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Tramway: il faut des moyens humains pour garantir la sécurité !

20 Juin 2007 , Rédigé par PCF - Section Paris 14ème Publié dans #RATP

Intervention de Camille MARQUES, élue communiste, au Conseil d'arrondissement du 14ème, mardi 19 juin 2007


Chers collègues,
 
L’examen ce soir du projet de délibération sur l’aménagement du système de priorité des carrefours sur le trajet du Tramway tombe très opportunément.
 
Les agents de conduite du T3 sont en grève depuis hier à l’appel de leurs principales organisations syndicales. La grève est suivie à plus de 90%. Les quelques rames qui roulent sont conduites par des agents de maîtrise et cadres, qui n’ont pas l’habitude de la conduite des trams.
Le mouvement représente un véritable signal d’alerte sur l’avenir des conditions de sécurité des usagers, des riverains, des automobilistes.
 
D’ici fin juillet, la vitesse commerciale du T3 doit être élevée de 16 à 18 km par heure. A terme, au 1er janvier 2008, le contrat entre la RATP et le STIF prévoit d’atteindre la vitesse de 20 km par heure.
Sans les moyens matériels et humains correspondant à ces augmentations de la vitesse des trams, la menace est à prendre très au sérieux pour la sécurité. Je vous invite à bien mesurer l’effet de l’augmentation du nombre de rotations, la diminution des temps de battement, la dégradation des conditions de travail, l’aggravation de la pénibilité. Mesurons la pression permanente, l’attention constante exigées des machinistes !  Un piéton, une voiture peuvent surgir à tout moment. A 16km/h de moyenne, il faut déjà en vitesse de pointe plus de 100 mètres de freinage pour immobiliser le tram, en risquant de renverser les passagers.
 
Les agents grévistes rappellent l’expérience du T1, le tramway de Seine-Saint-Denis. La tentative d’augmenter la vitesse moyenne a malheureusement été émaillée de nombreux accidents corporels, quelques uns mortels. Après 14 ans de fonctionnement, la vitesse opérationnelle du T1 reste inférieure à 16 km/h.
 
Pour les passagers, l’augmentation de la vitesse moyenne ne fait pratiquement pas gagner de temps, quelques dizaines de secondes par trajet mais dégrade sensiblement les conditions de confort. Ce qu’attendent les usagers, c’est une augmentation de la fréquence des trams, une diminution des durées d’attente, donc des rames et des personnels supplémentaires.
 
Le lancement du T3 est un succès en terme de fréquentation, 95000 usagers par jour en moyenne, jusqu’à 112000 les jours de salon.
La municipalité de Paris s’enorgueillit de ce résultat. Elle est un partenaire essentiel du T3. Elle est partie prenante du STIF dont elle désigne un tiers des administrateurs.
 
La Ville ne peut rester passive devant les revendications des agents qui font tous les jours le succès du T3, des revendications qui concernent directement nos concitoyens.
A son niveau, notre conseil d’arrondissement non plus. Je suis interpellée sans arrêt par des riverains de la Porte de Vanves et de la Porte de Châtillon sur le tram.
 
La direction de la RATP et le STIF se placent clairement dans la recherche de la rentabilité financière maximale, contre la qualité du service, la sécurité, le service public. La logique de la privatisation à terme pointe.
 
Notre municipalité ne peut pas et ne doit pas suivre ces choix.
 
Je propose que notre conseil intervienne directement auprès de la direction de la RATP, auprès de la Ville pour appuyer les revendications des grévistes, pour obtenir qu’elles soient rapidement satisfaites.
Jusqu’à présent, la direction de la RATP a manifesté un refus de les prendre en compte, d’ouvrir des négociations sur des bases sérieuses. Alors que les agents parlent de sécurité, ils répondent par des primes. Ce ne sont pas des primes qui vont empêcher les accidents !
Les agents grévistes font preuve de responsabilité. Ils font la démonstration de la nécessité de trois créations de poste immédiatement.
 
Ces demandes sont directement à mettre en parallèle avec le projet de délibération dont nous discutons.
Le système automatique d’aménagement des priorités aux carrefours est très coûteux : 1,75 million d’euros prévus initialement à la charge de la collectivité parisienne.
On nous demande aujourd’hui d’approuver l’augmentation de ce marché à hauteur de 348.000 euros.
Des aléas techniques justifieraient une partie de cette augmentation. Je n’ai pas les éléments pour en juger.
 
Mais la lecture de l’exposé des motifs dévoile qu’une somme supplémentaire de 43200 euros hors taxe, 51000 TTC, est prévue pour financer la mise en place d’un équipement qui n’a rien à voir avec l’objectif d’ensemble du dispositif technique qui est d’optimiser la circulation.
A la demande du STIF, un nouvel outil informatique devrait être mis en place pour contrôler la vitesse commerciale des trams « dans le cadre de la contractualisation », pour mesurer les temps d’arrêts aux feux et en stations, pour « archiver » ces données.
Ce supplément est demandé par le STIF mais c’est notre Ville qui devrait financer ce système de flicage.
La RATP ne veut pas consacrer les moyens pour créer les postes nécessaires à la sécurité, mais les donneurs d’ordre trouveraient des centaines de milliers d’euros pour mettre en place des chronos-mouchards automatiques pour préparer la marchandisation.
 
Pour cette seule raison, je voterai contre ce projet de délibération en invitant, une nouvelle fois, notre conseil à intervenir pour défendre les justes revendications des agents grévistes du tramway qui porte l’intérêt général que nous somme là pour défendre.

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