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Le gouvernement poursuit sournoisement le détournement des Livrets A

17 Novembre 2008 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #Droit au LOGEMENT

Deux compléments à notre dernière analyse sur les questions du logement

 

1- Le gouvernement poursuit sournoisement le détournement des Livrets A (16 novembre 2008)

             

La « crise financière » souligne toutes les raisons de défendre et étendre l’épargne réglementée publiquement. Les Livrets A, B ou bleus protègent l’épargne populaire et la draine, par un circuit financier sain qui tranche avec les placements « toxiques », vers le financement de priorité nationale, le logement social pour le Livret A.

 

Les 140 milliards d’euros d’encours des Livrets A ne cessent d’attirer la convoitise de la finance privée. Le gouvernement a commencé à la satisfaire en faisant voter en juillet la « banalisation » de leur distribution, à partir du 1er janvier 2009. Autrement dit, toutes les banques pourront ouvrir des Livrets A, capter les épargnants-clients et les rediriger vers d’autres placements financiers.

En complément, de façon plus sournoise, il a remis en cause le principe de la centralisation intégrale des sommes collectées à la Caisse des dépôts et consignations, la CdC, institution publique qui garantit leur affectation en particulier aux organismes HLM.

 

C’était en juillet, nous avons fait partie de ceux qui l’ont dénoncé et qui développent la mobilisation pour sauvegarder le Livret A et le financement du logement social.

 

On aurait pu penser que l’éclatement de la « crise financière » rendrait le gouvernement plus prudent. Au contraire, il tente un nouveau passage en force. Le premier ministre avait annoncé la couleur, fin octobre, avant de se rétracter, en proposant de prélever 22 milliards de ces livrets pour renflouer es banques, prétendument pour qu’elles prêtent aux PME. La crise devient, là encore, le prétexte à des mesures qui l’alimentent.

 

Voici que l’on apprend, dans Le Monde du 16 novembre, qu’un décret est en préparation pour aller dans le même sens.  10,5 milliards d’euros s’apprêtent à être détournés en trois ans de la CdC, dont 5,5 milliards en 2009, vers les banques.

Le gouvernement prétend confondre le circuit des Livrets A avec ceux des Livrets de développement durable, les LDD. Théoriquement dirigés vers le financement des PME, les fonds des LDD, les ex-Codevis sont en fait déjà conservés à 90% par les banques et centralisés seulement à 10% à la CdC. Progressivement, la même chose attend les Livrets A.

Techniquement complexe et peu compréhensible du grand public, la disposition en préparation sera très lourde de conséquences pour tous ceux qui ont besoin de logements, pour tous les acteurs du logement social.

 

La plus grande vigilance s’impose. Plus que jamais, défendons l’épargne populaire réglementée, le Livret A ! Ne laissons pas les banques s’en emparer !

 

- La Poste et les Caisses d’épargne doivent conserver leur mission historique d’intérêt général de distribution des Livrets A. N’acceptons pas qu’elles deviennent des banques comme les autres !

- L’utilisation de l’ensemble des fonds de l’épargne garantie par l’Etat doit être placée sous le contrôle public de la CdC.

- Oui au développement des Livrets A, nécessaires au financement du logement social ! Pourquoi ne pas élever son plafond, bloqué depuis 1991, de 15300 à 20000 euros ?

 

PS : déjà les banques multiplient les publicités pour capter le « marché » des Livrets A. La menace de confusion avec d’autres placements se précise encore. Le CIC par exemple promeut un soi-disant « Livret A sup » jusqu’à 50.000 euros, qui mélange le Livret A avec un autre produit placé sur les marchés.

 

2- Ce à quoi nous avons échappé « grâce » à la crise financière américaine:

 

« Je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages. Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement (…). C’est ce qui a permis de soutenir la croissance aux Etats-Unis. » Nicolas Sarkozy, pendant la campagne des présidentielles de 2007.

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