Conférence nationale du PCF - Intervention (complète) d'Emmanuel DANG TRAN
Conférence nationale du PCF, les 21 et 22 octobre 2006 Intervention d’Emmanuel DANG TRAN, membre du Conseil national, fédération de Paris
Cette intervention n'a pu être prononcée que partiellement dans la discussion sur les amendements au texte de résolution qui ne donnera pas lieu à restranscription dans l'Huma.
J’ai voté contre la résolution au CN. Je continuerai à combattre et à appeler les communistes à combattre son contenu si, comme c’est hautement probable, notre conférence l’adopte. Elle porte en effet une nouvelle étape, extrêmement grave, dans le processus entamé avec la « Mutation » de disparition, de liquidation de notre parti. Oui, je pense que l’existence du PCF est menacée. Le texte de la résolution comporte des ambiguïtés, qui, si nous ne les corrigeons pas, deviendront de véritables tromperies pour les communistes. Première confusion à lever clairement : ce texte ne soumet pas au vote des communistes la candidature de la secrétaire nationale comme candidate du Parti sur le programme communiste. Il propose de proposer à la décision finale des collectifs, à qui on laisserait le dernier mot, la candidature de Marie-George Buffet comme candidate des collectifs, sur le programme des collectifs, elle-même proposant de se mettre en congé de sa responsabilité dans le PCF. Il serait indispensable de permettre aux communistes de se prononcer, de voter sur la question principale : veulent-ils que le PCF présente un candidat communiste sur un programme communiste. Il fait peu de doute que les communistes répondraient massivement oui. On va les empêcher de le faire. Quel mépris pour la souveraineté des communistes ! Deuxième ambiguïté soigneusement entretenue, la résolution est bien loin de se limiter à proposer une stratégie pour les élections présidentielles, qui devrait être statutairement le seul objet de notre conférence. Dans un paquet commun, elle engage le parti également pour les législatives où le Parti serait aussi placé sous la tutelle des collectifs. Beaucoup plus loin encore, elle inscrit le PCF dans de nouvelles structures « durables » qui, de la base au sommet, vont tendre à supplanter les organisations du Parti. Ainsi, le groupe parlementaire, qui cesserait, c’est historique, d’être le groupe communiste, comme le trahissait plus crûment la première version du texte. Sur la base de la confusion que portent le nom, le statut, l’éventuelle candidature de Marie-George, on veut entraîner les communistes à valider le choix de l’effacement du Parti, dans la suite et au-delà de la tentative, heureusement avortée, de changer le nom du parti avant le congrès de Martigues. La justification des collectifs ne tient pas la route. Entre la coordination des collectifs et le parti communiste français, pour moi, il n’y a pas photo ! Pour le rassemblement, les luttes, le changement de société, je choisis le PCF ! Que rassemblent les collectifs ? Certainement quelques personnes de bonne volonté mais sur le plan politique uniquement une série de groupuscules et d’individualités très marquées par leur hostilité historique avec l’organisation communiste. Ils ne regroupent surtout pas l’immense majorité des communistes, les adhérents du PCF sont au moins 10 fois plus nombreux. Le PCF, par ce qu’il représente, par son ancrage populaire, certes à condition qu’on le fasse vivre, est beaucoup plus à même de prolonger le formidable potentiel des 55% du NON de classe. J’entends que les collectifs représenteraient une nouvelle façon de faire de la politique. J’ai envie de rire. Rivalités, primaires, coups bas pour imposer ses candidats, on a déjà vu ça ailleurs comme les atmosphères d’AG étudiante. L’organisation communiste en cellules est 100 fois plus démocratique. Nous avons mieux à faire de notre temps à convaincre les travailleurs, qu’à convaincre des partenaires socialistes, trotskystes ou alterlibéraux comme cela a été répété. Les collectifs, c’est essayer de résoudre avec d’autres des problèmes qu’on ne se serait jamais posés seuls, que les salariés de ce pays ne posent pas du tout. Enfin « radicaux », ces collectifs ne le sont pas plus. La notion « d’antilibéralisme » est des plus vagues. Les partenaires sont presque tous arrimés à la social-démocratie. Ils annoncent bien une recomposition politique dans laquelle la résolution veut entraîner de force le Parti. Sans doute, une recomposition similaire à celles opérées en Allemagne ou en Italie où les partenaires du PGE fusionnent avec une partie de la social-démocratie où se rangent derrière l’ancien président démocrate-chrétien de
Un dernier point. Nous venons d’apprendre l’interdiction de l’Union de la jeunesse communiste tchèque, au motif qu’elle remet en cause la propriété privée des moyens de production. Je croix qu’il est indispensable que notre conférence exprime solennellement son soutien à nos camarades. Les forces revanchardes du capital ne se trompent pas sur leurs premiers ennemis : les communistes, le marxisme. Cela devrait nous conforter dans les fondements de notre parti.
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