Retour sur la Fête de l'Huma 2010
Notre activité à la Fête de l’Humanité 2010 : un bilan globalement très positif
Le « pot de la Fête » le 1er octobre avec les camarades qui ont monté et tenu le stand du PCF Paris 15, côte à côte avec nos camarades du Collectif PCF-RATP-Bus, a été l’occasion de faire le bilan, 15 jours après, de notre activité à la Fête de l’Huma, édition 2010. Il est globalement très positif.
Les questions techniques ne prennent qu’une ligne dans ce compte-rendu. Elles nous ont occupés des jours et des jours.
Rétrospectivement, nous pouvons dire que tout s’est bien passé.
L’ambiance sous le stand a été constamment excellente dans des journées à rallonge commençant très tôt et finissant très tard. Il n’y a pas eu de temps mort.
41 camarades et sympathisants, solidaires toutes générations confondues de 20 à 86 ans, ont participé à un moment ou un autre au montage, à l’aménagement et à la vie du stand.
D’année en année, nous ne sommes pas sans constater l’évolution de la Fête. Elle est de moins en moins une fête populaire et politique, de plus en plus un festival attirant une majorité de jeunes. Conscients des difficultés économiques, nous attirons l’attention de la direction de l’Huma sur le coût que représente la vignette, 19 euros cette année (sans compter le parking) notamment pour les familles ou pour les Franciliens qui ne souhaitent venir qu’une journée ou une demi-journée.
Dans le même temps, comme des jeunes d’esprit festivalier (mais ouverts à la discussion politique) nous l’ont dit, la Fête de l’Huma n’est toujours pas une fête comme les autres, loin de là. Ce n’est pas non plus la « Fête de la gauche » mais bien la Fête du journal des communistes.
Et elle le restera toujours pour nous, comme pour beaucoup d’autres. Nous tenons un stand à la Fête, entièrement militant, parce que nous sommes communistes et que nous voulons faire de la politique dans un esprit festif et la fête dans un esprit politique.
Cette année, la Fête s’est déroulée au cœur d’une rentrée d’intenses luttes, quelques jours après la grande journée de grève et de manifestations du 7 septembre pour la défense des retraites.
Les trois jours, nous avons fait signer notre pétition pour le retrait du projet de loi Woerth, la défense et la consolidation du droit effectif à la retraite à 60 ans pour tous et du système solidaire par répartition. Des centaines d’échanges ont eu lieu à ce propos. 6000 tracts ont été diffusés. 2200 signatures ont été collectées (voir en lien).
Samedi 11 septembre, nous avons organisé, avec nos camarades du Collectif PCF-RATP-Bus, un débat intitulé : « Retraites, services publics : élever et aiguiser le rapport de force jusqu’à obtenir une victoire réelle. Tirer les enseignements des mouvements conduits en 2003, 2007, 2009 ».
Il a réuni des responsables syndicaux et politiques de la RATP, de la Poste, des Impôts, du commerce, du Pôle emploi, des militants de la SNCF et de la métallurgie… Le débat a été très dense : Sur quoi le mouvement social a buté les années précédentes ; comment, cette fois, dans des conditions de mobilisation et de convergence des luttes encore plus favorables, les salariés vont pouvoir aller jusqu’au bout.
La stratégie des directions syndicales a été largement mise en question. Les journées d’action isolées ont fini pas épuiser le mouvement en 2003. En 2009, les objectifs n’étaient pas clairs.? Des doutes présents très largement parmi les syndiqués et les salariés des entreprises, notamment publiques, qui ont été les moteurs du mouvement en 1995 ou 2003.
A partir de l’expérience des assemblées de salariés, des réunions syndicales, plusieurs intervenants ont souligné l’importance de combler le décalage entre entreprises dans la mobilisation et l’état d’esprit et de le faire au sein de nos structures syndicales, à tous les niveaux. La préparation du 23 septembre était la priorité.
La frilosité à demander le retrait du projet de loi, point de convergence qui s’impose de lui-même à défaut d’être la fin des choses, peut et doit être dépassée par l’intervention des syndiqués.
Revenir sur l’allongement de la durée de cotisation, revenir aux 37,5 annuités est une condition du rassemblement pour la retraite à 60 ans, n’en déplaise à la CFDT et au PS.
L’unité ne vaut que si elle sert à rassembler efficacement et non à ce que chaque organisation se défausse sur les autres pour ne pas aller jusqu’au bout.
Les questionnements ont concerné aussi, sans concession, la ligne de notre parti le PCF. Rester collé à la gauche, derrière un PS qui partage sur le fond l’analyse du gouvernement (et de l’UE), ne permet pas à notre parti de suivre pleinement sa raison d’être dans ce mouvement. Pourtant des salariés, des jeunes beaucoup plus nombreux – nous le constatons tous – recherchent du côté du PCF. Nous ne pouvons pas nous fondre dans la « gauche » et nous placer dans sa préoccupation dominante : l’alternance en 2012.
Cette attente de communisme, cette attente de PCF, nous l’avons perçue dans quantité de discussions.
