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Ce n’est pas le logo « Front de gauche » sur les affiches d’Hidalgo qui nous gêne!

24 Février 2014 , Rédigé par PCF - Section Paris 15ème Publié dans #PARIS

Ce n’est pas le logo « Front de gauche » sur les affiches d’Hidalgo qui nous gêne!

EDT pour Pcf Paris 15, 20 février 2014

La direction du PCF 75, en étroite liaison avec la direction nationale, vient d’obtempérer aux injonctions de Jean-Luc Mélenchon. Elle s’engage à ne plus apposer le logo « Front de Gauche » sur le matériel électoral des listes d’Anne Hidalgo sur lesquelles ses candidats figurent.

Cette querelle, qui dure depuis des semaines, illustre le niveau politicien, minable, correspondant à la « nouvelle façon de faire de la politique » avec le Front de gauche.

Cette décision de la direction du PCF – à son corps défendant précise-t-elle – est parfaitement injustifiée.

C’est elle qui a créé le Front de gauche. Mélenchon ne saurait se prévaloir plus qu’elle de la propriété politique d’une organisation qui, officiellement, n’est pas structurée (pas encore ?).

A Paris, la présence du logo à la fois sur les listes Hidalgo et sur les listes du PG de Simonnet traduit parfaitement la logique d’ensemble de l’opération « Front de gauche », avec les postures complémentaires de ses membres. Il y a répartition des rôles à Paris comme nationalement.

Les candidats du PCF apportent une caution de gauche dès le 1er tour au social-libéralisme de Mme Hidalgo. Les listes PG, conduites par d’anciens socialistes, élus PS avec Delanoë en 2008, ratissent à gauche pour le ralliement, déjà avoué, au second tour, suivant l’exemple de Mélenchon sur Hollande. Le PS octroie une rétribution avantageuse de 17 sièges de conseillers de Paris au Front de gauche, toutes composantes confondues (au final, le PG devrait en profiter bien plus que le PCF 75 *note).   

S’il y a un logo sur la propagande d’Hidalgo qui dérange les communistes que nous sommes, parce qu’il met en difficulté la lisibilité de nos luttes, c’est celui du PCF ! Nous nous sommes déjà exprimés à ce sujet et cela ne nous amène pas, bien au contraire, à céder aux sirènes du PG !

Objectivement, nous constatons une nouvelle fois comment dans cette répartition des rôles dans le Front de gauche, le PCF endosse tous les compromis pendant que les ex-PS de Mélenchon peuvent jouer la partition de la « radicalité » et tailler des croupières à notre parti.

Nous comprenons et partageons la colère de nombreux camarades devant les leçons et provocations répétées de Mélenchon, celui qui n’hésite pas, après 30 ans de sinécure au PS, à tendre la main successivement à Cohn-Bendit, Joly ou Mamère après avoir copiné avec Serge Dassault.

Nous comprenons et partageons le malaise de nombreux camarades devant la faiblesse et l’effacement de Pierre Laurent et de la direction du Parti.

Mais, camarades, n’oublions pas que c’est la direction du PCF qui est à l’origine du Front de gauche, qui est allée chercher Mélenchon pour poursuivre, sous une nouvelle formule, sa stratégie de « mutation », « transformation » du PCF, jusqu’à « remettre en cause l’existence même du PCF » comme l’avait affirmé Buffet au CN suivant les élections de 2007.

Mélenchon et ses amis sont égaux aux politiciens qu’ils ont toujours été. En intronisant Mélenchon aux présidentielles, la direction du PCF savait très bien qu’elle laissait le système en faire le porte-parole de l’ensemble du Front de gauche. Elle pouvait se douter que ce disciple de Mitterrand et de l’OCI ne ferait pas de cadeau aux communistes.

La direction du PCF ne fait aujourd’hui que confirmer son choix en laissant le Parti supporter ses conséquences. Au sein de la direction du Parti, on constate que certains laissent volontiers les autres avaler les couleuvres, commençant à se placer dans la nouvelle organisation « Front de gauche » destinée à supplanter le Parti. Cela, c’est aussi un aspect de l’opération « Front de gauche ».

Après la fâcherie, les embrassades de réconciliation s’annoncent !

Il faut prendre les péripéties du Front de gauche aux municipales à Paris pour ce qu’elles sont : une sommes de calculs politiciens, médiatisés de façon disproportionnée. Même si, avec Mélenchon, les plaisanteries sont longues. L’histoire du logo n’est peut-être pas le dernier épisode…

140224_fdG_UE.pngIl est bien évident que le PG et la direction du PCF se retrouveront pour les élections européennes. La ridiculement hypocrite « mise en congé provisoire » du PG du Parti de la gauche européenne (PGE) au congrès de décembre, uniquement au prétexte que Pierre Laurent soutient Hidalgo à Paris, relève encore du jeu de postures. Mélenchon, le Maastrichien d’hier, a besoin de l’ancrage historique du PCF pour incarner une contestation à l’UE. La direction du PCF, affiliée au PGE, ralliée à l’intégration européenne, a besoin de son image de contestataire. Sur ses propres positions actuelles, elle ne peut prendre le risque de s’exposer seule.

