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« Cessez d’affaiblir le Quai d’Orsay ! » (A.Juppé – 8 juillet 2010) Chiche !

16 Mars 2011 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Solidarité internationale

« Cessez d’affaiblir le Quai d’Orsay ! » (A.Juppé – 8 juillet 2010) Chiche !  

 

Le discrédit croissant de la politique étrangère du gouvernement et le recul des moyens du Ministère des affaires étrangères sont deux choses liées, deux conséquences des mêmes choix politiques.

Le gouvernement actuel, plus nettement que ses prédécesseurs, porte une vision de déclin de la politique publique de coopération et d’échange internationaux, économiques, culturels, de l’autonomie de la France.

Une ministre ne s’est pas rendue compte qu’il était inconvenant de passer ses vacances dans une Tunisie en pleine révolte et de proposer l’aide de nos services de sécurité au dictateur. Un nouvel ambassadeur, se réclamant de l’école de l’Elysée, ridiculise gravement notre pays dès son entrée en fonction.

Ces attitudes ne correspondent-elles pas à l’attaque frontale du Président contre ses services ? N’est-ce pas le reflet du niveau d’ambition et de l’orientation réels accordés à la diplomatie française ?

La réintégration du commandement militaire intégré de l’OTAN et la participation à la guerre en Afghanistan (54 morts français) marquent l’alignement total sur les Etats-Unis, avec l’intégration dans la politique extérieure commune de l’UE, comme échelon intermédiaire.

Le refus de participer à la deuxième guerre du Golfe en 2004, sous le poids de l’opinion publique et, certes, avec beaucoup de limites, aurait marqué la dernière expression d’autonomie de la France par rapport à l’impérialisme américain. De ce point de vue aussi, les positions du PS ne se différencient guère de celle de la droite. La « gauche plurielle » avait cautionné l’intervention militaire en Yougoslavie (1999) et en Afghanistan (2001).

Nous sommes bien conscients que la politique extérieure de la France a toujours été avant tout guidée par les intérêts des grands trusts français, maintenant de plus en plus mondialisés. Mais la diplomatie française, son organisation, sont aussi le résultat de rapports de force historiques dans notre pays et constituent un véritable service public d’intérêt national.

Avec les scandales de janvier, la dénonciation de la destruction des services des affaires étrangères a pris une autre ampleur.

La nomination d’Alain Juppé a pu apparaître comme une façon de limiter les dégâts dans une situation devenue brusquement intenable au plan international, comme au sein même de la diplomatie.

Sur le plan de la politique extérieure, les dernières exhortations de Sarkozy, ex-ami de Kadhafi, de Ben Ali et de Moubarak, à une intervention militaire en Libye en font douter. Nous avons exprimé notre totale réprobation.

Sur le plan de l’organisation des affaires étrangères, les actes se font attendre.

Le 8 juillet 2010, dans sa tribune commune avec Hubert Védrines dans Le Monde, Alain Juppé s’inquiétait de « l’affaiblissement sans précédent des réseaux diplomatiques et culturels ». Il considérait qu’au nom « d’économie marginales », cette politique de restriction budgétaire, de suppressions de poste, la RGPP, avait « un effet dévastateur ». « L’instrument est sur le point d’être cassé, cela se voit dans le monde entier » écrivait-il, ajoutant que le « service diplomatique européen ne remplira pas les mêmes fonctions ».

Pour une fois on ne pourrait mieux dire !

Mais où est le changement ?

A l’occasion du sommet du G8, les 14 et 15 mars 2011, les personnels du ministère ont été délogés de leur cantine pour laisser place à une salle de presse. Dire que l’on a gaspillé 150 millions d’euros, donnés au fonds de pension Carlysle, pour déménager le ministère sur le site de l’Imprimerie nationale à Paris 15ème(scandale que nous avons été les seuls à dénoncer à l’époque) sans prévoir une salle de presse et que l’on continue à brader le patrimoine du ministère!

Les suppressions d’emploi, les externalisations, à Paris comme à l’étranger continuent amenant toujours une dégradation des conditions de travail et de rémunération et de la qualité du service rendu. La situation de l’action culturelle à l’étranger, par exemple, est critique. 

Communistes, nous soutenons pleinement les revendications exprimées avec leurs syndicats par les personnels du ministère. Nous refusons la braderie du service public de la politique extérieure de la France comme nous refusons l’aggravation de l’orientation de cette politique.

Dans cette période si mouvementée dans le monde, porteuse de révoltes populaires, sinon de révolutions, le changement peut et doit passer au MAE. Sans attendre 2012 !

 

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C
<br /> <br /> Merci de rappeler certaines vérités fondamentales.<br /> <br /> <br /> <br />
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