Retour sur la Fête de lHumanité 2007. Succès politique du stand de la section du PCF Paris 15 et du collectif PCF RATP Bus.
Des milliers de visiteurs à la recherche du PCF. Retour sur la Fête de l’Humanité 2007. Succès politique du stand de la section du PCF Paris 15 et du collectif PCF RATP Bus. La Fête de l’Humanité est toujours une grande et belle fête, un événement politique unique. A sa façon, elle témoigne de ce que continue à représenter notre parti dans le pays et aussi du fossé entre cet héritage et la ligne dirigeante actuelle. Cette année, l’attente politique, le besoin de débattre étaient peut-être plus forts, devant l’urgence à mettre en échec Sarkozy mais aussi devant les inquiétudes sur l’avenir du PCF. L’affluence aux débats l’a montré. Nous l’avons vécu dans notre activité militante sous notre stand. Notre raison d’être présents à la Fête, c’est de faire la fête mais c’est aussi de faire de la politique ! D’année en année, les stands vraiment militants se font plus rares. Crise du militantisme ? Plutôt absence d’impulsion politique (sans parler des prix et contraintes de plus en plus lourds pour avoir un emplacement et un stand). Où étaient, cette année encore, la ou les grandes campagnes de riposte à Sarkozy, relayées dans les stands et les allées, que le Parti aurait pu lancer nationalement à l’occasion de la Fête en direction des centaines de milliers de visiteurs ? L’an dernier, nous avions fait signer massivement contre la privatisation de GDF et la fusion avec Suez, mais presque seuls sur la fête. Cette année, avec les camarades de la RATP, nous avons fait signer la pétition contre la casse des régimes spéciaux de retraite, en soulignant dans un débat et dans les discussions combien cette question concernait l’avenir de tout le système solidaire de retraite et du service public. Plus de 550 signatures ont été collectées venant aussi bien d’agents d’autres services publics, que de salariés du privé, de jeunes. A notre échelle, nous y voyons la confirmation des possibilités énormes de rassemblement et de convergences de luttes. Pourquoi pas comme en 1995 ? N’est-ce pas le rôle du PCF de contribuer à construire ce rapport de force politique dans les luttes ?
La direction du PCF a choisi de placer la Fête sous le signe d’un autre regroupement, celui des organisations de « gauche ». Le débat du samedi avec MG. Buffet, F.Hollande, C.Duflot (des Verts) et O.Besancenot a été le symbole de cette démarche. On a parlé de « riposte commune » à Sarkozy. Mais quel « comité de riposte » ou « comité de liaison » communs imaginer en lien avec le mouvement populaire, avec le PS dont tous les dirigeants approuvent par exemple la remise en cause des régimes spéciaux ? Interpellé sur ce sujet et sur le « service minimum », par un de nos camarades de la RATP, responsable syndical, Bertrand Delanoë, en visite électorale, a laissé le soin à son service d’ordre de répondre. Une action commune contre les franchises ? D’accord, mais la bataille pour le financement solidaire de la sécurité sociale ne peut guère aller loin avec un PS, dont les gouvernements sont responsables de plus de la moitié des exonérations de cotisations patronales et qui veut une hausse de la CSG. Sans parler de l’UE.
