Section PCF Paris 15: en 2010, continuer et faire mieux qu’en 2009 !
En 2010, continuer et faire mieux qu’en 2009 ! Intervention politique au repas de fin d'année.
Lors de notre traditionnel repas fraternel de fin d’année, le 13 décembre 2009, Emmanuel Dang Tran, secrétaire de la section, a dressé ce bilan de l’activité du PCF Paris 15, l’année écoulée et envisagé nos perspectives pour 2010.
Chers camarades, chers amis,
Je vous souhaite la bienvenue au Patronage laïque dont je salue les responsables présents.
Malheureusement, à nouveau, le patronage est menacé. Huit ans après la dernière tentative de la droite, la municipalité de « gauche » de Paris a ressorti un projet de démolition entraînant l’éviction de l’association historique qui fait vivre le lieu. Cette fois ci, au nom, un comble, de la laïcité. Une nouvelle bataille s’annonce. Nous en serons, comme à chaque fois, pour sauver ce lieu unique de la vie culturelle et démocratique du 15ème et même de Paris.
Chaque année, notre repas de fin d’année est l’occasion de dresser un petit bilan de notre activité, de notre contribution au mouvement des luttes.
Ce sera plus difficile cette année, car à cette date du 13 décembre, nombre de luttes se poursuivent, sans trêve.
La semaine qui vient sera marquée par de fortes mobilisations dans plusieurs secteurs importants. La grève des agents du RER A, que nous soutenons activement avec nos camarades du Collectif RATP Bus, se poursuit. Une de nos priorités de l’automne, la bataille pour La Poste continue, en particulier au niveau local. Les facteurs de Paris 15 viennent de débrayer massivement deux jours de suite contre le nouveau projet de restructuration et de suppressions de tournées et d’emplois. Demain, les agents de la Ville de Paris sont appelés à la grève générale, par tous leurs syndicats, contre la politique antisociale de Delanoë : une première depuis des années. Dans les hôpitaux, la protestation s’organise contre les 6000 suppressions de postes annoncés à l’AP-HP d’ici 2014. Les urgences de Pompidou seront en grève demain. Une manifestation est prévue le 18 devant le siège de l’AP.
Dans leur diversité, ces mouvements prolongent les mobilisations d’ampleur exceptionnelle que nous avons connues cette année.
Par millions, les salariés, retraités, jeunes sont descendus dans la rue les 29 janvier et 19 mars. Ils ont consciemment pointé la politique qui prend prétexte de la crise du capitalisme pour mieux le restructurer, mieux exploiter, mieux casser l’appareil productif du pays, dans la recherche du profit maximal. Dans des centaines d’entreprises, dans l’industrie, le commerce, les banques, le secteur public, les luttes se sont multipliées tout au long de l’année avec des revendications présentant de plus en plus un caractère d’intérêt général.
Toute notre action politique de l’année a été tournée vers les perspectives ouvertes par ces luttes, vers la recherche des conditions de leur convergence et de leur efficacité. Commencer à mettre en échec tout de suite le gouvernement, là réside la perspective d’alternative politique, en opposition avec la tentative d’enfermement du débat politique autour du personnage de Sarkozy et de la préparation d’une nouvelle alternance institutionnelle en 2012.
A notre niveau, dans les entreprises et les quartiers du 15ème, nous n’avons pas fait assez mais nous avons quand même fait beaucoup.
Le compteur de la machine de reprographie indique 2.080.688. Je n’ai pas retrouvé le chiffre de l’an dernier ! Certains s’en souviennent peut-être. Mais nous pouvons considérer que nous avons sorti et diffusé de l’ordre de 250.000 tracts et documents (recto-verso) cette année.
Outre une expression générale et d’actualité, nous avons « mis le paquet » sur deux grandes campagnes appelées à être prolongées.
Au printemps, nous avons considéré que la bataille contre la loi Bachelot contre l’hôpital publique créait les conditions d’un très large rassemblement sur le fond parmi les personnels hospitaliers, médecins compris, comme dans l’opinion. La loi est passée à la faveur de la diversion des élections européennes et des ambiguïtés d’une partie de la gauche. Plus de 2000 signatures ont été rassemblées dans le 15ème sur la pétition.
