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Protocole d'accord entre la Ville de Paris, l'UMP et J. Chirac : notre opposition totale

27 Septembre 2010 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #PARIS

Le Conseil de Paris se réunit ces 27 et 28 septembre avec notamment à l'ordre du jour une délibération validant l'arrangement entre Bertrand Delanoë, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac prévoyant le retrait de la constitution de partie civile de la Ville de Paris dans l'affaire des "emplois fictifs" contre le versement d'une "indemnisation" de 2.218.072,46 euros.

Fin août, notre section dénonçait cet accord et demandait à tous les élus parisiens de s'y opposer.

« Arrangement » Delanoë-UMP-Chirac : la section du PCF Paris 15ème fait part de sa vive réprobation et demande aux élus parisiens de s’opposer.

Nous avons appris que le président du groupe PCF-PG, M. Brossat, entendait s'aligner sur M. Delanoë. Notre secrétaire a alerté l'ensemble de notre parti par une lettre (copie ci-dessous). Elle expose ce qui reste et restera notre position.

 

 

A Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et Patrice Bessac, secrétaire départemental du PCF de Paris

 

 

 

Paris, le 20 septembre 2010

 

Chers camarades,

 

Je veux attirer votre attention sur le vote qui aura lieu au Conseil de Paris des 27 et 28 septembre prochains pour valider l’accord passé entre d’une part Bertrand Delanoë et d’autre part Nicolas Sarkozy, l’UMP et Jacques Chirac.

Par son retentissement, cette affaire dépasse de loin le cadre parisien et l’autonomie que se sont accordée les conseillers de Paris du PCF. Si les élus communistes devaient s’associer aux élus PS et UMP pour approuver cet arrangement, les conséquences risqueraient d’être désastreuses pour l’image de notre parti.

 

Vous connaissez les données.

En échange du versement à la Ville de Paris d’une somme de 2,2 millions d’euros, payée par l’UMP pour les trois-quarts, par Chirac lui-même pour un quart, Bertrand Delanoë s’engage à retirer la constitution de partie civile de la Ville.

Cette transaction ouvre la voie à la relaxe pure et simple de Chirac dans l’affaire des emplois fictifs. Elle affaiblit encore l’accusation pour le procès qui doit avoir lieu à la fin de l’année ou au début de 2011.

 

En tout point, cet accord est injustifiable.

 

Tout citoyen est en droit d’attendre d’une collectivité comme la Ville de Paris et de la municipalité qui la représente qu’elles contribuent à réunir toutes les conditions pour que justice soit faite et non qu’elles aident un délinquant présumé à y échapper.

 

Le prétexte invoqué par la municipalité, selon lequel l’arrangement serait bénéfique pour les finances de la Ville, est proprement scandaleux. Ceux qui paient pourraient acheter le désistement de la Ville en justice !

En outre, si Chirac est reconnu coupable par le tribunal, la Ville touchera des dommages et intérêts.

 

Dans la période encore davantage, une telle combinaison politicienne, logiquement très médiatisée vu les protagonistes, nourrit le sentiment de défiance des citoyens vis-à-vis des partis et donne du pain béni aux formations populistes. Elle laisse imaginer, à tort ou à raison, toutes les contreparties.

Aussi, c’est avec effarement que, comme nombre de camarades, j’ai découvert dans la presse la position de Ian Brossat, président des élus PCF et PG au Conseil de Paris. Il s’aligne sur Delanoë et en rajoute même. L’accord « n’est que justice ». « Il peut y avoir des débats sur des projets municipaux, mais, pas sur l’éthique ! » déclare-t-il au Parisien (édition de Paris du 16 septembre) pour « fustiger » les Verts qui, quelle soit leur motivation, dénoncent l’accord. « Ethique » ? Comment Ian Brossat peut-il faire appel à ce mot ?

Une telle position, irresponsable, déconsidère le Parti alors qu’il ne se passe pas un jour sans que nous ne soyons interpelés sur cette question par des camarades, des sympathisants, des électeurs.

Elle détériore l’image de notre parti construite sur 90 ans de probité reconnue. Seuls les parlementaires PCF ont voté contre les lois d’amnistie du financement occulte des partis politiques dans les années 90. Seul le PCF bannit l’enrichissement personnel de ses élus.

 

Les militants communistes sont pris à contre-pied, mis en difficulté sans que l’on perçoive la moindre justification à cette prise de position sinon la volonté de donner un gage de docilité supplémentaire à Delanoë.

 

Il est toujours temps de corriger le tir avant le vote de la délibération approuvant la transaction. Vu l’importance de l’affaire, je me permets de vous demander, qu’à défaut de réunion du Conseil national, le Comité exécutif national du Parti prenne position, que vous-mêmes, en tant que premiers dirigeants national et parisien, preniez position.

 

L’affaire des emplois fictifs de Chirac, c’est entendu et cela a toujours mon opinion, n’est pas « l’affaire du siècle » et a sans arrêt été utilisée pour pourrir le débat politique. Mais au moment où elle arrive enfin à son terme, ne laissons pas entraîner notre parti dans le discrédit général.

 

Dans l’attente de votre réponse,

 

Bien fraternellement,

 

Emmanuel Dang Tran, membre du CN du PCF, secrétaire de la section du PCF Paris 15. 

 

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