Le Conseil de Paris vote l’arrangement Delanoë-Sarkozy-Chirac : pas glorieux !
27 Septembre 2010 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #PARIS
Le Conseil de Paris vote l’arrangement Delanoë-Sarkozy-Chirac : pas glorieux !
Par 147 voix contre 13 et une abstention, le Conseil de Paris a adopté le « protocole » prévoyant le versement de 2,2 millions d’euros par l’UMP et Jacques Chirac contre le retrait par la Ville de Paris de sa constitution de partie civile dans le procès dit des « emplois fictifs de la Ville de Paris ».
Cette décision, réunissant les principaux partis de gouvernement sur une affaire de retentissement national, envoie un signal désastreux en direction des citoyens de plus en plus défiants à l’égard du système politique.
Le débat du Conseil de Paris a confirmé tous les éléments qui justifient notre totale opposition.
Bertrand Delanoë a tenu, plusieurs fois, à préciser que le protocole ne résultait pas d’une négociation mais d’une proposition venant de l’UMP et de Jacques Chirac. Delanoë n’a pas mentionné l’intercession de Nicolas Sarkozy mais ne l’a pas démentie non plus lorsqu’elle a été mentionnée par plusieurs orateurs.
Cette proposition de réparation pour des « emplois litigieux » (comme les appelle l’UMP Jean-François Lamour) peut être considéré comme un début de reconnaissance de culpabilité. Mais on ne voit absolument en quoi l’acceptation de la proposition par la Ville renforcerait cette présomption, contrairement à ce que laisse entendre le PS Pascal Cherki.
Pour le reste, les arguments de la municipalité, défendus à répétition par B. Delanoë et les orateurs du PS et du MRC, étaient connus et ne tiennent pas aujourd’hui qu’hier.
L’accord n’interromprait pas la procédure judiciaire. Certes, mais avec l’abandon de la partie civile de la Ville, il ne reste plus d’accusation. La voie est libre pour la relaxe de Chirac. Le procureur a déjà fait savoir qu’il la demanderait.
Faire rentrer 2,2 millions d’euros serait bon pour les caisses de la Ville et irait dans l’intérêt des Parisiens. Mais si Chirac était reconnu coupable, la Ville, comme partie civile, toucherait ces dommages et des intérêts en sus.
Quant à comparer le système présumé des emplois fictifs sous Chirac avec le cas isolé du chauffeur de Marc Blondel, un moment payé par la Ville et dont les salaires ont été remboursés par FO, c’est sans commune mesure.
Il ne reste en évidence qu’un seul motif : la volonté partagée des partis de gouvernement d’étouffer l’affaire.
Lamour, profil bas pour l’UMP, a ainsi rendu hommage au « choix juste qui honore Bertrand Delanoë », celui de « dépasser les clivages », de « regarder le passé avec sérénité ». Même tonalité au « Nouveau centre » dont l’intervenant a vanté l’homme d’Etat Chirac à qui l’on doit épargner les affres de ce procès.
Quelles que soient les limites de l’affaire, que nous ne considérons pas, nous le répétons, comme « l’affaire du siècle », mais au vu ses protagonistes, ce vote, injustifiable, vient alimenter, de façon déplorable, la défiance vis-à-vis du système politique, souligner les connivences entre les principaux partis de l’alternance.
Le PCF n’a rien à voir avec ce type d’arrangements. Il l’a toujours montré.
Aussi, nous exprimons notre totale incompréhension et notre désaccord avec le vote des conseillers de Paris PCF alignés sur Delanoë.
L’intervention de Ian Brossat, président du groupe PCF-PG, ne l’a pas justifié, bien au contraire. En dehors du sujet, il s’est appliqué à fustiger de façon maladroite et politicienne les Verts. Puis il a dénoncé les « dérives », bien réelles, de la droite au pouvoir en France mais pour mieux voter avec elle à Paris. Enfin de façon spécieuse et peu compréhensible, il a mis en garde contre le « poujadisme » et le « tous pourris » pour mieux s’associer à l’accord UMP-PS.
Cette attitude a laissé les Verts, le Modem, le PG, ces partis à qui on laisse jouer le rôle de francs-tireurs, au Conseil de Paris, le NPA sur les ondes, tirer à peu de frais le bénéfice politique de l’opposition à l’accord Delanoë-Sarkozy-Chirac.
Elle contribuera à faire dangereusement les choux gras du FN demain.
Nous réitérons notre réprobation totale du vote des conseillers de Paris PCF et notre demande que les directions de notre parti corrigent publiquement ce faux pas.
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