Tout cela, Mélenchon et le PG le savent très bien. C’est pourquoi ils tirent au maximum sur la corde maintenant, avant les municipales. Ils savent très bien aussi que les alliances historiques PC/PS dans les municipalités (quelques fois pour le meilleur) constituent un élément décisif de la vie voire de la survie institutionnelles du PCF. Pour ces transfuges du PS, charger les accords PC/PS aux municipales, c’est faire d’une pierre deux coups : d’une part renforcer leur poids dans le Front de gauche, d’autre part, faire oublier leur origine social-démocrate. Le cas de Paris est emblématique sur tous les points, capitale, ville gérée par les plus proches de Hollande, accessoirement ville dont Pierre Laurent est sénateur.

A son conseil national le 16 février, le PG a adopté une résolution fustigeant les communistes mais laissant toutes les portes ouvertes pour la suite. Sur le ton hautain de leur chef, elle les enjoint à ne pas faire liste commune avec le PS aux élections à venir. Mais Européennes, régionales, cantonales : tout le monde sait bien qu’à ces échéances, le PCF peut se différencier et se présente sans le PS.  

Pour les européennes, les affrontements et marchandages souterrains sont déjà bien partis pour les places à répartir, non pas tant entre membres de telle ou telle organisation du FdG, qu’entre « personnalités ». Mélenchon brandit la menace de se présenter tantôt en Ile-de-France, tantôt dans le Nord pour mieux conserver son siège dans le Sud-ouest. Clémentine Autain – tiens une autre ex-adjointe de Delanoë ! – entend relancer son carriérisme en étant élue en Ile-de-France où la deuxième place derrière Patrick Le Hyaric lui semble promise, y compris par la direction du PCF. Etc.

Pour chapeauter le tout, Mélenchon et direction du PCF se retrouvent pour désigner un chef de file européen supranational : Alexis Tsipras, recycleur de la social-démocratie grecque, démasqué depuis longtemps par le Parti communiste grec (KKE) dans ses liaisons avec le patronat, la Commission européenne, l’impérialisme US. Tsipras est candidat au poste de président de la Commission européenne : on ne peut imaginer pire validation de la soumission à l’Europe supranationale du capital !

De ces candidatures, de l’orientation des listes aux européennes, du long texte adopté par une maigre « convention du PCF » en novembre, les militants communistes, au jour le jour dans les luttes et la campagne des municipales, auront été soigneusement écartés.

Cela vaut-il la peine d’user plume et clavier pour démonter les combinaisons réelles mais si lamentables du Front de gauche ? Nous pensons que oui, malheureusement, plus que jamais parce que la priorité politique est de faire vivre les organisations révolutionnaires historiques de la classe ouvrière en France et d’abord le PCF et que le Front de gauche vise exactement au contraire.

Nous militons et invitons nos camarades à militer hors de la stratégie du Front de gauche, nouvel avatar du processus de mutation réformiste, c’est-à-dire de liquidation, du PCF. L’alternative ne saurait être pour nous : le réformisme avec ou bien sans le Front de gauche ! Renouer avec l’expression et l’action révolutionnaires du PCF, avec sa politique de classe au service du rassemblement du peuple de France, est simplement incompatible avec cette stratégie politique.

Dans les semaines qui viennent, nous nous battrons :

-          Dans le cadre de la campagne des municipales à Paris, contre le consensus Hidalgo/NKM, contre la politique qui fait le lit de la spéculation immobilière, qui externalise et rationne les services publics, qui relaie la politique nationale d’austérité…

-          Contre la supercherie du « Pacte de solidarité ». Sape du financement des allocations familiales, hausses de TVA, baisse des dépenses publiques et sociales d’un côté, exonérations de cotisations patronales, crédit d’impôt (20 milliards !) de l’autre : une mobilisation convergente peut et doit être construite. La journée d’action syndicale du 18 mars peut et doit être l’occasion de porter l’exigence du retrait du pacte.

-          Encore davantage à l’occasion de la campagne bâclée des européennes, pour une rupture avec l’application des traités et directives européens, notamment contre le projet de loi de réforme ferroviaire, pour l’abandon de l’euro.

Loin des jeux politiciens du Front de gauche, faisons vivre et renforçons le PCF sur des bases de classes avec les travailleurs, les jeunes qui sont à la recherche d’un engagement politique révolutionnaire conséquent, héritier du marxisme et du léninisme.  

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