Texte de Congrès - Partie 2-III
55% : le commencement d’une majorité. Priorité au mouvement populaire.
En 1995, le mouvement social le plus puissant depuis 1968 avait permis de mettre en échec le plan Juppé, la casse des statuts des personnels de la SNCF, de la RATP… Les grèves de novembre/décembre 1995 ont indiscutablement contribué à la victoire de la « gauche plurielle » en 1997. Un mois après son accession au pouvoir, L. Jospin revenait sur sa promesse électorale et engageait la privatisation de France-Télécom avec l’appui remarqué de J.-C. Gayssot. Ce dernier trahissait la sienne en scindant la SNCF. Ce gouvernement devait entre autres par la suite mettre entièrement en œuvre le Plan Juppé.
Ce dernier épisode d’alternance « à gauche » a conduit à l’effondrement électoral de 2002 qui a atteint d’autant plus le PCF qu’il a déboussolé voire écoeuré ses électeurs.
Aujourd’hui, la direction refuse de tirer les conséquences de cette expérience éloquente comme de celle de 1981/1984. Elle fait du rassemblement de « toute la gauche » en 2007 la principale sinon la seule perspective politique qu’elle propose aux travailleurs et rentre dans la « préparation d’un programme de gouvernement » proposée par le PS.
Ce choix fondamental est extrêmement lourd de conséquences pour le mouvement social et pour l’avenir du Parti.
Cette stratégie laisse d’abord le champ libre à la droite d’ici 2007.
Elle démobilise les luttes immédiates et brise l’espoir d’un débouché politique de rupture avec la politique du MEDEF et de la bourse. Elle alimente le fatalisme et la résignation et limite la perspective, dans le meilleur des cas, à la logique du moindre mal.
Elle est injustifiable, irresponsable, dangereuse.
- Les positions du PS n’ont absolument pas bougé depuis 2002. Il vient de le manifester d’une façon frappante aux yeux de tous les salariés. Ses dirigeants ont mené la campagne pour le Oui au référendum côte à côte avec la droite. La photo de Paris-Match montrant les deux anciens condisciples Hollande et Sarkozy bras dessus, bras dessous pour le oui restera imprimée dans les mémoires.
Ce consensus sur le fond se situe dans le prolongement du sommet européen de Barcelone lors duquel Jospin et Chirac ont signé ensemble la marchandisation de l’électricité et l’objectif de report de 5 ans de l’âge de départ à la retraite. D’ailleurs, le socialiste Lamy vient d’être promu directeur de l’OMC par les Etats-Unis…
Le congrès du Mans a levé les illusions que certains pouvaient encore nourrir envers les dirigeants du PS qui avaient appelé à voter Non. Le clivage tactique s’est effacé de lui-même dans le ralliement à la synthèse de la direction sortante, laissant les électeurs socialistes du Non à leur mouchoir.
La gestion aujourd’hui des régions et de certaines grandes villes par des majorités de « gauche plurielle » trahit également l’ampleur du consensus « droite/PS » sur le fond.
En 1995, le mouvement social le plus puissant depuis 1968 avait permis de mettre en échec le plan Juppé, la casse des statuts des personnels de la SNCF, de la RATP… Les grèves de novembre/décembre 1995 ont indiscutablement contribué à la victoire de la « gauche plurielle » en 1997. Un mois après son accession au pouvoir, L. Jospin revenait sur sa promesse électorale et engageait la privatisation de France-Télécom avec l’appui remarqué de J.-C. Gayssot. Ce dernier trahissait la sienne en scindant la SNCF. Ce gouvernement devait entre autres par la suite mettre entièrement en œuvre le Plan Juppé.
Ce dernier épisode d’alternance « à gauche » a conduit à l’effondrement électoral de 2002 qui a atteint d’autant plus le PCF qu’il a déboussolé voire écoeuré ses électeurs.
Aujourd’hui, la direction refuse de tirer les conséquences de cette expérience éloquente comme de celle de 1981/1984. Elle fait du rassemblement de « toute la gauche » en 2007 la principale sinon la seule perspective politique qu’elle propose aux travailleurs et rentre dans la « préparation d’un programme de gouvernement » proposée par le PS.
Ce choix fondamental est extrêmement lourd de conséquences pour le mouvement social et pour l’avenir du Parti.
Cette stratégie laisse d’abord le champ libre à la droite d’ici 2007.
Elle démobilise les luttes immédiates et brise l’espoir d’un débouché politique de rupture avec la politique du MEDEF et de la bourse. Elle alimente le fatalisme et la résignation et limite la perspective, dans le meilleur des cas, à la logique du moindre mal.
Elle est injustifiable, irresponsable, dangereuse.
- Les positions du PS n’ont absolument pas bougé depuis 2002. Il vient de le manifester d’une façon frappante aux yeux de tous les salariés. Ses dirigeants ont mené la campagne pour le Oui au référendum côte à côte avec la droite. La photo de Paris-Match montrant les deux anciens condisciples Hollande et Sarkozy bras dessus, bras dessous pour le oui restera imprimée dans les mémoires.
