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Disparition de notre camarade Paule Petit

11 Février 2015 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #PCF 15ème

Hommage à notre camarade Paule Petit150211_Paule_Petit_2.png

PCF Paris 15, 11 février 2015

Nous avons appris avec une grande tristesse le décès brutal de notre camarade Paule Petit dans sa 86ème année le 7 février. Ses obsèques ont eu lieu ce 11 février à 13h30 au crématorium du Père Lachaise. Six camarades de notre section y ont assisté.

Nous adressons toutes nos condoléances à son fils, à ses belles-filles et à ses petits-enfants.

Paule assistait à notre dernier banquet de fin d’année. Elle estimait avoir atteint un âge suffisamment respectable : c’était sans doute notre seule divergence politique tant nous pensions que sa personnalité combattive et son expérience de militante communiste forgée dans les luttes pouvaient encore apporter.

Paule s’était installée dans le 15ème, dans le quartier Cambronne, il y a une dizaine d’années seulement. Certains camarades l’avaient connue dans son entreprise EDF ou dans le 8ème, elle et son défunt mari Emile Petit, un temps secrétaire du PCF dans cet arrondissement dans les années 60. D’autres camarades complèteront les époques de son action militante que nous connaissons moins.

Paule Petit était originaire des Pyrénées-Orientales. Enfant, elle participe à la solidarité avec les réfugiés républicains espagnols. Elle était la fille de Gaston Cardonne, militant et dirigeant du PCF, interné par le régime de Vichy en Afrique du Nord. En 1946, son père est désigné par ses camarades et le Parti candidat aux élections sénatoriales et est élu, à une époque où, du moins pour les communistes, être parlementaire n’était pas sinécure mais un engagement supplémentaire.

Montée à Paris, elle trouve un emploi à EDF. Avant, pendant et après, la nationalisation d’EDF et de GDF, arrachée à la Libération, notamment grâce à Marcel Paul, dont Paule fut proche, reste toujours un combat. Tous les services ne sont pas nationalisés en même temps. Il faut résister aux entreprises de sabotage de certains cadres issues des compagnies privées, faire appel en renfort aux ouvriers des usines à gaz. Très vite, il faut tenir bon face à la politique d’étatisation du gouvernement qui s’applique, au service du grand capital, à revenir sur les acquis démocratiques et sociaux de ce grand service public.

Cette expérience est essentielle dans la formation de la militante syndicale et politique qui prend très vite conscience de l’importance et de la nécessité de l’organisation politique à l’entreprise. Elle continuera de guider son action lorsqu’elle sera appelée à de hautes responsabilités syndicales à la CGT notamment comme secrétaire générale du syndicat des services centraux d’EDF.

Avec son mari, Paule Petit est de toutes les batailles du PCF à EDF-GDF comme dans le pays, notamment l’opposition aux guerres coloniales. Elle est aussi à la pointe de luttes « féministes »,  indissociables pour elle des luttes sociales, par exemple pour obtenir le droit aux pensions de réversion.

A la retraite, elle est organisée au Parti à Rueil-Malmaison. Dans les années 90, elle considère peu à peu que la direction du PCF dérive vers le réformisme. Elle ne se reconnaît plus dans son Parti qui « la quitte » peu à peu, d’abandons en abandons théoriques, de compromis en compromissions. Elle finit, malgré l’affection portée à ses camarades de Rueil, par ne plus reprendre sa carte.

Puis elle s’installe dans le 15ème et fait connaissance de notre section du PCF. Elle reprend alors sa carte, malgré la poursuite de la dérive nationale, parce que – pour reprendre son mot – elle estime avoir « retrouvé » le Parti dans le 15ème. L’arrivée d’une camarade de cette trempe a constitué un formidable encouragement pour nous.

Malgré l’âge, elle prend sa part des activités militantes, notamment dans les entreprises de son quartier : à La Poste de François Bonvin, au siège d’Adoma (ex-Sonacotra), à l’EDF de la rue du Laos où elle échange régulièrement avec les agents et les délégués syndicaux. Elle apporte en réunion de section la finesse de son analyse, toujours de classe, dans cette période très incertaine pour notre parti. Sur le tard encore, elle montre notamment aux plus jeunes militants comment élever chez les salariés, les collègues, les camarades eux-mêmes parfois la conscience de l’exploitation et la combativité. Toujours avec précision, fermeté et aussi avec une gentillesse et une générosité naturelles.

Voilà le souvenir que garderons de Paule Petit ses camarades du 15ème arrondissement en regrettant de ne pas l’avoir connue plus tôt et plus sollicitée.

Nous renouvelons nos condoléances sincères à sa famille.  

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