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Les régions depuis 2004: quel contre-pouvoir à la droite?

18 Août 2009 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #REGIONALES 2010

Une première réflexion sur les élections régionales.


Aux élections régionales de 2004, les partis de gauche emportent la majorité dans 20 régions métropolitaines sur 22.

Ce résultat marquait un vote sanction, du moins par défaut, à l’égard du gouvernement Raffarin et de sa politique antisociale.


Dans la campagne des élections régionales de 2010, il sera beaucoup plus difficile d’utiliser l’argument des contre-pouvoirs régionaux à gauche à la politique nationale de la droite.


L’expérience est faite. Les régions de « gauche » n’ont pas représenté un point d’appui politique conséquent pour combattre la politique des gouvernements de droite successifs, sans mésestimer certaines réalisations (Nous aurons beaucoup d’occasions d’y revenir dans les mois qui viennent).


Cette incapacité à être un contre-pouvoir à la droite tient à deux raisons.


La première, c’est le rôle même dévolu aux régions dans le processus de décentralisation. L’accroissement des prérogatives régionales, qui restent encore limitées, rentre dans une logique d’affaiblissement des acquis nationaux, en particulier des services publics. Cette évolution en cours est vivement encouragée au niveau de l’UE : « l’Europe des régions » est le moyen de contourner l’obstacle de l’expression des peuples et de leurs conquêtes démocratiques.


Les régions de gauche ou de droite, leurs exécutifs et leurs présidents ont joué le jeu en exprimant des réticences ou non, mais sans s’opposer réellement.


Lorsque les postes des agents techniques des lycées, les TOS, ont été transférés aux régions, soulevant une large protestation dans le cadre d’un grand mouvement de lutte pour défendre l’école publique, en quoi les régions de gauche ont-elle aidé à la mobilisation ?

Dans le domaine des transports, quelle région a affronté plutôt qu’accompagner la logique de mise en concurrence et de casse du monopole public de la SNCF (et de la RATP) ?

Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas à distinguer des options différentes dans ce cadre, comme le refus de certaines régions de gauche des PPP « partenariats publics privés » pour les lignes à grande vitesse.


La deuxième raison de l’absence de contre-pouvoirs régionaux est là : dans l’intégration du PS, de ses féodaux régionaux, par suite de leurs satellites, au consensus (social-) «libéral ».


Notre région, l’Ile-de-France, la plus grande avec 11,5 millions d’habitants et 4,5 milliards d’euros de budget annuel, en est sans doute une des meilleures illustrations, avec son président Jean-Paul Huchon.

Le mérite de Huchon, c’est d’être, parmi les éléphants du PS, celui qui n’hésite jamais à mettre les pieds dans le plat. Dans un livre, publié en 2008, « De battre ma gauche s’est arrêtée », il explique les réflexions politiques qui guident son action.


Sa conception de la « gauche » est incompatible avec celle des communistes, c’est peu de le dire. Cela vaut la peine de citer quelques extraits de son livre.


Avant de le faire, ayons une première réflexion sur les listes aux régionales qui commencent déjà à préoccuper certains dans notre parti.

Les situations régionales sont différentes et tous les présidents PS de région n’ont pas le même profil et le même bilan que Jean-Paul Huchon ou Georges Frèche en Languedoc-Roussillon.


Faire liste commune au 1er tour derrière ces derniers, c’est assurément renoncer à une grande part de crédibilité et de possibilité de peser réellement à l’avenir.

Pour autant en 2004, avait été présentée au 1er tour en Ile-de-France une liste de la « gauche populaire et citoyenne », un véritable prototype du « Front de gauche ». Des « personnalités » de petits groupes, recyclés du PS ou de la « gauche alternative » ont eu la part belle dans les élus, gagnés principalement grâce au vote communiste. Ces élus participent depuis 2004 à l’exécutif de Huchon auquel ils apportent un soutien indéfectible qui confine à la docilité.


Effacement derrière la social-démocratie dès le 1er tour, ou liste vaguement de « gauche alternative » finissant par canaliser dans la même direction au 2nd ?


Il existe un 3ème choix : que les communistes présentent des listes de rassemblement sur un contenu clair de résistance à la politique au service du Medef nationalement comme régionalement.

C’est ce qui avait été fait en 2004 en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais avec de bons résultats.

La question de la participation aux exécutifs se pose seulement ensuite.

Refuser par principe de participer à des exécutifs régionaux menés par le PS, comme le pose le NPA, n’a pas de sens. Mais l’inverse non plus.

Depuis 2004, nos camarades du Nord-Pas-de-Calais ont jugé qu’il n’allait plus dans l’intérêt des salariés et de la population de continuer à faire partie de la majorité PS. Une partie de nos camarades de Picardie sont arrivés au même résultat en 2006.

Pas les élus de la « gauche populaire et citoyenne en Ile-de-France » malgré les orientations de Huchon.

Ce débat doit être conduit avec le temps et la transparence nécessaires et surtout en partant d’un bilan et d’un programme sérieux. Nous y prendrons toute notre part.

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