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Négocier la mise à mort de la médecine du travail ? Non, imposer sa sauvegarde !

18 Avril 2009 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Médecine du travail - santé au travail

Négocier la mise à mort de la médecine du travail ? Non, imposer sa sauvegarde !

 

Dans la plus grande discrétion, des négociations se poursuivent depuis janvier 2009, entre organisations patronales et syndicales, sur l’avenir de la médecine du travail.

L’initiative en revient au gouvernement qui veut conclure, vraisemblablement dans un projet de loi, en juin ou juillet.

Le menu est fixé directement par le Medef. Il arrive avec son texte qui semble constituer naturellement la base de la discussion.

Sans surprise, le Medef ne se gêne pas et invite tout simplement à « négocier » les conditions de la mise à mort de la médecine du travail et de ses principes fixés en 1946.

 

La quatrième séance de « négociations » qui avait lieu le 2 avril et le texte du Medef pour ce rendez-vous l’illustrent.

 

- La priorité du Medef est d’éloigner les médecins du travail de l’entreprise, du contact avec les salariés. Les visites médicales périodiques obligatoires pour chaque salarié, fondamentales, n’auraient plus lieu que tous les quatre ans. Ce qui leur fait perdre tout sens de suivi et de prévention.

 

- Qui plus est, elles pourraient être déléguées à d’autres acteurs que les médecins du travail.

Pour le patronat, d’une façon générale, la santé au travail doit être le moins possible l’affaire de médecins du travail mais plutôt d’intervenants aux profil et qualifications variables, dépourvus de toute protection réglementaire, donc de toute indépendance vis-à-vis des employeurs.

Quant aux médecins, ils sont invités à devenir des auxiliaires, lointains, des DRH. Leur rôle -sic- serait notamment de « promouvoir un climat social positif et le bon fonctionnement de l’entreprise ».

 

- La volonté du Medef de renforcer sa mainmise sur les Services de santé au travail se retrouve dans sa proposition de s’arroger les deux tiers des voix dans leurs conseils d’administration.

 

- Les principes d’organisation nationale et d’égalité de traitement des entreprises et des salariés sur tout le territoire sont également dans le collimateur du patronat. Il invite à les bafouer officiellement. Les modalités des visites médicales seraient ainsi « adaptées » au niveau régional pour « pallier la pénurie de médecins du travail ». Un cadre qui n’est pas sans rappeler les Agences régionales de santé prévues par la loi Bachelot sur l’hôpital.

 

Le seul point pour l’échelon national reste pertinent pour le Medef est la constitution d’un fichier médical national des salariés intérimaires. Pour mieux sélectionner la main d’œuvre !

 

Le texte du Medef relève de la provocation sur toute la ligne. Les organisations syndicales commencent à faire entendre leur désaccord. Des médecins du travail, de plus en plus nombreux, s’organisent pour riposter, pour alerter les militants syndicaux, l’opinion publique.

 

Le problème n°1, c’est la pénurie organisée depuis des années de médecins du travail. 600 postes sur 6000 sont vacants alors que des milliers d’autres devraient être créés. Pour l’instant les 1700 médecins qui doivent partir à la retraite dans les prochaines années ne pourront pas être remplacés. Ce n’est pas une fatalité mais la conséquence d’un choix politique commandité par le Medef. Un plan d’urgence de formation est nécessaire. Cette réforme doit être le préalable à toute autre.

 

La sauvegarde de la médecine du travail est une lutte qui concerne tous les salariés. Elle doit naturellement se trouver au centre de la mobilisation générale interprofessionnelle avant et après le 1er mai.

Lien vers l'appel "Sauvons la médecine du travail"

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