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Texte de Congrès - Partie 2-VII

25 Décembre 2005 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Actualités du PCF

Faisons vivre et développons l’organisation révolutionnaire du PCF pour qu’il redevienne un parti de classe et de masse !


Le vote du 29 mai a exprimé avec force la volonté du peuple, particulièrement des classes sociales les plus victimes de l’exploitation, d’intervenir dans la vie politique. On est loin du désengagement, du rejet de la politique dont les media nous rebattent les oreilles. Si « crise de la politique » il y a, c’est le discrédit de la politique politicienne, des formations politiques qui enferment la vie politique dans le jeu de l’alternance « gauche/droite » pour mener grosso modo, sur les questions économiques et sociales, la même politique soumise aux intérêts du MEDEF.

La forme d’organisation originale du PCF apparaît plus valide que jamais. Le choix délibéré de la direction « mutante » de la détruire pour faire du PCF de plus en plus un parti comme les autres est une aberration, un reniement lourd de conséquences. Notre responsabilité de communistes aujourd’hui est de revitaliser notre organisation de masse, de raviver les cellules autant que possible, les sections, de maintenir ou de faire renaître, tant qu’il en est encore temps, les structures du parti révolutionnaire qu’a été et que doit redevenir le PCF.

La raison d’être du PCF est d’être tourné vers les catégories sociales qui ont objectivement le plus intérêt à renverser l’ordre capitaliste et de viser à les organiser politiquement. C’est en cela que c’est un parti de classe. Il doit le rester. Il est historiquement le seul en France. L’expression « parti de la classe ouvrière » a été abandonnée. Le concept reste juste mais s’est étendu à une grande partie du salariat au-delà des seuls ouvriers qui sont cependant loin d’avoir disparu avec 6 millions d’actifs et reste au centre de la classe ouvrière.

La « Mutation » a tourné le dos à cette vocation. Elle l’a même fait au nom de l’ouverture ! Ouverture vers des personnalités non communistes mais fermeture vis-à-vis du monde du travail. Il est remarquable que le Parti « fermé » ait obtenu plus de 20% des voix alors que le Parti « ouvert » a atteint 3,37%. Les catégories populaires sont progressivement évincées des directions du Parti. Il n’est évidemment pas question de rejeter les classes moyennes mais de porter un effort, de prendre des initiatives politiques, de conserver notre forme d’organisation tournée vers le monde du travail et les catégories populaires.

La « Mutation » a fait exactement le contraire en supprimant les cellules au 31ème congrès en tant que structure souveraine, ou ce qui revient au même en cessant d’impulser leur activité. Elle tend à transformer les sections dont le fait d’impulser l’activité devrait être la préoccupation centrale en « forums » de discussion principalement organisés autour des élections et des élus et dédiés à l’organisation des campagnes électorales.

Revitaliser les organisations de base que sont la cellule et la section doit être notre première préoccupation de communistes, même malgré les directions et les difficultés qu’implique leur défaillance.

Les statuts définissaient encore la cellule en 1994 comme la structure que « le Parti communiste met à la disposition de tous ceux qui refusent d’être dépossédés de leur pouvoir d’intervention et de choix ». L’organisation en cellule permet d’impliquer chaque adhérent, quelle que soit son origine sociale, dans l’action et normalement dans l’élaboration de la politique de l’ensemble du PCF. En ce sens, la cellule est un lieu d’ouverture, de souveraineté, une avancée démocratique conséquente. C’est aussi un lieu d’échanges humains et de fraternité qui met au centre l’épanouissement de la personne humaine. La cellule porte aussi la solidarité de classe des communistes français et immigrés réunis dans un engagement commun.

La cellule place le lieu de citoyenneté sur les lieux majeurs du combat idéologique :
-    l’entreprise, lieu de l’exploitation, de création de la plus-value, des richesses où sévit la « pensée unique » de la monarchie patronale.
-    l’autre lieu principal de la vie sociale : le quartier, le village.

La section, (ou un groupe de cellules ou même un collectif de camarades si la section en est incapable), doit retrouver son rôle d’impulsion de la vie des cellules, d’implication des camarades isolés, notamment en terme de propagande ou de formation des communistes. La formation militante des communistes, fondée sur les idées d’un marxisme créateur éloigné de tout dogmatisme est une nécessité pour l’avenir du Parti.

L’activité à l’entreprise est essentielle. L’affrontement de classes s’y déroule et c’est le point de départ de la plupart des luttes. La « Mutation » et sa ligne réformiste y ont fait et continuent d’y faire particulièrement des ravages. 80% des camarades de France Télécom ont par exemple rendu leur carte après le soutien à la privatisation partielle et n’ont plus d’activité politique.

