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PCF: TRIBUNE DE 6 MEMBRES DU CN PUBLIEE DANS L'HUMANITE DU 9 FEVRIER 2011

23 Février 2011 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Actualités du PCF

Sortir du débat faussé des présidentielles. Libérer le PCF du carcan du Front de gauche. Renforcer le Parti dans la lutte des classes.

 

Le PCF devrait prendre les choses dans l’ordre : d’abord les luttes de 2011, puis le programme communiste pour les mettre en cohérence dans une perspective de rupture, après seulement la question du candidat pour 2012.

 

Le mouvement pour les retraites vient de le montrer : un rapport de force existe pour mettre en échec, par les luttes, la politique au service du capital. Les communistes sont en droit d’attendre une analyse de la défaite sur les retraites, un bilan du Front de gauche, le lancement d’actions nationales que les élections cantonales pourraient contribuer à porter.

 

Rien de cela n’est sorti du CN du 7 janvier.

Suivant le choix de candidatures communes du Front de gauche, on empêtre les communistes dans des primaires pour 2012, loin des luttes, singeant les autres partis et la présidentialisation de la 5ème République. Le Congrès prévu en juin 2011 est reporté. 

Ainsi la bataille de personne esquive la discussion et la décision sur les contenus. La candidature fixée avant les objectifs politiques : c’est le monde à l’envers.

 

D’un côté, Jean-Luc Mélenchon, maastrichien zélé et sénateur PS honoraire, reconverti dans une radicalité démagogique, est encouragé dans ses prétentions, dans son OPA sur le PCF. En allant le chercher en 2008, la direction du Parti en a fait le dépositaire du « Front de gauche ».

De l’autre, les communistes qui s’inquiètent pour le Parti sont incités à se raccrocher à André Chassaigne, « issu du PCF » mais candidat « individuel » à la candidature du FdG.

D’autres francs-tireurs font don de leur personne sur des positions « identitaires » incertaines.

En outre, la consultation de juin ne réglera rien puisqu’on ne sait pas comment le FdG désignera finalement son candidat. Comme les « collectifs antilibéraux » de 2006, ce scénario mène le parti dans le mur.

 

Quel que soit le candidat du Front de gauche, c’est le même programme. La direction du Parti a été claire au CN: le « programme partagé » est conçu pour être acceptable par toute la gauche. Il est « partagé » par une mouvance de « gauche » mais décidé hors des communistes.

Pendant que Mélenchon caricature les positions communistes historiques, les porte-parole du PCF assument le choix réformiste. La perspective, c’est une nouvelle « gauche plurielle » : Pierre Laurent commence à négocier le contenu d’un « contrat gouvernemental » avec le PS et les écologistes (Nouvel Obs du 6 janvier).

Le cadre, c’est acceptation du l’UE du capital. Maintenant à la tête du PGE, la direction s’aligne sur la CES, fer de lance du Oui au Traité de Lisbonne, plaide contre une remise en cause de l’existence de l’euro.

 

Tout cela ne peut pas se décider sans les communistes. Il faut remettre les choses à l’endroit !

 

1- Les communistes doivent pouvoir se libérer du carcan du Front de gauche, dont ils n’ont jamais décidé. Le FdG avec Mélenchon leur a été imposé en parallèle du 34ème congrès, les candidatures communes pour 2012 au « congrès » anti-statutaire de juin 2010. L’expérience a déjà démenti les illusions propagées : c’est une démarche structurante, électorale, qui supplante et affaiblit le Parti, qui poursuit l’alignement sur la gauche social-démocrate.

 

2- Lancer de grandes campagnes de lutte et travailler à un programme communiste.

La place du Parti est d’être au plus près des préoccupations des travailleurs sur une base de classe. Engageons des actions de masse notamment :

- pour les salaires, pensions et minima sociaux

- contre l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité.

-pour l’annulation des décrets Chatel, des lois Boutin et Bachelot contre l’école, le logement social et l’hôpital.

- contre les déremboursements de médicaments, contre l’application de la loi Woerth

- pour le retrait des troupes d’Afghanistan

Des initiatives de cet ordre sont nécessaires pour renforcer le Parti, revitaliser les cellules, sections notamment à l’entreprise et dans les quartiers populaires.

Nous avons besoins d’un programme communiste qui les mette en cohérence, non d’un catalogue électoral à remiser dans les greniers d’une future « gauche plurielle ». Parmi les axes politiques de fond que nous devrions mettre en avant :

- la défense et la reconquête des grands monopoles publics (et non de vagues « pôles citoyens »)

- le rejet de l’application des directives et traités européens (et non leur aménagement)

- des (re)nationalisations, dont celle du secteur financier

- la remise en cause de l’’euro, monnaie de domination du capital européen, aggravant la mise en concurrence des travailleurs, les délocalisations, entravant la capacité des peuples à disposer d’eux-mêmes.

- la défense sans concession du financement solidaire de la Sécurité sociale par la cotisation sociale

- la sortie de la France de l’OTAN

 

3- La stratégie pour les élections de 2012 doit seulement découler de ces actions et du programme communiste.

 

Dirigeants d’organisations du PCF, nous refusons de rentrer dans le débat piégé dans lequel les choix de la direction enferment les communistes. Pour nous, dans la situation actuelle, nous ne pouvons envisager qu’une candidature clairement présentée par le PCF, hors du Front de gauche.

 

Notre priorité est de faire vivre et de renforcer le PCF. Il doit retrouver toute sa raison d’être dans la lutte des classes. Le texte alternatif au 35ème « congrès », « Face au capital, aujourd’hui plus que jamais, le peuple a besoin du PCF », la revue « Cahiers communistes » que nous avons créée sont au service de cet objectif.

 

Les luttes, la crise du capitalisme amènent davantage de travailleurs, de jeunes, vers le communisme, vers le PCF. Réaffirmons l’actualité des choix fondamentaux du Congrès de Tours!

 

Contact : vivelepcf@orange.fr  . Texte intégral : http://vivelepcf.over-blog.fr/

 

Stéphane Auriol (PCF RATP – CN de 2006-2008), Frédéric Bernabé (secr. PCF 70), Corinne Bécourt (Saint-Quentin), Emmanuel Dang Tran (secr. PCF Paris 15), Claude Fainzang (Paris 19ème), Eric Jalade (secr. PCF 81), Dominique Negri (secr. PCF Saint-Martin d’Hères), membres du Conseil national du PCF

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