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Déclaration après les présidentielles des membres du CN signataires du texte "Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes"

26 Avril 2007 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Actualités du PCF

1,93% : le résultat d’une stratégie suicidaire.


Communistes, défendons et reconquérons notre parti !


 
Déclaration, le 24 avril 2007, à l’occasion du CN du PCF



Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas laisser dire que l’échec cuisant de la candidature de Marie-George Buffet à la présidentielle représente une nouvelle « défaite historique » pour le PCF et tout ce qu’il représente dans notre pays. Tout simplement parce que c’est faux.

Le 1,93% ne sanctionne pas le PCF, mais au contraire la stratégie d’effacement du PCF, de négation de l’identité communiste poursuivie et aggravée à l’occasion de l’élection.

La direction du PCF a placé les communistes devant le fait accompli. Elle porte l’entière responsabilité d’un résultat lourd de conséquences pour le Parti et pour le pays et ne saurait maintenant se réfugier sous l’excuse du rouleau compresseur du « vote utile » que contredit le résultat de Besancenot.

Pendant six mois, elle a embourbé les communistes dans les querelles politiciennes des « collectifs antilibéraux », avant de déboucher, à reculons, sur la candidature de Marie-George, non comme candidate communiste, mais comme candidate d’une « gauche populaire antilibérale » que personne n’a pu identifier. Marie-George s’est mise en congé de sa responsabilité au PCF.

L’élimination méthodique de la référence communiste de la campagne a semé le trouble parmi les électeurs et les camarades. Sa réintroduction dans les derniers jours, sans doute pour « limiter les dégâts » annoncés par les sondages désastreux, a été trop tardive et timide pour changer quelque chose.

Ce n’est pas qu’une question de nom. Les orientations de campagne ont tourné le dos au contenu et à ce qui fait l’utilité du vote communiste.
En faisant du rassemblement de « toute la gauche » dans les institutions la condition du changement, la « gauche populaire antilibérale » a nourri elle-même la logique du vote utile à ses dépens. Elle s’est évertuée à réhabiliter le schéma politicien de l’alternance et la « gauche du oui », à contre-courant de la dynamique des luttes et de sa recherche de perspective politique.

Elle a dévalorisé la portée du NON du classe de 2005 en s’inscrivant dans la perspective de renégociation de la constitution de l’UE, au nom d’un illusoire « traité constitutionnel des peuples », le directeur de campagne allant même jusqu’à se déclarer « farouchement pro-européen » à la télévision. Dans cet état d’esprit, comment proposer une voie efficace pour combattre par exemple la marchandisation du gaz et de l’électricité au 1er juillet ?

La « gauche populaire » s’est détournée des positions communistes fondamentales et d’un programme de rupture anticapitaliste. Des mots comme « nationalisations », « propriété publique des moyens de production et d’échange», défense et rétablissement des monopoles publics, semblaient tabous, alors même que le cas d’Airbus les remettait à l’ordre du jour dans l’opinion publique.

Elle s’est aussi désolidarisée publiquement de la révolution cubaine, pourtant socle de tout le mouvement émancipateur en Amérique latine.

Nous accusons la direction du PCF d’avoir privilégié ses projets de recomposition politique au nom d’un « rassemblement antilibéral » en écartant les possibilités réelles de renforcement du parti.

Le développement de grandes luttes depuis 2002, la mise en échec du CPE, le NON majoritaire à la « constitution » européenne, le rejet croissant de la mondialisation capitaliste et de ses effets, toute la situation sociale appelait à une candidature clairement communiste, sur des propositions communistes.

La direction a refusé de permettre aux communistes, y compris au Conseil National, de se prononcer sur ce choix d’évidence. C’était la condition de la remontée de notre influence électorale. Nous en sommes plus convaincus que jamais.

La direction du PCF est désormais disqualifiée et sa stratégie est à nue. L’ensemble des choix opérés depuis 10 ans d’abord au nom de la « Mutation », maintenant du « rassemblement antilibéral » portent la disparition du PCF.