L’effondrement de l’activité communiste à l’entreprise, la « Mutation » dans son ensemble, ont eu de lourdes conséquences dans la vie des organisations syndicales de classes auxquelles les communistes adhèrent naturellement, à commencer par la CGT (et la FSU). La ligne mutante a encouragé le développement du réformisme de la CGT et contribué à priver de nombreux syndicalistes d’un contre-feu idéologique à cette orientation dangereuse et extrêmement préjudiciable aux luttes. Cette orientation s’est manifestée de façon frappante au moment de la campagne du référendum, la haute direction de la CGT refusant de prendre position contre le projet de « constitution » européenne avant d’être mise en échec par la base et des directions intermédiaires. Ce positionnement s’inscrit dans la logique de l’affiliation à la Confédération européenne des syndicats, organisation ouvertement réformiste animée par la tradition de cogestion sinon de collaboration de classes de ses principales composantes. L’affiliation de la CGT à la CES n’est pas sans faire écho à l’adhésion de la direction du PCF au PGE. La CES est un partenaire privilégié et ouvertement un relais des institutions de l’UE du capital. 
L’un des enjeux et non des moindres de la reconstitution de l’organisation réellement communiste du PCF à l’entreprise est de contribuer, dans le respect de la démocratie syndicale, à combattre le réformisme dans la CGT.

Nous pensons que le renforcement des organisations communistes de base, sur des positions communistes et en vue de l’action communiste dont le pays a besoin, est aussi le meilleur moyen de s’opposer à la « Mutation-disparition » de l’ensemble du PCF.

Dans l’organisation nationale de la vie du Parti, l’indépendance totale du PCF est une nécessité aussi bien vis-à-vis des autres formations politiques que du PGE dont notre parti doit sortir.

Les élus communistes doivent continuer à verser l’intégralité de leurs indemnités aux organisations du Parti. Les municipalités et autres collectivités locales à direction communiste doivent être considérées, quel que soit le niveau des désaccords interne, comme un atout pour le Parti et un point d’appui important pour les populations concernées.

L’avenir du Journal l’Humanité nous préoccupe. Le PCF a besoin de cette expression quotidienne qui plus est sous ce titre historique et glorieux. C’est pour cela que nous exigeons sa « recommunicisation » à 100% et l’exclusion des groupes capitalistes (dont le marchand de canons Lagardère) de son capital. Il est inconcevable, au moment où toute la presse quotidienne est en train de tomber dans l’escarcelle de deux ou trois groupes, Bouygues, Lagardère, Dassault, que la direction du PCF entraîne l’Huma dans la même voie. Nous n’avons pas la naïveté de croire qu’un actionnaire capitaliste même minoritaire ne cherche pas à peser sur une ligne éditoriale. Lagardère n’est pas un bienfaiteur de l’Humanité !
L’Huma doit redevenir le journal du PCF, un journal d’opinion, à contre courant de l’idéologie dominante, indépendant des puissances d’argent, écrit par des journalistes communistes, militants impliqués dans la lutte. Ces remarques valent de la même façon pour la presse communiste régionale et ses deux quotidiens la Marseillaise et l’Echo du Centre.

Nous demandons que la direction du Parti fasse dissoudre la Fondation Hue, improprement dénommée « Gabriel Péri » dont l’existence est de nature à détourner la légitimité de l’Histoire du PCF, qui plus est sous la tutelle de l’Etat.

La question du mode de fonctionnement du Parti doit être reconsidérée avec la « Mutation ». Le centralisme démocratique a été abandonné au 28ème congrès et a largement laissé la place au centralisme tout court parfois même à la répression des camarades hostiles à la « Mutation ».
Aujourd’hui la diversité des personnes qui veulent être adhérentes du PCF est un fait. Certains, dont la plus grande partie de la direction, veulent poursuivre les orientations stratégiques de la Mutation-effacement du Parti. Une autre tendance présente au Conseil national estime que la forme parti est dépassée, que le mot communiste doit être abandonné et que le cadre français n’est plus le bon. En somme, comme ils le reconnaissent, ils récusent les lettres P, C et F. Pourtant ils prennent garde à rester dans le Parti pour essayer de conserver une part de sa légitimité historique. Dans ce contexte, les dizaines de milliers de communistes qui veulent le rester, pour lesquels la théorie marxiste continue d’être la référence, qui sont attachés à l’organisation révolutionnaire du Parti de masse et de classe ne sont vraiment pas les derniers ni les plus mal placés pour revendiquer la légitimité de leur présence dans le PCF à tous les niveaux, y compris les directions.

Les signataires, qu’ils soient adhérents du PCF ou qu’ils ne le soient plus, estiment que le Parti communiste français représente un acquis historique irremplaçable pour le monde du travail, pour notre pays. Plus que jamais, ils pensent qu’il y a besoin d’un parti communiste, d’un parti communiste fort pour l’alternative anticapitaliste pour laquelle ils militent.

Ils proposent cette base de discussion à l’ensemble des communistes pour engager la rupture avec la « Mutation-disparition» du PCF en relançant l’action communiste nécessaire pour le pays, pour le parti lui-même.

Les communistes doivent se réapproprier leur Parti !
Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes!

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