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CN du PCF des 22 et 23 juin - intervention d'Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris

23 Juin 2007 , Rédigé par Emmanuel Dang Tran Publié dans #Actualités du PCF

Conseil National du PCF des 22 et 23 juin 2007 - Intervention d’Emmanuel DANG TRAN, Fédération de Paris

Ce CN ne répond absolument pas aux deux préoccupations urgentes des communistes. Elles sont liées : garantir l’avenir du Parti et définir une ligne d’action pour affronter dès cet été la politique de Sarkozy-Fillon.

L’absence totale d’autocritique, en particulier dans le rapport de Marie-George sur les raisons du 1,9%, est stupéfiante. Pas un mot ou presque sur l’échec de l’opération des « collectifs antilibéraux » qui a monopolisé le CN pendant 6 mois. On ne parle que d’échec de « la gauche » ou de « crise historique du communisme ».

Je suis atterré par la succession d’interventions ici sur les « tendances lourdes » à la chute du PCF, sur le « déclin inéluctable » qui rejoignent les rêves des anticommunistes. C’est une véritable pédagogie de la disparition du Parti.

Les élections législatives viennent pourtant de montrer la persistance du fait communiste et d’une capacité de mobilisation des communistes. En 1997, 8 ans après la chute du Mur, nous étions à 10%. En 2002, à 3% après la participation gouvernementale.

Un ordre du jour s’impose pour un congrès extraordinaire : le bilan de 15 ans de stratégie de mutation-disparition du PCF. La campagne des présidentielles en a constitué la dernière et plus grave étape en date avec l’effacement de l’identité du Parti, le reniement de certaines de nos positions fondamentales, notamment sur l’UE, la priorité donnée sur les luttes à la victoire institutionnelle de « toute la gauche ». Les communistes, tous les communistes, doivent avoir la possibilité d’exprimer une rupture avec cette stratégie destructrice.

C’est tout le contraire que la direction prévoit : une fois de plus, un bavardage sur la « visée communiste », pour justifier une nouvelle fuite en avant. La soi-disant « ouverture », entre autres à des spécialistes et experts, ne servira que de prétexte et d’instrument dans cette direction. L’absence de texte de préparation est inadmissible. La direction en place veut organiser un congrès sans même soumettre aux communistes un bilan et une analyse de son action. Qui ose parler encore de démocratie ?

Les prises de positions de dirigeants, ici ou là, appelant à la disparition du Parti dans un parti de la « gauche », social-démocrate, pro-européen et électoraliste, à l’allemande, ou à sa dissolution dans les « collectifs », ou encore à son insertion dans une confédération de la « gauche » se multiplient. Le « congrès » extraordinaire vise-t-il ces recompositions, ayant toutes comme point commun la disparition du Parti ? Tout laisse à le redouter ! Pendant ce temps, des prédateurs se préparent à se nourrir des dépouilles de la décomposition du Parti.

S’il doit y avoir une ouverture du congrès, c’est l’ouverture sur les luttes. Nous en avons bien peu entendu aujourd’hui sur cette priorité. Nous avons pourtant besoin d’axes d’action, tout de suite, face à la politique de Sarkozy. Préparons les batailles décisives de l’été et de l’automne: contre le « service minimum » (chez nous, les agents du tramway sont actuellement en grève à 100%), pour la défense de  l’université, celle de la Sécurité sociale et de son financement. La victoire de la droite est une victoire par défaut, faute aussi de véritables positions de lutte du côté du PCF.

Ce que j’ai entendu aujourd’hui sur l’erreur qu’aurait pu représenter la revendication du SMIC à 1500 euros (en plus brut et même pas net) parce qu’elle n’aurait pas été crédible ou compréhensible par les salariés non smicards me sidère.

Nous sommes beaucoup de communistes en France, avec ou sans carte, de salariés, à penser que le monde du travail, le pays ont absolument du PCF, du parti révolutionnaire anticapitaliste qu’il a été et qu’il peut seul être en France. A penser que son organisation de lutte partant de la cellule a fait ses preuves et doit être reconstituée. A constater que le Parti communiste est le seul qui aie jamais fait peur au MEDEF. A penser que sa théorie marxiste est plus que jamais d’actualité.

Que certains au PCF, même ou surtout dirigeants, ne le pensent pas ou plus, c’est leur droit. Mais ils n’ont pas le droit de l’imposer aux autres.

La préparation annoncée du congrès semble montrer que la direction a peur des communistes. A eux de reconstruire et reconquérir leur parti !

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R
Un seul commentaire, bravo également, et merci pour ton courage, pour les interventions que, dans ce Conseil National, vous êtes trop rares et de plus en plus rares à faire qui aient un sens et un tonus communistes. Communiste depuis 1946 (après les Jeunesses en 1945), écoeuré par la "mutation" et ses suites "collectifs", écoeuré par toutes ces opérations qui se dessinent maintenant dans la direction aussi bien que contre et hors d\\\'elle pour faire se diluer et disparaître le Parti, je retrouve en vous  le sens du combat de classe, l\\\'ardeur à le mener sans céder à la résignation. Oui, merci, merci.<br />                           Robert Lechêne
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E
Bravo Emmanuel, heureusement qu'il y a des dirigeants communistes comme toi, combatifs, clairvoyants et intègres. Nous sommes de plus en plus nombreux à partager les idées défendues par le PCF 15e. Il y en a assez des bavardages réformistes qui conduisent le parti d'échec en échec. L'existence des idées communistes dans notre pays demeure vivace, malgré la direction du PCF. Les résultats obtenus par nos élus (notamment les plus combatifs, souvent opposés à la stratégie d'effacement du PCF) et par certains candidats communistes (élus présents sur le terrain, notamment aux côtés des salariés en lutte et toujours disponibles pour la population) en atteste également. <br /> A bientôt, lors de la fête de l'Huma, j'espère ...
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