A l’automne, nous avons mis l’accent sur la bataille pour le service public de la Poste. Retrait du projet de loi, rejet du changement de statut mais aussi de l’application de la directive européenne de marchandisation du courrier, notre action a dû se démarquer de celle de la « gauche » unie refusant de remettre en cause l’UE et renvoyant à des échéances électorales ( 2012).
Ces campagnes ont traduit la priorité que nous décidons d’accorder à l’entreprise. Outre les hôpitaux et les sites postaux, nous avons été présents au dépôt RATP, avec nos camarades du Collectif. La bataille contre la privatisation rampante de la RATP et la marchandisation des transports urbains doit être au centre de la campagne des régionales. [Nous n’avons pas à regretter d’avoir largement diffusé les écrits du Président PS sortant de la région, Huchon, chantre du social-libéralisme, qui ne différencient guère des projets du pouvoir]
Nous avons également continué à nous exprimer sur d’autres entreprises importantes (EDF, GDF, France-Télévisions…) et nous avons porté un effort volontariste sur le bassin d’emplois de la Plaine Balard et sur les ministères récemment installés dans l’arrondissement.
Notre contribution au débat, pendant la campagne des européennes, a consisté à redonner sa signification au Non de 2005 et reprendre les positions défendues alors. A travers les luttes concrètes du moment, nous nous sommes évertués à montrer l’illégitimité des traités, directives et règlement européens dont les peuples n’ont pas à se résigner à l’application.
Dans les quartiers, outre le relais des questions nationales, notamment par une présence hebdomadaire sur les principaux marchés et régulièrement à certaines sorties de métro, nous avons pris position sur à peu près tous les grands chantiers qui s’abattent sur le 15ème. Bien souvent, nous sommes même la seule opposition politique conséquente.
La bataille contre le projet spéculatif en cours à Beaugrenelle et ses conséquences aux dépens des services publics (Poste, centre de santé,…), du logement social se poursuit. Je salue la présence d’amis du Comité de défense.
Nous venons à nouveau de prendre position contre le coup de force de la Tour Triangle à la Porte de Versailles.
La très large diffusion de tracts contre la loi Boutin nous a valu, signe de la gravité des problèmes de logement ici encore plus qu’ailleurs, de nombreux contacts nouveaux et l’appréciation favorable d’associations de locataires et de défense du droit au logement.
Jusqu’à 40 camarades se sont impliqués dans les initiatives, 40 sur les huit jours que durent pour nous la Fête de l’Huma. Mais il faut reconnaître que l’action régulière de la section repose sur une quinzaine de camarades dont on doit saluer la flexibilité et le dévouement, surtout dans cette période difficile de crise de notre parti.
Nous devons faire mieux en 2010 même si nous faisons certainement plus et mieux que la plupart des autres sections parisiennes !
Nous avons entamé une réorganisation dans ce sens. Depuis septembre, nous avons élargi le secrétariat à trois jeunes camarades de moins de 30 ans qui n’ont jamais manqué à l’appel depuis pour organiser semaine par semaine l’activité de la section.
Il faut aussi dire un mot sur le rayonnement de nos sites internet. Nous avons ajouté plus de 300 articles « en ligne » cette année dont les trois quarts issus de notre production. Nous avons pu constater qu’ils étaient souvent largement lus et diffusés, dans le 15ème mais surtout hors du 15ème.
Tant qu’on en est à internet, pour les initiés, nous en sommes à 724 amis sur Facebook...
Internet me permet de faire le lien avec la deuxième partie de notre bilan.
Notre activité dans le 15ème s’inscrit dans un contexte national de poursuite de la crise de notre parti. Depuis le début de la « Mutation », notamment depuis 1997, beaucoup plus encore depuis le 33ème congrès et le texte « Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes » que nous avions déposé en 2005 avec des camarades de 14 autres sections, nous sommes amenés à jouer un rôle actif particulier dans les débats internes du Parti et dans l’opposition au processus d’effacement, sinon de liquidation, du PCF et de ce qu’il représente.
L’an dernier, ce repas avait lieu le jour de la clôture du 34ème congrès.
Nous avertissions alors que le soulagement devant le « maintien » du PCF, dont la direction avait à un moment remis en cause l’existence même, ne pourrait être que de courte durée. Grosso modo, les mêmes équipes étaient restées avec les mêmes orientations et si, la « métamorphose » du Parti avait disparu de la résolution finale, les « transformations » qui l’accompagnaient étaient restées à l’ordre du jour.
