à leurs activités de recherche. Pour les chercheurs aussi, le provisoire ne peut plus durer. La date de 2012 est parfois évoquée pour leur départ définitif. C’est inadmissible !

Concernant le programme des constructions, notre première constatation est que la concertation prétendument engagée en 2002 semble fictive. Le projet exposé actuellement et le projet de 2002 se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Où a-t-on tenu compte de l’avis de la population ?

Les aménagements prévus dans les 10% de la première phase sont actés et globalement peu contestables : crèche municipale de 60 berceaux, accueil des handicapés, 41 logements sociaux au total, 22 « chambres » aménagées pour personnes âgées… Mais les prévisions non définitives pour la « deuxième phase » doivent considérablement évoluer pour tenir compte des besoins et des engagements passés des pouvoirs publics. 

1- Santé. Il est indispensable de rappeler l’origine de la situation des terrains de Boucicaut. Selon un procédé alors inédit, sans égard pour la volonté de la donatrice veuve Boucicaut, l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris, AP-HP, couverte par les gouvernements successifs, a décidé au début des années 90 de financer l’opération « européenne » HEGP en bradant son patrimoine hospitalier. Devant l’envolée incontrôlée des coûts de cette réalisation, quatre hôpitaux ont été liquidés : Boucicaut, Laënnec, l’essentiel de Broussais et Saint Lazare. Au total, l’opération s’est soldée par une dégradation considérable de l’offre de soins et de sa diversité dans le sud-ouest parisien. La lutte, notamment animée par notre section du PCF, est parvenue à sauvegarder certains services et des lits transférés à l’HEGP et une partie de Broussais.

- En 1992, pour faire passer la disparition programmée de Boucicaut, les autorités s’étaient aussi engagées à maintenir sur un tiers des terrains une structure hospitalière dépendant de l’AP-HP de moyen et long séjour destinée aux personnes âgées. Nous ne démordons pas de cette exigence alors que les places dans ce type de structures sont si cruellement insuffisantes dans le 15ème (1 an d’attente à l’hôpital Vaugirard). Nous ne pouvons nous contenter des 22 chambres médicalisées actuellement obtenues (moins de 1% du projet).

- La fermeture de Boucicaut a entraîné la disparition d’une maternité emblématique du 15ème arrondissement. Le manque de lits en maternité est criant. La réponse à l’interpellation d’un de nos adhérents en 2002 de Mme Hidalgo a choqué et reste dans les mémoires : à notre camarade qui s’inquiétait qu’il fallait réserver sa place en maternité plus de 8 mois avant la date de naissance attendue, elle a répondu : « 8 mois, c’est moins que neuf ». L’AP-HP s’est montrée moins obtuse. Devant l’ampleur de la demande et les revendications (nous avions collecté plus de 1500 pétitions pour le « droit de naître dans le 15ème », les maternités de niveau 1 (normaux), seulement pour les mères du 15ème, ont été admises à Necker où seules celles de niveau 3 (à risque) n’étaient acceptées. L’exigence de réouverture d’une maternité publique à Boucicaut, éventuellement adossée aux services de néonatalogie de Saint-Michel, demeure plus que jamais.

2- Logement. En 1992, les autorités avaient promis de réserver un tiers des terrains au logement social avec priorité au logement des personnels hospitaliers.Le projet actuellement exposé évoque le chiffre de 50% de logements sociaux. Nous prenons acte de cette annonce tout en demandant, vu la situation du 15ème, et l’objectif de « mixité sociale » que 100% des logements créés soient des logements sociaux (PLAI et PLUS). 

Nous constatons toutefois que le projet ne précise pas quels types de « logements sociaux » sont envisagés : du logement réellement social (PLAI ou PLUS) ou bien du logement dit « intermédiaire » ? Enfin, la brochure de la SEMEA15 relativise les 50% promis : les 50% de logements "sociaux" ne s’étendraient que sur 12850m2 alors que les 50% du secteur à loyer spéculatif représenteraient 20000m2. Nous ne rentrons pas pour l’instant dans les choix architecturaux en tant que tels et ne mettons pas en cause la densité de construction prévue.

Nous appelons la population et les acteurs de la vie du 15ème et du sud-ouest parisien à défendre ces propositions d’intérêt sanitaire et social et, en tout état de cause à manifester leur résolution à ce que le dossier Boucicaut soit débloqué le plus rapidement, même après le simulacre de concertation autour de l’exposition en Mairie. 

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