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MARDI 16 JUIN - JOURNÉE DE LUTTE POUR L’HÔPITAL PUBLIC

15 Juin 2020 Publié dans #Santé - hôpital - assurance maladie

Rendez-vous à 13h devant le ministère de la Santé (avenue de ségur)

métro sainT francois xavier (M13)

MARDI 16 JUIN - JOURNÉE DE LUTTE POUR L’HÔPITAL PUBLIC

Après la crise : la lutte pour les salaires et l’Hôpital public.

L’épidémie de coronavirus a mis en lumière l’importance vitale de l’Hôpital public et les conséquences désastreuses de 30 années de casse méthodique. Les luttes des personnels alertent depuis des années sur le manque de moyens.

L’Hôpital a fait preuve d’une extraordinaire capacité d’adaptation à l’urgence sanitaire : en moins d’un mois les lits de réanimation ont été triplés (de 5000 à 14 000) et les services ont été réaménagés en fonction du risque épidémique. Les agents ont travaillé malgré un manque criant d’équipements de protection (masques, blouses, tests de dépistage, médicaments, respirateurs…).

C’est bien le manque de capacité d’hospitalisation, particulièrement en réanimation, qui a  rendu le choix du confinement inévitable, pour « étaler » la vague épidémique.

Depuis 1998 plus de 70 000 lits d’hôpital ont été supprimés dans le public, 93 000 en tout (privé+public) alors que la population a augmenté de plus de 7 millions d’habitants en France, dont plus de 4 millions et demi de personnes de plus de 65 ans.

Il s’agit des conséquences des politiques de santé des 30 dernières années : la loi Bachelot de 2009 dite « HPST » entérinant l’Hôpital-Entreprise avec la tarification à l’activité ; la loi Touraine de 2016 et ses « groupements hospitaliers de territoires » et la création des ARS toutes puissantes qui ont mis en concurrence les hôpitaux publics et privés menant à la fermeture de lits et d’hôpitaux.

L’épidémie de coronavirus que nous venons de vivre ne fait que mettre en évidence un manque de lits et de personnel qui existe depuis longtemps et s’exacerbe ces dernières années, mais la même situation est à prévoir lors d’une prochaine crise sanitaire, qu’il s’agisse d’une canicule, d’une grippe saisonnière etc.

L’année dernière les urgentistes en lutte dénonçaient déjà un fonctionnement de l’Hôpital à flux tendu, au détriment de la santé de la population.

Dans le sud de Paris, 7 structures hospitalières ont fermé ces dernières années : les hôpitaux Broussais, Boucicaut, Laënnec, St Vincent de Paul (AP-HP), St Michel, Léopold Bellan, et l’institut de puériculture de Paris (hors AP-HP) occasionnant des centaines de fermetures de lits et des milliers de suppressions de postes.

Dans l’Essonne 3 hôpitaux vont fermer (Orsay, Longjumeau et Juvisy) pour se condenser dans un hôpital « à la pointe de la technologie » qui réunira moins de la moitié des lits des 3 hôpitaux réunis d’ici 2024. Dans le nord parisien où Bichat et Beaujon vont fermer pour donner naissance au « Grand Paris-Nord » et permettre une fructueuse opération de spéculation immobilière.

La réalité hospitalière révélée ces dernières semaines exige de revenir sur ces fermetures.

La mobilisation des personnels hospitaliers remet leurs revendications sur le devant de la scène, avec l’appui des usagers :  augmentation des salaires, des effectifs et des lits.

Olivier Véran, nouvellement promu ministre de la santé après qu’Agnès Buzyn ait décidé de se dédier à la conquête de la mairie de Paris, souhaiterait faire avaler la pilule d’un « assouplissement des 35 heures » à l’Hôpital. Travailler plus pour gagner plus alors que les professionnels de santé viennent de payer un lourd tribut, sur leur santé et leur vie de famille pour soigner la population malade.

C’est le même qui a tardé à reconnaître l’infection à coronavirus en maladie professionnelle chez les soignants alors que plus de 5000 agents hospitaliers de l’AP-HP ont été infectés.

Véran, Macron, Philippe et Nicole Notat – ancienne secrétaire générale de la CFDT vendue au MEDEF et ancienne PDG de Vigeo -  imaginent transformer l’hôpital d’ici le mois de juillet, la première proposition consiste en « une remise en question de certains carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage, parfois différemment. » , elle montre leur mépris total des agents !

L’Hôpital public doit le rester, c’est ainsi qu’il répond aux besoins de santé de la population, de la formation des professionnels et de la conduite de la recherche. On voit aux USA comme la santé à deux vitesses a été létale. Revenir sur le statut de la fonction publique hospitalière et la particularité du financement de l’hôpital public c’est continuer de le détruire.

Les salaires sont gelés dans la fonction publique hospitalière depuis plus de 10 ans, 1,25 fois le SMIC en début de carrière pour un infirmier, 2 SMIC au départ à la retraite.

Les personnels soignants, par la pénibilité du travail ont une espérance de vie de 7 ans inférieure à celle de la population générale.

Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP, ancien ministre de Sarkozy ne pense pas  « que le nombre de lits de réanimation soit un facteur qui ait pesé sur la mortalité ou la surmortalité. »…

En  Île-de-France la capacité en lit de réanimation est passée de 1200 à plus de 3000, le 1er avril plus de 2700 personnes étaient hospitalisées en réanimation.    Martin HIRSCH ferait mieux de se taire !

 

Communistes, nous soutenons l’action de la Fédération CGT de la Santé qui organise les « mardis de la colère ». Les hospitaliers revendiquent :

· Une augmentation des salaires de 300 euros pour tous les agents hospitaliers (brancardiers, manipulateurs radio, aides-soignants, infirmiers, secrétaires…)

· Une augmentation des effectifs à hauteur des besoins passant par une embauche massive de personnel paramédical (1000 postes vacants sur l’AP-HP)

· Une réouverture massive de lits d’hospitalisation

· L’arrêt des projets de fermeture des hôpitaux

 

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