« Faire vivre et renforcer le PCF, partout des fronts de lutte pour mettre en échec le capital » : tel était le texte de notre banderole. Elle a suscité de nombreuses réactions favorables. De même, les « outils », la faucille et le marteau retrouvent de plus en plus de succès. Comme tous les ans, nous tenions une bouquinerie avec de nombreux livres politiques du Parti. Ils suscitent un intérêt renouvelé notamment de jeunes.
Ces signes se retrouvent dans les échanges avec les visiteurs et avec les communistes. Les milliers de tracts distribués ont constitué autant de points d’accroche, y compris sur les questions du Parti et de l’adhésion (8 réalisées). Pour nous, la politique à la Fête ne peut pas se limiter à des débats entre « spécialistes » et personnes « politisées ».
Comme chaque année aussi, notre stand a constitué, dès la semaine du montage, un point de rencontre avec des communistes de toute la France soucieux de l’avenir du PCF.
Rien dans les faits ne justifie que la direction du Parti s’entête dans sa stratégie dite maintenant du « Front de gauche ». Nous revenons encore confortés dans cette analyse. Au bout de l’impasse, il y a le mur.
Electoralement, l’expérience n’a pas été probante, le PCF perdant la moitié de ses élus régionaux. Des camarades de toute la France nous ont relaté comment des poignées de PG essaient de reproduire localement l’OPA hostile de Mélenchon sur notre parti.
En rien, le « Front de gauche » ne dégage le PCF d’un schéma institutionnel, dans le cadre d’une gauche unie, derrière le PS. L’accueil des dirigeants socialistes à la Fête, le grand débat sur les retraites avec Hamon l’ont encore montré.
Le fait d’avoir, dès juin 2010, décidé du principe d’une candidature commune du Front aux présidentielles enferme notre parti dans les questions institutionnelles et dans des conflits de « présidentiables ». Doté d’un immense stand (payé grâce aux communistes) pour son PG, Mélenchon a posé devant les caméras.
En son nom personnel, sans que le PCF ait encore défini aucun contenu à une candidature communiste, André Chassaigne se pose en candidat alternatif à Mélenchon pour le Front de gauche avec l’assentiment de Pierre Laurent pendant le meeting. D’autres personnages commencent à se poser comme candidats…
Quelle fausse route ! Le PCF n’a pas à être un parti comme les autres !
La Fête devait être également le lieu du lancement du PUP, « pacte d’union populaire pour changer nos vies ». L’échec est patent. Très peu d’écho à un matériel de propa abscond. Comment s’inscrire dans une démarche si vague ? Pourquoi effacer une nouvelle fois l’organisation PCF ? Quel décalage avec ce qu’attendent de nous les travailleurs, notre peuple.
Il était remarquable aussi que très peu de stands de section ou de fédération ont arboré les couleurs du Front de gauche. L’inquiétude devant l’effacement du PCF et de ce qu’il représente est telle qu’elle a amené Pierre Laurent au meeting à prononcer une phrase qui restera : « celui qui enterrera ou avalera le parti communiste n'est pas encore né! ». Cela suffira-t-il à rassurer les communistes.
Ces constats, nous les avons fait à nouveau, ensemble avec des camarades d’une dizaine de fédérations sous le stand du PCF Haute-Saône. Nous sommes revenus sur les suites du congrès extraordinaire (non statutaire) de juin 2010, sur ce qu’a apporté le texte alternatif « Aujourd’hui plus que jamais, face au capital, notre peuple a besoin du PCF », texte que notre section a adopté.
Nous nous inscrivons dans ce mouvement venant de sections de toute la France pour animer la vie du PCF sur des bases de lutte de classe, développer et renforcer ses organisations à l’entreprise, dans les quartiers, les villages.
La Fête a été l’occasion du lancement du journal « Cahiers communistes pour faire vivre et renforcer le PCF » qui doit servir à cet objectif. Notre stand en a largement fait la promotion.
Nos camarades grecs du KKE, présents sur la Fête, nous ont apporté cette année à nouveau leur soutien. Nous avons participé avec eux à plusieurs initiatives notamment sur les stands de la Fédération du Tarn et de la section de Saint-Quentin. Nous avons aussi manifesté notre soutien aux camarades cubains présents sur la Fête.
Tous les ans, pour ceux qui s’y investissent comme nous, la fête de l’Huma est un bon crû. Elle reste un événement extraordinaire.
L’important bilan politique que nous dressons est indissociablement lié aux efforts militants des camarades à tous les niveaux, qui sont autant d’actes politiques : la tenue des bars, la restauration légère, la lourde manutention, la conduite, les comptes, la plomberie, la menuiserie...
Nous remercions nos camarades de la RATP, les « Copains du quartier », qui chantent Brassens, le Sétois du 15ème, mieux qu’aucun autre groupe et les musiciens de jazz du Radam Group.
Un compagnon de route qui vendait ses livres d’histoire engagée pour la première fois sur notre stand nous a écrit pour saluer notre « activité militante et notre dévouement ». « Ce sont des purs » a dit son épouse. Le compliment nous va droit au cœur.
Notre camarade, Emile Torner, ancien déporté-résistant, a tenu le stand sans arrêt jusqu’au dimanche très tard. Il était avec son livre dont nous faisons nôtre le titre, sa devise en quelque sorte : « Résister, c’est exister ».
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