Le résultat désastreux du 22 avril ne doit pas servir de prétexte à une nouvelle fuite en avant.

Le « rassemblement antilibéral » et l’opération politicienne des « collectifs » ont fait la démonstration qu’ils représentent l’inverse du rassemblement du monde du travail pour combattre la politique au service du capital.

Nous dénonçons toute opération de recomposition politique « à gauche », avec des franges de la social-démocratie, supplantant le PCF, comme en Italie ou en Allemagne, à l’image du Parti de la gauche européenne.

Nous dénonçons aussi toute tentation de réduire le PCF à un syndicat d’élus satellisé au PS, aussi « radical » que le Parti radical de gauche.

Pour les communistes, l’heure doit être à la défense et à la reconquête de leur parti, acquis irremplaçable du mouvement ouvrier dans notre pays.

Dans l’immédiat, nous appelons les communistes à s’engager pour faire barrage à la droite de Sarkozy et à imposer pour les élections législatives des candidatures communistes sur un programme communiste dans toutes les circonscriptions.

La direction devra rendre des comptes. La question n’est pas de tenir un congrès extraordinaire organisé dans la précipitation et dont elle tirerait à nouveau toutes les ficelles. Les communistes ont besoin d’un congrès mettant à l’ordre du jour le bilan de toute la Mutation depuis au moins le 30ème congrès de Martigues et engageant tous les communistes, y compris les 85% des effectifs de 1994, que la « Mutation » a écartés du parti.

Dans les semaines et mois qui viennent, nous appelons les communistes à faire vivre même contre la stratégie de la direction. Nous appelons à reconstituer sur des bases de lutte, dans les entreprises et les quartiers, les organisations du Parti, cellules, sections abandonnées par la « Mutation ». C’est la seule façon pour les communistes de se réapproprier cet outil indispensable pour mener le combat contre la mondialisation capitaliste. La situation politique, le mouvement populaire l’exigent. Les lendemains d’élections s’annoncent durs pour le monde du travail.

Le monde du travail, les victimes de l’exploitation capitaliste, le pays tout entier ont plus que jamais besoin d’un parti communiste qui forge son action et des propositions dans la lutte des classes. Ils n’ont pas besoin d’une nouvelle mouvance social-démocrate.

Faisons vivre l’expression et l’organisation communistes ! Préservons l’avenir du PCF. Assumons nos responsabilités de communistes !

Pour notre part, membres du Conseil national du PCF, élus sur la liste alternative, sur la base du texte de congrès « Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes », nous nous mettons à la disposition des communistes dans cet objectif.


Stéphane AURIOL, fédération de Paris, collectif PCF-RATP-Bus
Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris, section Paris 15ème
Fabienne DEBEAUVAIS, fédération de la Somme, section d’Amiens
Claude FAINZANG, fédération de Paris, section Paris 19ème
Contact : 01 48 28 60 05, pcf15@wanadoo.fr  -
Lien vers interview sur France3 Ile-de-France (19/20 du 24 avril)

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J
Pourquoi, pour rester coherente, Fabienne DEBAUVAIS de se retire-t-elle pas ??<br /> a+<br /> Jacques
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E
clivage gauche/droite ou clivage exploiteurs / exploités ? Antilibéral ou anticapitaliste? Avant de gagner dans les urnes, il faut regagner dans les têtes
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J
Bravo pour le contenu et la rapidité de cette déclaration. Mon avis est de tenter de la diffuser massivement et rapidement dans les milieux communistes organisés ou non, dans et hors du parti.<br /> Une remarque cependant: La question essentielle aujourd\\\'hui pour les travailleurs et les communistes n\\\'est pas de "barrer la route à Sarkosy" mais de se préparer à de durs combats pour défendre leurs acquis sociaux car la politique des deux candidats est la même. Royal y mettra peut-être un peu moins de brutalité (ce qui n\\\'est pas prouvé d\\\'avance) mais plus de ruse (ce qui doit inquiéter). Le bilan de Jospin est là pour en témoigner.<br /> Fraternellement, J Molina<br />  
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