La médecine du travail sacrifiée sur l’autel du « dialogue social » ? Etonnante abstention des sénateurs de gauche sur la proposition de loi NC-UMP.
7 Mars 2011 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Médecine du travail - santé au travail
La médecine du travail sacrifiée sur l’autel du « dialogue social » ? Etonnante abstention des sénateurs de gauche sur la proposition de loi NC-UMP.
Medef et gouvernement reviennent inlassablement à la charge contre la médecine du travail.
En 2009 et 2010, ils ont tenté de négocier un accord avec les organisations syndicales. L’action des collectifs de défense de la médecine du travail a été décisive pour qu’aucun syndicat n’accepte de cautionner leur projet de démolition.
A l’automne 2010, le gouvernement a tenté de faire passer de force son projet dans le cadre de la loi Woerth contre les retraites. Le Conseil constitutionnel a dû invalider ce « cavalier législatif » (sans rapport avec l’objet du projet de loi).
Qu’à cela ne tienne, les sénateurs « centristes » ont pris le relais en reprenant mot à mot le texte dans une proposition de loi qui a été examinée et votée en première lecture au Sénat le 27 janvier 2011.
La mobilisation pour défendre la médecine s’étend. Des meetings ont été organisés. Des articles, enfin un peu plus nombreux, ont pu être publiés dans la presse. Nous faisons partie de ceux qui ont relayé dans les entreprises les analyses des collectifs de médecin du travail (voir le dossier sur ce site).
La survie même de leur discipline est menacée. On veut éloigner de l’entreprise les médecins du travail, salariés qualifiés et protégés par leur statut, placer leur mission sous le contrôle des employeurs, diluer leurs prérogatives. Les examens médicaux systématiques des salariés sont remis en cause. Aucune mesure n’est prise pour arrêter l’extinction programmée de ses spécialistes et relancer les formations. Etc.
La proposition de loi doit passer à l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines. C’est l’occasion d’intensifier et d’élargir bien davantage encore la lutte pour la défense de la médecine du travail.
Cela ne pourra se faire que dans la clarté et en allant au fond des choses.
Les sénateurs de gauche, socialistes, écologistes, même ceux de notre parti, le PCF, qui ont été pourtant en pointe dans la dénonciation du projet patronal dans la discussion de la loi Woerth, n’ont pas voté contre la proposition de loi de la droite sénatoriale. Ils se sont simplement abstenus.
Ce recul rentre dans une surprenante logique de résignation qui contraste avec la fermeté entendue dans les réunions publiques, même postérieures au vote.
Peu avant, les confédérations CGT et CFDT ont adressé une lettre aux députés insistant sur un point : la « gouvernance des services de santé au travail ». Ces organisations syndicales s’inscrivent dans la promotion « d’un dialogue social équilibré entre organisations patronales et syndicales représentatives ». La droite a saisi la balle au bond et accepté d’établir une « présidence alternée » des services de santé au travail entre représentants issus du patronat et représentants du syndicat. C’est suivant l’esprit de la lettre de la CGT et de la CFDT que les groupes de gauche se sont finalement abstenus.
Le groupement « Sauvons la médecine du travail » (SMT) montre combien cet aménagement ne change absolument rien au caractère destructeur de l’ensemble de la proposition de loi. Par ailleurs, la « présidence alternée » ne change rien au renforcement de la mainmise des employeurs sur les services.
Il serait aberrant et suicidaire de laisser détruire la médecine du travail, « seule spécialité médicale dont l’unique objet est la prévention des pathologies liées aux conditions de travail », conquête de la Libération, au nom du développement d’une logique de cogestion dans l’entreprise de la gestion des personnels et de leur santé.
Nous renvoyons en lien vers le dernier communiqué de SMT (http://www.slmt.fr/SLMT/CdP_17.html ) et ne doutons pas que leurs analyses et actions contribueront à lever les ambiguïtés, les hésitations, les tentations de repli réformistes.
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