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Ile-de-France : la droite battue, la lutte contre toute politique de droite continue

22 Mars 2010 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #REGIONALES 2010

Ile-de-France : la droite battue, la lutte contre toute politique de droite continue

 

La droite est battue aux régionales en Ile-de-France. Ce n’est pas du tout une surprise.

Comme partout dans le pays, elle subit le vote, annoncé depuis des mois, sanction de la politique gouvernementale. Les chiffres du second tour sont sans appel : 43,31% pour les listes Pécresse, 56,69% pour les listes Huchon.

 

Pour autant, le succès de la « gauche » doit être relativisé. L’abstention a été à peine moins élevée qu’au 1er tour, 52,86% auxquels s’ajoutent le double de votes blancs et nuls, 2,26%. Par rapport au 2nd tour des régionales de 2004, Huchon perd 220.000 voix et recule lourdement de 31,27% à 25,43% des électeurs inscrits.

 

C’est une victoire par défaut. A gagné celui qui a le moins perdu.

La sanction de l’UMP a suffi à assurer une reconduction pépère à Huchon et à son équipe en les exonérant d’avoir à défendre leur bilan, à assumer leurs orientations au-delà d’un affichage minimal « à gauche ».

Il n’y a pas eu de véritable affrontement politique. Les débats de fond, nationaux et régionaux, ont été soigneusement esquivés par les principaux candidats pendant la campagne.

C’est une des raisons de l’abstention, une manifestation du large espace de consensus entre UMP et PS.

 

Huchon est réélu sans que sa politique « sociale-libérale » ait été contestée ni même discutée. Du coup, elle n’est pas légitimée par le vote. Il est plus que jamais temps de la combattre, d’autant plus vigoureusement que la droite est battue.

 

La profession de foi de la « gauche unie » pour le second tour, dans la suite du « programme » (si on peut appeler ainsi ce document) de la liste Huchon au 1er le confirme.

 

Va-t-on laisser Huchon et sa future majorité continuer à participer à la marchandisation des transports en commun, à développer la concurrence, à accompagner le processus de privatisation de la RATP et de la SNCF ? (voir nos articles précédents en lien)

L’examen du projet de loi sur le « Grand Paris » reprend début avril. Il va être vite emballé. La « gauche » s’est bien abstenue de créer un rapport de force pour s’y opposer pendant la campagne. Huchon ne trouve de détermination que pour contester la gouvernance du projet parce qu’elle lui échappe. Il faut s’y opposer sur la conception même.

Au lendemain du 1er tour, la « gauche unie » a annoncé le passage progressif au tarif unique du Pass Navigo. Oui, mais à quel niveau ? Et qui va payer ? Avec la proposition entendue d’un tarif à 75 euros (au lieu de 56 euros aujourd’hui pour les zones 1 et 2), on ferait le choix de faire payer les habitants de Paris et de proche banlieue tout en allégeant, en valeur absolue, le remboursement des entreprises. C’est d’ailleurs la proposition de la droite…

 

Va-t-on laisser Huchon et sa majorité continuer à accompagner, à revendiquer l’éclatement et la régionalisation de l’éducation nationale ? continuer à financer la construction de lycées privés ?

 

Va-t-on laisser Huchon et sa majorité augmenter les aides publiques régionales, les cadeaux pour alimenter les profits du patronat, toujours distribués au nom de « l’emploi », voire bientôt de l’accompagnement des plans de licenciement ?

 

Fervent partisan de l’Europe des régions, contre les principes du service public national, notamment l’égalité, Huchon cherche-t-il maintenant à régionaliser l’hôpital public ?

On a vu apparaître dans le document d’entre les deux tours la proposition de « consacrer un milliard d’euros à la santé, notamment aux urgences hospitalières ». C’est trompeur et dangereux ! La région n’a déjà pas assez de ressources pour s’occuper de ses prérogatives pour les transports et les lycées. Va-t-on laisser Huchon et son équipe faire payer le contribuable régional, l’endetter encore plus, pour financer l’hôpital public à la place de l’assurance maladie, au lieu de se battre pour qu’elle retrouve ses ressources légitimes, les cotisations sociales patronales ?

 

Sur toutes ces questions et bien d’autres, on doit pourvoir compter sur les communistes pour dire non, pour se battre, pour informer, pour mobiliser.

 

Il faudra le faire avec un PCF affaibli. Nous en faisons le constat et la critique.

 

Notre parti retrouve seulement 11 sièges sur 209 dans le nouveau Conseil régional au lieu de 17 (un seul élu PCF pour Paris). En pourcentages, la liste du « Front de gauche », portée essentiellement par l’électorat communiste, n’a pourtant reculé que de 7,20 à 6,55%.

C’est le résultat d’une tendance hégémonique du PS, des prétentions nouvelles des Verts. C’est aussi le résultat à nouveau du choix que nous ne nous partageons pas de laisser 7 sièges sur 18 à des « partenaires » du Front de gauche d’organisations insignifiantes ou transfuges récents du PS.

En s’abstenant de porter la critique de fond sur le bilan de la majorité sortante, le « Front de gauche » s’est également privé d’autonomie et d’efficacité politiques. Il n’a été qu’une force d’appoint, une caution de gauche, dans le ralliement, sans conditions, pour le second tour. Le PCF est dangereusement effacé, ignoré même des studios de télévision. 

100321 gauche unie

 

Dans la mandature régionale qui commence, les travailleurs Franciliens ont besoin d’un PCF qui, au contraire, s’affirme, qui mette ses positions en avant.

Aussi nous nous prononçons pour que les élus de notre parti refusent la ou les places de vice-présidents (1 ou 2 au lieu de 3 précédemment) que Huchon va laisser pour mieux les lier à sa gestion.

 

Pour tout ce qui nous concerne, nous continuerons à combattre toute politique de droite, d’où qu’elle vienne.

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