Cela s’est vérifié.
Depuis un an, la direction du Parti continue à déserter largement le terrain des luttes et de leur impulsion, sinon pour apporter un « soutien » d’élus, « aux côtés » de ceux qui luttent. La période de la campagne des européennes, plaquée artificiellement hors des réalités du mouvement, a été la plus frappante dans ce sens.
L’abandon de positions de fond s’est accusé. Sur l’UE encore, l’acceptation de l’Europe supranationale s’est trouvée en contradiction avec la dynamique de 2005. Sur l’exigence de renationalisation des banques (avec le plein sens du mot), le parti a donné l’impression d’être réticent et même en retard sur d’autres.
Dans l’édito du supplément « Communistes » à l’Huma du 2 septembre, sans être contredit par la suite, Francis Parny, membre de l’exécutif national, annonce que le PCF serait devenu « altercapitaliste ». Incroyable !! A peine moins loin, d’autres dirigeants le présentent maintenant comme « postcapitaliste ».
Enfin, la poursuite d’une recomposition politique effaçant le PCF est plus que jamais à l’ordre du jour avec le « Front de gauche ».
On se souvient que cette formule a été imposée, en marge du congrès, sans consulter les communistes. Après les européennes, la préparation des régionales confirme la nature de l’opération. On mesure d’effacement du parti, résultant du choix du Front, aux 5 têtes de listes non communistes sur 8 départements annoncées pour les régionales en Ile-de-France. Dans presque toutes les régions, on laisse Mélenchon plumer la volaille communiste au bout d’interminables négociations politiciennes qui discréditent notre parti. Prétendre aux camarades que l’on s’émancipe du PS en s’alliant avec quelques socio-démocrates tels que le champion de l’opportunisme Mélenchon, il faut le faire !
En 2009, nous avons continué à intervenir activement dans les débats du Parti, à tous les niveaux. Dernièrement, notre délégué à la Conférence régionale a pu, avec quelques autres, démonter l’opération « Front de gauche » et poser l’exigence de listes PCF de rassemblement. Au Conseil National, pour les Parisiens, Claude Fainzang, que je salue, et moi-même nous efforçons d’intervenir à chaque fois de façon critique mais constructive en partant des luttes. On doit par exemple à Claude d’avoir montré au CN à quoi avait mené la liste précurseur du Front de gauche en 2004 en Ile-de-France : à participer dans l’exécutif à la politique social-libérale derrière Huchon.
Au plan national, notre expression s’inscrit un mouvement de plus en plus large. 2009 a marqué sur ce plan, après le 34ème congrès, des avancées sérieuses qui vont compter en 2010.
La réunion de Malakoff le 19 mars a permis de réunir des camarades de près de 30 fédérations dans la suite du texte alternatif du 34ème congrès (et de tous les efforts que nous avons dépensés pour qu’il existe). Elle a permis de bien préciser, dans une déclaration, la démarche à laquelle nous adhérons : défendre et reconquérir le PCF par la revitalisation, sur une base de classe, de son organisation militante, autrement « faire vivre et renforcer » le PCF à contre-courant de la stratégie d’effacement.
La démarche de « réseau » ainsi définie à Malakoff a été ouverte à tous. En quelques mois, les choses se sont décantées et les groupuscules (voire des transfuges d’autres partis !), qui s’étaient greffés, retournent à leur propre ligne, fort différente. Certains se rangent derrière les refondateurs pour les régionales…
Les « personnalités » continuent à suivre leur stratégie personnelle souvent déroutante.
Pendant ce temps, des progrès sont réalisés sur la démarche de Malakoff.
Sur l’hôpital, sur le logement, l’échange d’analyses a permis de développer l’action et la propagande de chacun, d’aboutir à une pétition commune (Bachelot) mise à la disposition de toutes les orgas du parti.
A l’initiative des camarades de Saint-Quentin, une affiche a été éditée (aux murs de cette salle), répondant, on s’en est rendu compte à la Fête, à une attente large des camarades.
Un stage de formation a été organisé près de Béziers grâce en particulier aux camarades du cru.
A la Fête de l’Huma, notre démarche a fait un pas qualitatif supplémentaire, très important, avec la diffusion d’un texte de masse signé des quatre organisations du parti ayant des stands (fédérations de la Haute-Saône et du Tarn, sections de Saint-Quentin et de Paris 15), de responsables d’autres organisations du PCF et de membres du CN. C’est là aussi que la pétition sur La Poste dont je parlais a été lancée.