Hollande n’a pas caché son objectif : le rassemblement de la gauche pour l’alternance aux élections de 2012. Besancenot a eu encore une fois la part belle en affichant posture de lutte et lucidité sur le PS. Par son histoire et son organisation, la LCR, ou son avatar rebaptisé (en abandonnant toute référence communiste) ne pourra jamais occuper l’espace du parti de masse et de classe anticapitaliste qui est historiquement le PCF. Choisissant de restée coincée ses deux interlocuteurs, MG. Buffet reproduit la stratégie a conduit au 1,9% des présidentielles. La formule « refondation de la gauche » a pris le pas sur les « collectifs antilibéraux » mais l’effacement du PCF et ce qu’il représente est bien toujours à l’ordre du jour du côté des directions. La question de l’avenir du PCF était dans les préoccupations de beaucoup, adhérents, anciens adhérents, sympathisants. L’idée de la disparition du PCF, de son changement de nom, est inacceptable, inconcevable, pour un très grand nombre. Le badge que nous vendions « Redonnons sa raison d’être au PCF » avec « les outils » a fait fureur ! Mais la confusion, doublée d’un désarroi et d’un sentiment de malaise notamment chez les communistes domine. Comment pourrait-il en être autrement quand la ligne suivie par la direction paraît illisible et incohérente, quand elle met elle-même en débat du « congrès » extraordinaire la question de la disparition du Parti, esquivant toute autocritique ? Comment s’y retrouver encore dans l’étonnant jeu de rôles des dirigeants, responsables collectivement de la Mutation démolition du Parti depuis au moins 10 ans ? Les « clans » dirigeants donnent aujourd’hui l’impression de se démarquer suivant des postures diverses : certains partisans de la fin du Parti et de la création d’un parti de la « gauche », avec des partenaires socio-démocrates variables, d’autres du maintien, sans doute dans une coalition de « gauche », de l’étiquette PCF, débarrassée de tout ce qui en a fait le grand parti de classe anticapitaliste. Dans le débat organisé sous notre stand, un camarade a appelé ces derniers les « taxidermistes » du PCF. Bien vu ! Nous sommes allés à la rencontre des visiteurs avec l’appel « Pas d’avenir sans PCF – nous ne voulons pas que le PCF se saborde mais qu’il retrouve sa raison d’être ». Nous l’avons diffusé à plus de 7000 exemplaires, avec le texte issu de la réunion du 1er septembre à Vénissieux, montrant l’identité de vue de communistes de plus de 20 fédérations. Des centaines de camarades, parfois responsables de cellules ou de sections, et de sympathisants l’ont signé et nous ont laissé leurs coordonnées, heureux de (re)trouver des structures du PCF décidées à s’opposer au processus de liquidation du Parti. Lors des débats sous le stand, l’expérience de récréation de cellule et de section d’entreprise à la RATP sur une base de lutte, quelles que soient ses limites, a suscité beaucoup d’intérêt. A l’issue de la fête, il nous semble encore plus important de faire voir l’enjeu principal, que ne doivent pas masquer d’autres questions même importantes, à un moment qui est peut-être « l’heure de vérité » pour le PCF. 2 options fondamentales s’affrontent. Soit on rompt avec l’histoire du PCF et les choix de 1920 pour se diluer dans « une gauche » réformiste, dépendante des institutions. Soit on poursuit le PCF, en lui rendant sa raison d’être et en assumant son histoire, un parti anticapitaliste, marxiste, dont la nécessaire indépendance de pensée est mise au service des travailleurs et de la lutte des classes. La situation internationale, telle qu’elle a fait irruption à la Fête, confirme la nature cruciale de ce choix français. L’éclatant succès des stands de Cuba et du Venezuela a témoigné de l’actualité du socialisme. La forte poussée électorale du Parti communiste grec, parti de lutte, marxiste et léniniste, a constitué un bel encouragement le dimanche soir de la Fête. Nous avons diffusé plus de 1200 cartes postales de solidarité avec les Jeunesses communistes tchèques dont 300 nous ont déjà été retournées signées. En République Tchèque, au cœur de l’UE, on interdit une organisation communiste parce qu’elle met en cause la propriété privée des moyens de production. Plus qu’un symbole, un avertissement. Ne laissons jamais banaliser l’anticommunisme ! La rencontre que nous avons eue avec les représentants du parti communiste de Bohème-Moravie a été très instructive sur ce point et d’autres. La photo de Guy Môquet était présente presque partout sur la Fête. Ne laissons pas la commémoration du 22 octobre être un enterrement en grande pompe du PCF sous les auspices de Sarkozy ! Marquons au contraire à cette occasion la nécessité du PCF pour l’avenir !
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