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Oui à la Paix ! Déclaration du PCF Paris 15, après la signature des accords d’Evian, mars 1962.

19 Mars 2013 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Histoire - Notre mémoire

Oui à la Paix ! Déclaration du PCF Paris 15, après la signature des accords d’Evian, mars 1962.

130318_cessez-le-feu-copie-1.jpgA l’occasion du 51ème anniversaire du cessez-le feu en Algérie, le 19 mars 1962, pour la première fois en 2013, journée nationale de commémoration (voir notre article), nous reproduisons l’analyse diffusée par le PCF Paris 15ème  à l’époque, avant le référendum de ratification des accords d’Evian, le 8 avril 1962.


OUI A LA PAIX,

Enfin le cessez-le-feu ! C’est le cri de toutes les mères après plus de 7 années de guerre.

Quelle victoire aussi pour tous les partisans de la paix, pour les peuples, de France, d’Algérie, du monde entier.

Quelle défaite donc, pour les colonialistes français, pour les forces de guerre dans le monde.

« Fallait-il vraiment sacrifier pendant plus de 7 ans des centaines de milliers de vies humaines et des milliers de milliards pour franchir le seuil », ainsi que l’écrit le journaliste bien-pensant, ou encore comme le dit un de nos adversaires : « la solution (les Accords d’Evian) est celle-là même que les communistes réclamaient en novembre 1954. Pour en arriver là, était-il besoin de tant de sang et de larmes ? »

Oui, il fallait écouter les communistes qui, dès le 8 novembre 1954, réclamaient la négociation et disaient qu’il était de l’intérêt de la France de reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple algérien. Que c’est ainsi seulement que des relations nouvelles, amicales, profitables aux deux peuples peuvent s’établir en la France et l’Algérie.

Mais alors que ce soit sous les gouvernements Guy Mollet, Gaillard, Pfimlin ou de Gaulle, on calomniait et on persécutait les communistes.

René Boyer, employé communiste aux Chèques postaux, a été emprisonné deux ans. Et scandale ! Il n’est pas encore amnistié : il a perdu son travail et il n’a pas le droit de voter, pour avoir eu… le courage de lutter pour la vérité.

Et voici que Mme de Hautecloque, conseiller municipal du 15ème, M. Roux, le député UNR de Javel, font coller des affiches attribuant à de Gaulle le mérite de la paix !

Mais qu’ils relisent donc leurs circulaires électorales de 1958, où ils écrivaient : « l’UNR n’acceptera pas que soit remis en cause le destin français de l’Algérie ». C’était dans le temps où de Gaulle proclamait devant les futurs OAS au Forum d’Alger : « Je vous ai compris ».

A la vérité, quoi qu’ils en disent, ils ont été contraints de changer leurs positions et de signer les accords de paix.  

Evian, c’est donc le triomphe de notre politique, pour laquelle contre vents et marées, nous n’avons cessé de lutter pendant plus de 7 ans.

C’est pourquoi nous voterons OUI A LA PAIX le 8 avril prochain.

OUI à la paix, non à de Gaulle, car les événements ont confirmé ce que nous avions expliqué dès juin 1958 : le pouvoir personnel, celui de la haute banque et du grand capital, c’est la réaction dans tous les domaines, c’est la porte ouverte au fascisme.

C’est pourquoi aussi, nous appelons les travailleurs, tous les républicains, tous les bons Français, à agir et à ne compter que sur eux-mêmes pour imposer le respect loyal des accords et à exiger que l’OAS soit écrasée.

Les bandits fascistes, par leurs crimes d’Alger, du 18e, par le lâche attentat du Kinopanorama ne démontrent-ils pas qu’ils feront tout pour saboter la paix ?

Et le pouvoir en laissant librement agir les Baylot à l’Assemblée nationale, les Foulquier à l’Hôtel de Ville, ne montre-t-il pas une tolérance complice ?

Mme de Hautecloque (UNR) et M. Cayeux (MRP) en votant pour le maintien au bureau du Conseil municipal de Paris, de conseillers dont les sympathies OAS sont plus que connues, ne sont-ils pas dans la même ligne que les ministres de leurs partis au gouvernement ?

Mais Evian c’est aussi la preuve que « le pouvoir qui ne recule pas » est allé de recul en recul dans sa politique algérienne, pour finalement être obligé de faire la paix en négociant avec le GPRA, comme nous le proposions.

Il faut donc que l’action pour les salaires, pour le désarmement, se développe et là aussi le pouvoir reculera.

Et viendront avec les convergences de toutes les luttes contre le pouvoir personnel, la restauration et la rénovation de la démocratie dans notre pays.

André MORONI, secrétaire du Comité du XVe du Parti Communiste Français

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