Nous faisons voir que nous nous situons à l’opposé d’une démarche de tendance, qui accepterait dans les faits l’abandon de l’identité communiste du PCF, encore moins dans l'idée de constituer une tendance de complaisance pour jouer dans la recomposition en cours et la lutte des places.
Evidemment, ces progrès encourageants sont très insuffisants. Malgré le travail local qui nous déborde les uns et les autres, en tant que responsables militants, nous avons besoin d’une coordination beaucoup plus intense. Des initiatives précises sont prévues pour donner plus d’ampleur et de visibilité aux prises de position et initiatives engagées.
Partout, nous avons écho que les communistes qui ont mis en échec le projet précis de liquidation en 2007, attendent des points d’appui conséquents pour « faire vivre et renforcer le PCF », comme l’attendent aussi des salariés en lutte.
Dans le parti, nous pointons aussi des regards vers le nord du pays : la fédération du Pas-de-Calais, opposante historique à la « mutation », des éléments de plus en plus importants de la fédération du Nord ne mettent pas le drapeau communiste dans la poche.
Un congrès extraordinaire pourrait se tenir avant la fin de l’année, peut-être même dès juin. Des évolutions rapides, des basculements sont à attendre dans la situation de désordre actuel. Raison encore plus impérieuse pour développer la démarche de Malakoff, en continuant à mettre l’accent sur le mouvement réel, les luttes.
Avant de conclure ce bilan, je veux aussi mentionner les contacts internationaux que nous entretenons depuis le 33ème congrès. Nous avons récemment rencontré des camarades italiens, algériens et espagnols. Nous sommes en relation avec des camarades de plusieurs autres pays. Les camarades grecs du KKE m’ont invité à leur congrès cette année, expérience passionnante et occasion de nombreux autres échanges. Nous pouvons les remercier pour le point d’appui et le repère qu’ils représentent pour les partis communistes.
Nous avons développé cette année un nouveau site internet, http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ , qui rencontre un vif succès. Il relaie nos expressions proprement de solidarité avec notamment Cuba, la Palestine et les partis communistes interdits ou réprimés. Il diffuse également des traductions et des analyses montrant la vivacité du mouvement communiste international, l’existence de Partis communistes qui entendent le rester. Nous traduisons et diffusons notamment les appels internationaux de partis communistes comme celui de la rencontre de New-Dehli de novembre dernier.
Nous avons plusieurs projets en 2010 d’initiatives à caractère international.
Il y aura beaucoup à faire en 2010. La ligne générale que nous nous proposons, c’est de continuer mais de faire plus et mieux pour la vie de la section du 15ème comme pour le Parti.
Les luttes de 2009 continuent en 2010 avec le contexte des régionales en début d’année qui appelle une attention particulière sur les questions des transports, des lycées, de la réforme territoriale. Une nouvelle attaque sur les retraites est prévue aussitôt après, appelant la construction d’un fort mouvement, fort notamment sur le fond et la question du financement de la Sécurité sociale. Souvenons nous de la bataille de 2003 (de celle de 2007 pour les régimes « spéciaux ») et tirons-en les enseignements !
La crise du capitalisme, le capitalisme lui-même peuvent tout enfanter. La guerre impérialiste fait rage en Afghanistan. La répression antipopulaire, des dérives fascisantes se développent. Voyons Berlusconi, l’évolution des Etats-Unis ou même en France, par exemple les relents nauséabonds du débat sur « l’identité nationale ».
Paradoxalement, toute la campagne effrénée sur le Mur de Berlin – seul Henri Alleg que je salue aura pu porter la contradiction à la télévision – a rendu hommage à l’alternative à la barbarie capitaliste : le socialisme et aux partis communistes. En voulant les exorciser, elle a souligné toute leur actualité.
L’opération a été un vrai ratage, c’est encourageant.
Plus que jamais, il y a besoin de faire vivre et de renforcer le PCF !
A notre niveau donc, dans un mouvement beaucoup plus large, continuons et faisons plus et mieux !
Avant de vous souhaiter bon appétit, remercions l’équipe de camarades qui a organisé ce repas et notamment Josette Gawsewitch, et pas seulement pour le repas !
Commenter cet article