France Telecom : enrayer la machine à broyer par la lutte. Renationalisation intégrale !
28 Avril 2011 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #France Télécom
France Telecom : enrayer la machine à broyer par la lutte. Renationalisation intégrale !
Par Emmanuel Dang Tran
Une nouvelle fois, à Bordeaux, dans des conditions particulièrement atroces, un salarié de France Telecom a mis fin à ses jours à cause de son travail. La presse donne un large écho à cet acte personnel qui suscite une importante émotion.
Il faut marquer le coup syndicalement, politiquement après un tel acte, sans oublier que le suicide est la négation de la lutte, qu’il renvoie à la désespérance et à la résignation individuelle.
En 2004, avec Marie-Claude Beaudeau, alors sénatrice du Val-d’Oise, avec qui je travaillais, nous avons brusquement découvert l’étendue de la souffrance au travail à France Télécom. A la suite d’une question parlementaire alertant contre l’existence de système de fichage illégal, nous avons reçu des centaines de mails et de courriers qui voulaient dénoncer, briser le silence. Nous avons rencontré des dizaines de salariés de toutes les catégories, des responsables syndicaux. Nous avons organisé plusieurs réunions, sorti des tracts. Notre travail est à l’origine du livre de Dominique Decèze, auquel j’ai contribué, « France Telecom, la machine à broyer ». Depuis, beaucoup d’autres livres sont sortis sur le sujet.
Mais notre préoccupation n’était pas de faire de la compassion mais bien d’alimenter une lutte collective, à tous les niveaux, contre le processus de privatisation et ses conséquences.
En 2011, le constat est que le problème malheureusement se pose toujours de la même façon. La création d’un « observatoire du stress », la reconnaissance par l’entreprise de sa responsabilité dans certains cas de dégâts humains représentent peu de chose. Mais 30.000 emplois en France ont été supprimés.
Nous avons identifié que la souffrance presque généralisée au travail résultait d’une stratégique réfléchie de « gestion des ressources humaines ». Mutations forcées, déqualification, entretiens d’évaluation humiliants, objectifs professionnels inaccessibles… tout cela est organisé dans deux objectifs : renforcer l’exploitation pour dégager plus de profits mais aussi casser l’emploi en France, éradiquer l’esprit de service public. Les fonctionnaires, qui représentent encore plus de 60% du personnel aujourd’hui, sont particulièrement la cible d’une politique dont les contractuels sont tout autant victimes.
France Telecom reste le laboratoire avancé du processus de privatisation des grands services publics.
Dans ce contexte de médiatisation, les luttes syndicales sont parvenues à améliorer la situation localement, à recréer des solidarités. Le PDG Lombard a dû quand même démissionner après avoir parlé en 2009 de « mode du suicide ». Mais la politique de l’entreprise reste la même et le fatalisme et le repli individuel continuent à peser.
Quelles revendications devons-nous porter sur le plan politique, également pour élargir la lutte ?
Je pense que poser la question de la renationalisation intégrale est plus que jamais d’actualité. L’Etat reste le premier actionnaire (à 25%) et les gouvernements successifs sont pleinement responsables de la situation à France Telecom. Il est nécessaire de le rappeler.
D’ « ouvertures du capital » en « privatisations partielles », ils ont réussi à faire prédominer l’intérêt capitaliste dans ce service public historique. N’oublions pas au passage que c’est la gauche plurielle, reniant la promesse de Jospin, qui a lancé la privatisation du capital en 1997.
Depuis 10 ans, tel une vache à lait, France Telecom a rapporté près de 30 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires. Elle a aussi rapporté 30 milliards d’euros d’intérêts à la finance suite à la politique délibérée d’endettement et de rachats au prix fort d’opérateurs étrangers. Les marges réalisées notamment sur les portables, sur le dos des usagers, sont éhontées, alors que l’accès le plus large aux nouvelles technologies de la communication est décisif pour le développement du pays.
Autant d’éléments qui peuvent faire, à côté des batailles courageuses site par site pour les conditions de travail, de la revendication politique de la renationalisation de France Télécom une lutte rassembleuse et efficace.
Et que l’on ne nous resserve pas le prétexte « européen » pour s’y opposer !
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