Ce consensus sur le fond se situe dans le prolongement du sommet européen de Barcelone lors duquel Jospin et Chirac ont signé ensemble la marchandisation de l’électricité et l’objectif de report de 5 ans de l’âge de départ à la retraite. D’ailleurs, le socialiste Lamy vient d’être promu directeur de l’OMC par les Etats-Unis…
Le congrès du Mans a levé les illusions que certains pouvaient encore nourrir envers les dirigeants du PS qui avaient appelé à voter Non. Le clivage tactique s’est effacé de lui-même dans le ralliement à la synthèse de la direction sortante, laissant les électeurs socialistes du Non à leur mouchoir.
La gestion aujourd’hui des régions et de certaines grandes villes par des majorités de « gauche plurielle » trahit également l’ampleur du consensus « droite/PS » sur le fond.
- * Les discussions sur un éventuel « programme commun » des partis de gauche ne serviront qu’à donner l’illusion d’un gauchissement. L’expérience des promesses passées est suffisamment parlante. « Rasera-t-on gratis » en 2007? Oui, à en croire Fabius, responsable de la première mise en concurrence de l’électricité en 2000, qui annonçait en novembre qu’il ne fallait pas se tracasser et qu’il renationaliserait EDF s’il revenait aux affaires, alors même que la lutte contre la privatisation partielle battait son plein.
- * Le deuxième prétexte que certains, notamment des membres de la direction du PCF, avancent pour justifier cette union, c’est le danger du vote Front National et le risque d’un deuxième tour comme en 2002. Or c’est précisément le manque de débouché politique avec l’impasse de l’alternance qui alimente principalement le vote FN. Cette analyse n’enlève rien à la nécessité permanente de combattre la démagogie raciste et fasciste de Le Pen (et successeurs) et de faire apparaître l’accord profond avec la politique de la droite sur les questions économiques et sociales au moins.
Il est temps que les communistes fassent preuve de lucidité vis-à-vis des travailleurs et disent clairement qu’il n’y a aucune alternative crédible à attendre d’une combinaison politique de type « gauche plurielle » en 2007. Il est temps de dégager le PCF, dans la suite du référendum, du jeu politicien de l’alternance. Disons tout de suite qu’aucune alliance de gouvernement n’est envisageable avec ceux qui ont fait campagne pour le Oui !
Aujourd’hui, la question primordiale, c’est que le PCF retrouve son indépendance d’analyse et d’action sur la base de classe qui est naturellement et historiquement la sienne pour redevenir la force politique dont le monde du travail, les catégories les plus exploitées, ont besoin.
Il faut s’assurer une indépendance totale vis-à-vis du Parti socialiste qui fait le choix plus que jamais de servir loyalement les intérêts du capital. L’union électoraliste, ce choix fondamental de la « Mutation », n’a déjà coûté que trop cher au mouvement social et a porté un grand coup au PCF.
Indépendance totale aussi vis-à-vis de la nébuleuse des groupes et groupuscules de la gauche dite « radicale » dont l’identité, l’histoire souvent marquées par l’anticommunisme, l’opportunisme et l’engagement en faveur d’une intégration européenne sont très éloignés de notre engagement et de notre forme d’organisation. C’est principalement le vide politique de la « Mutation » (la période 1997/2002) qui leur laisse des prétentions électorales.
Cet impératif ne signifie pas pour autant isolement, absence d’échanges et rassemblements ponctuels. Il ne ferme pas non plus la porte à des alliances électorales sur le plan local sur la base d’un accord limité et de l’intérêt des populations concernées.
Relevons le défi du 29 mai et des luttes!
Le PCF a vocation à agir politiquement dans le pays. La question de la conquête du pouvoir politique le concerne directement. Mais comme à d’autres périodes de l’Histoire (1936, 1968…), en ne participant pas au gouvernement il peut jouer un rôle dans l’opposition plus décisif qu’en recherchant à tout prix des strapontins dans les ministères.
La question n’est pas de battre uniquement la droite mais de battre toutes les politiques qui servent les intérêts du capital et du MEDEF.
Les 55% de Non constituent un début de majorité et ouvrent des possibilités nouvelles de rassemblement, dans les luttes sur des questions politiques mais essentielles.
C’est sur cette majorité que le PCF doit s’appuyer, comme il en a la légitimité, pour changer la donne et ouvrir un véritable débouché politique. La place de l’action communiste est de travailler aux convergences de lutte afin de gagner le rapport de forces nécessaire pour battre les choix politiques du gouvernement sur les questions les plus brûlantes : la sauvegarde du service public, de la Sécurité sociale, du droit du travail… Le « Contrat nouvelle embauche » a été par exemple presque unanimement condamné.
Gagner des batailles sur ces questions essentielles, c’est commencer à redonner confiance au mouvement populaire, à recrédibiliser une perspective politique.
Donner la priorité au mouvement populaire, manifester notre indépendance totale notamment vis-à-vis du Parti socialiste, c’est la condition pour renforcer l’organisation du parti et pour redonner une utilité et une crédibilité au vote communiste en 2007 pour le changement.
Le vote de classe du 29 mai a montré la possibilité et le besoin d’un renforcement considérable du PCF.
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