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La fête de l’Huma 2008 : notre vision de militants

21 Septembre 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Fête de l'Huma

La fête de l’Huma 2008 : notre vision de militants

 

La fête de l’Huma avec ses centaines de milliers de visiteurs est le plus grand rendez-vous à caractère politique de la rentrée. En dehors de cela, on ne s’en étonnera pas, les media n’ont pas vu grand’chose de la réalité de la Fête. Ils sont passés sans remarquer les milliers de militants sans lesquels elle n’existerait pas et qui ont dû endurer cette année des conditions matérielles et financières plus difficiles, notamment pour les stands entièrement militants comme les nôtres. Ils n’ont eu d’yeux que pour celui qui s’est pointé là comme une rose : Olivier Besancenot, faisant sa campagne de « récup ».

 

Militants communistes, nous n’avons pas vu ni vécu la même chose. Sur le stand du PCF Paris 15ème, comme nos camarades du Collectif PCF-RATP-Bus, nous avons résolument décidé de faire de la politique, d’engager le débat avec les visiteurs. Beaucoup nous en ont d’ailleurs remercié, regrettant que la fête soit de moins en moins politique et militante. Cette année encore, aucune campagne politique d’ensemble n’a été impulsée. On pouvait traverser les allées sans être sollicité, même pour la traditionnelle mais si importante campagne d’adhésion.

 

Nous avions choisi de diffuser et de faire signer un tract-pétition pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan et un texte invitant au débat sur le 34ème congrès du PCF, affichant notre intention de défendre, avec beaucoup d’autres, un texte alternatif au projet de base commune de la direction. Pour leur part, nos camarades de la RATP étaient présents avec un tract pour la défense du service public, celle du statut des agents et pour la conquête d’un monopole public des transports urbains en Ile-de-France. Comme l’année dernière, le fronton du stand « Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes » a fait mouche et a suscité de nombreuses conversations (merci aux camarades qui ont réalisé les banderoles).

 

La pétition contre la guerre impérialiste a été un franc succès : plus de 2500 signatures sous notre seul stand. Nous avons vérifié que c’est vraiment une initiative telle qu’on l’attend de la part du PCF (voir en lien).

 

Concernant notre parti, le PCF, nous avons senti chez beaucoup, camarades, sympathisants, électeurs et même au-delà, à la fois de grandes attentes, une forte demande d’échange et de l’inquiétude. Pas question d’imaginer, sauf un nombre infime, une disparition du PCF, un parti dont on a besoin, mais manifestement quelque chose ne va pas dans le parti, ce qui s’exprime que nos interlocuteurs partagent ou non l’analyse de notre texte.

 

La tentation existe face à l’affaiblissement récent d’afficher une unité, même de façade, mais le doute sur la stratégie poursuivie depuis plusieurs années est fort. On voudrait se rassurer aux accents un peu plus toniques du discours de Marie-George Buffet. Mais l’alignement confirmé sur le PS avec la rencontre sur la Fête même avec F.Hollande et la secrétaire des Verts les contredit. Ensemble se placer dans la perspective de préparer 2012 pour faire ce que Hollande a appelé la « gauche durable » ? C’est être en décalage avec le développement des luttes, l’ambition d’une véritable alternative politique. Comment combattre efficacement la privatisation de la Poste avec ceux qui ont approuvé et approuvent les directives européennes de marchandisation, qui ont voté oui au Traité européen de Sarkozy ?

Comment faire monter la mobilisation pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan avec ceux qui prétendent les maintenir au nom d’une intervention militaire humanitaire ?

Comment ne pas être dérouté aussi par les flammes omniprésentes portant le slogan « l’Humanité-dimanche : la gauche a son magazine » alors même qu’une souscription nationale est lancée pour sauver le quotidien communiste.

La « gauche », la « gauche », la « gauche »… n’est-il pas temps de parler du PCF et de son avenir? Surtout quand la contestation du capitalisme, de ses effets et de sa crise est au plus haut, ce dont témoigne le succès, notamment chez les jeunes, dont ceux qui ont été dans les mouvements lycéens et étudiants ou contre le CPE, des badges et des Tee-shirts portant faucilles et marteaux. Ou bien encore la forte demande de livres politiques sur notre stand de livres d’occasion.

 

Nous ressortons de la Fête avec la conviction renforcée que nous avons besoin de rendre au PCF sa raison d’être. Il doit redevenir le Parti révolutionnaire conséquent, indépendant, idéologiquement fort sur une base de classe s’appuyant sur sa théorie marxiste, qui permette l’engagement de chacun. D’une façon ou d’une autre, cette attente est présente, chez ceux qui ont connu le parti il y a quelques années comme chez des plus jeunes qui font l’expérience de l’affrontement de classe.

Nous en avons discuté en particulier plus longuement avec des salariés et habitants du 15ème, notamment des agents du dépôt bus RATP venus à plus d’une vingtaine sur la Fête et sur le stand, une première depuis longtemps, liée à l’action du parti dans les luttes dans notre arrondissement.

Les échanges avec des camarades d’autres sections nous le confirment aussi. Dès que les communistes redressent la tête, prennent des initiatives fortes, ils regagnent la confiance des salariés, des jeunes.

Le 34ème congrès du PCF doit ouvrir et clarifier les débats, ne pas éluder le bilan des dernières années et proposer de rompre avec la stratégie qui entretient le fatalisme de l’effacement du PCF. Nous en sommes encore davantage convaincus.

 

Autant dire que les plus de trente camarades qui ont participé au montage et à la vie du stand sont revenus de la Fête revigorés mais aussi épuisés... aussi parce qu’ils ont fait la fête.

Vive le PCF et la Fête de l’Huma, cet événement irremplaçable !

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